Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

24/05/2017

Benoît Hamon, l'idiot très utile d'En Marche !

idiots_utiles.png.jpgOn ne va pas refaire la présidentielle. Je lis tous les jours, chez nombre d'électeurs Insoumis, cette variante de Pérette et le Pot au Lait où nombre de thuriféraires de Mélenchon déplorent encore et toujours les 600 000 voix manquantes pour accéder au second tour quand Benoît Hamon en totalisait, vainement, 2,3 millions. Pour ces Insoumis, le candidat PS est seul responsable de la non présence de la gauche au second tour, puis à l'Elysée. Depuis, la composition du gouvernement où l'ensemble des responsabilités économiques et financières sont confiées à des hommes de droite, n'est pas fait pour laisser leur colère retomber. Et nous n'en sommes qu'au début : ce matin sur Europe 1, le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner a confirmé cette impression de droitisation rampante "après les législatives, nous avons la volonté d'intégrer de nouveaux progressistes issus des Républicains". Evidemment, l'opposition du 7 mai avec le Front National donne open bar à Macron pour avancer un front anti social. Gageons qu'un second tour face à une gauche radicale l'aurait incité à plus de prudence. Mais ça ne fut pas le cas, chassons donc la mauvaise humeur et oublions les rétrospectives.

En effet, la colère vis à vis de la candidature de Hamon peut s'entendre en regardant l'arithmétique du 23 avril, mais après ? Imagine t'on le parti arrivé au pouvoir en 2012 ne présenter personne ? La principale force de gauche depuis 1981 délaisser la présidentielle ? C'est impensable. Quand à Hamon il avait bossé sur un programme en tous points différents du bilan du quinquennat et a fait campagne avec abnégation. Ce, malgré la constance de ses petits camarades du parti à le lâcher ou lui tirer dans le dos... Aussi, le soir du premier tour, tout le monde était fumasse. Les Insoumis frustrés, donc, mais les hamonistes restés fidèles ne comprenant pas comment un programme novateur pouvait n'être crédité que de 6%. Le piège Macron se refermait en grand : il avait fait imploser le PS et bloqué la gauche. Une grosse part avait préféré la gauche radicale, certes, mais nombres d'électeurs avaient fait le choix de l'actuel président pour éviter Fillon/Le Pen et ainsi achevé Hamon et contenu Mélenchon

Depuis, la stratégie d'humiliation de l'aile gauche du PS par Macron continue. Les sociaux traîtres, les boulets du quinquennat passé -Touraine, El Khomri, Valls-, bénéficient de la mansuétude d'En Marche qui ne leur oppose personne. Eux mêmes se permettent de snober le PS en présentant Macron sur leurs affiches où la rose est absente... Du côté de l'organe central, Solférino, on essaye d'amadouer en Marche ! avec un programme pour les législatives qui fait fi des perturbateurs endocriniens, de la révolution écologique, du revenu universel et autres marqueurs de la campagne Hamon. Exit la gauche, on se concentre sur une petite demande sur la prime d'activité où une modification à la marge de la CSG pour montrer que l'on diffère un peu de Bruno le Maire, mais guère plus. Une stratégie de soumission non payée en retour puisque la REM investit des pointures pour dégommer celles du PS: c'est Mounir Mahjoubi qui défie Cambadélis ou Benjamin Griveaux qui veut dégager Seybah Dagoma, pourtant présente depuis un seul mandat et une des rares femmes issue de la diversité présente à l'Assemblée. Un torpillage qui nuira au renouvellement et confirme donc l'idée que la priorité de Macron, c'est la mort clinique du PS (et l'affaiblissement de LR). C'est une lutte qu'il ne peut pas perdre à court terme. Tout s'effrite de partout et part en capilotade. 

D'où le dilemme des semaines à venir : unir un maximum de monde à gauche pour créer un bloc représentant plus que le minimum de députés pour avoir un groupe d'opposition réelle à l'assemblée, ou se diviser en tentant de sauver un PS inutile. Hamon a choisi la seconde voie. Même s'il soutient le communiste qui fait face à Manuel Valls par ressentiment personnel bien légitime, Hamon porte la croix socialiste comme un imbécile. Les macronistes lui tirent dessus, les socialistes lui ont enlevé tout programme, toute légitimité et le breton ne sait plus où il habite. Mais il reste à Solférino et quelques brebis lui font confiance, pour le plus grand bonheur de Macron et d'En Marche qui peuvent compter, grâce à cet idiot utile, sur un éparpillement des voix du premier tour. Exactement le plan espéré pour finaliser le hold up avec une majorité En Marche !, laissant à la gauche les seules marches de protestation et de manifestations...