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29/02/2020

Le monde du cinéma aime-t-il ses enfants ?

Ça n'est pas un petit bras d'honneur que le monde du cinéma a adressé à toutes les victimes de violences sexuelles et notamment de viols, hier. Ce ne sont pas six mâles blancs qui se sont mis d'accord entre eux, protégés, pour un sur un coup de billard à trois bandes, donner le César à Polanski. Non, il y avait 4700 votants. Soit 2 351 personnes au moins qui ont séparé l'homme de l'artiste. Sans doute des femmes dans le lot, Fanny Ardant ayant déclaré ce matin qu'elle aurait suivi "Roman jusqu'à la guillotine".

Il ne faut pas se mentir, le film est sorti avec une promo record de la part de Gaumont. Le film a bénéficié de ce qu'il y a de plus de bankable dans le box office français (Dujardin, Garrel). Si Polanski est pestiféré, je suis curé. Ne pas se mentir non plus, ne pas euphémiser en parlant comme encore ce matin sur Inter de "accusé de viol". Polanski a été reconnu coupable de détournement sur mineur de 13 ans. Il a reconnu les rapports, accepté 50 jours de traitement et n'a quitté les Etats-Unis que lorsque la menace d'incarcération a plané. Et tout le monde s'en fout.

Les quelques manifestantes devant la salle, Adèle Haenel et Céline Sciamma qui s'en vont, ça ne change pas grand chose au fait majoritaire. 4 700 votants, c'est un État dans l'État, c'est un échantillon représentatif. Ce vote dit qu'en 2020, il ne faut toujours pas lâcher la main de son enfant lorsqu'il traverse la rue, mais aussi lorsqu'il se rend sur un tournage, car la majorité des gens regardent ailleurs.