26/04/2020
Des chiffres et des actes
Je vire monolithique, j'assume, mais la question qui m'obsède est simple : pourquoi ces chiffres là, ces morts-ci, ont ils soudainement arrêté presque toute la planète ? On peut se féliciter que notre tolérance à la mort diminue et plus la médecine progresse, plus l'exaspération devant ce qu'on ne peut soigner s'accroît. Ok. La plus grande victoire de l'histoire de l'humanité, c'est évidemment la diminution sans précédent de la mortalité infantile. Au XIXème, quand tout le monde perdait 1 ou 2 enfants sur les 8 de sa lignée, on était habitués. Ca restait triste, évidemment, mais accepté. Aujourd'hui, la mortalité infantile est stabilisée depuis dix ans à 3,7 pour 1000 enfants de moins d'un an, en France et chacun de ces cas est un drame. Evidemment. Au point parfois de se retourner en justice contre l'hôpital...
Père d'une jeune enfant, je vois bien qu'il n'y a rien de précieux, de plus angoissant, que la vie d'un enfant. Que celui qui n'a pas failli faire un AVC parce qu'il n'entendait pas son enfant respirer me jette la première pierre.... Et je comprends qu'on ait beaucoup investi pour éviter ces morts, c'en est miraculeux. Mais justement, si on peut se mettre d'accord là dessus, et je pense qu'on peut, alors nous devrions être en guerre nucléaire contre le paludisme qui tue chaque année 450 000 personnes. 450 000 personnes que l'on pourrait en grande partie préserver, en envoyant tout le matériel de pointe, en donnant des moustiquaires, en agissant en amont pour éviter les eaux stagnantes où les moustiques pullulent et surtout en coordonnant des efforts en amont pour produire des vaccins. Dans la lutte contre la Covid, toutes les initiatives sont les bienvenues. Contre le palu, seul Big Pharma à le droit de citer, La Fondation Gates (actionnaire majo chez Gllaxosmithkline) investissant massivement pour désavouer les publications en faveur de l'artemisia et faisant pression sur l'OMS pour que cette plante soit discréditée. On pourrait donc faire beaucoup mieux et pour de basses raisons de concurrence économique, on ne le fait pas. Pourtant on parle de 450 000 personnes par an, dans leur écrasante majorité des enfants, et pour 93% des victimes, des africains. Je n'ose évidemment croire qu'il y aurait un lien de cause à effet puisqu'on me serine que toutes les vies se valent et qu'on doit essayer de tout sauver, tout le temps. Les 450 000, donc, une idée ? Ne me dites quand même pas que ça serait au motif que ce sont des bébés africains ? ...
Evidemment, non. La réponse de la rationalité épidémiologique ne tient pas. On ne s'arrête pas de vivre à cause du nombre de morts où de la saturation des systèmes hospitaliers. On s'arrête de vivre parce qu'on s'auto-alimente dans un hubris très mal placé selon lequel on pourrait anihiler le Covid, comme ça, d'un coup. La manière dont on parle des morts est, de ce point de vue, insane et dangereuse tant elle nous auto-alimente dans la claustration. On a l'impression que ces centaines de morts quotidiens pourraient tous être annulés, qu'on pourrait les faire disparaître et on instille dans la tête de chacune et chacun une espèce de thermomètre personnel de responsabilité.
Rester chez soi sans bouger un orteil ou aller bosser par obligation = citoyen.ne modèle. Sortir avec un masque et autorisation = circulez, vite. Sortir à plus d'un km de chez soi sans autorisation = terroriste bactériologique... C'est cette logique là qui nous monte les uns les autres et nous rend fous. Cette logique qui nous fait hurler sur la moindre ouverture, de coiffeurs, de kiné, de fleuriste... On en vient à dire que toutes celles et ceux qui vivent sont suspects, nonobstant la prudence. Et alors, les superlatifs pullulent en dépit de toute raison. Le Brésil, par exemple, est un pays qui déconne franchement, ils ont viré leur ministre de la santé parce que ce dernier prônait la distanciation sociale, ils maintiennent des rassemblements pour faire plaisir aux évangélistes même Moro le juge anti Lula a foutu le camp, écoeuré par la gestion amateure de Bolsonaro. C'est inconséquent, sans doute, criminel, aussi. Mais les mots employés dans les articles du Monde qui parle de "barbarie", ça va pas non ? 4 000 morts selon le Brésil, admettons que ça soit le double, que sais-je le triple, 15 000 morts sur un pays de 200 millions d'habitants, sans terroriser les familles autour, sans détruire le pays, "barbarie". Le Yemen vient d'avoir la pire catastrophe humanitaire, 100 000 morts, des millions de gosses dénutris, des villes rasées, sans parler de la Syrie et là, quoi alors ? Il faut reprendre un peu de raison, on vit une pandémie on traverse une catastrophe sanitaire comme il y a des catastrophes naturelles. Pas plus qu'on ne va arrêter un ouragan avec les mains (seul Chuck Norris le pourrait) on ne pourra bloquer un virus qui circule dans l'air. Faut quand même revenir à ce principe un jour ou l'autre.
Autour de nous, on connaît tous des gens qui ont fait très gaffe et qui l'ont chopé en allant faire les courses. C'est un virus, il circule, nous ne pouvons pas l'arrêter, seulement le limiter au maximum. Un jour viendra le traitement, peut être le vaccin (les précédents sur les autres coronavirus rendent peu optimiste), en attendant, mieux vaut arrêter de se faire un ulcère à épier toutes les brèves, tous les faits divers de personnes en pleine forme fauchées par le virus.
18:17 | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
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C'est ce que dit en d'autres termes mon boss Donald que personne ne prend au sérieux .
Écrit par : Trumpette | 27/04/2020
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Capitalisme et socialisme , même combat sous une opposition de façade qui ne trompe que les naîfs...
Écrit par : JC JAURRAS | 27/04/2020
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