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13/02/2021

La classe, la race ou les deux ?

Depuis la parution du livre de Stéphane Beaud et Gérard Noiriel, la question posée est donc de savoir si la lutte des classes a été supplantée par une lutte des races, si les questions sociales ont été dépassées par des questions identitaires et si c'est grave, docteur. Dans le jeu télé Burger Quizz, Alain Chabat, laissait la possibilité de répondre "les deux", lui. Ainsi, des célèbres "untel est-il juif, arabe, ou les deux", ou encore "avocat le fruit, avocat le métier, ou les deux". En l'espèce, je répondrais plus que jamais : les deux. Classe et race. 

Plus qu'un long détour théorique, un exemple concret et récent. Puisque la question est "quoi de neuf ?", je pense que les travers de la "nouvelle économie" montre qu'on fait face aux deux problèmes conjointement. En termes de classes, les vainqueurs du numérique sont les enfants de la grande bourgeoisie, qui peuvent se permettre, grâce aux cautions parentales, de jouer les codes des start up avec quelques années sous-payées, au SMIC ou moins, avant de prendre très très gros. Ils ont aussi l'accès ultra privilégié aux levées de fonds. On peut toujours mettre en avant les exemples différents, "sortis de rien", les faits et les chiffres sont têtus : la tech est un jeu d'héritiers.

Si l'on part en termes d'identité, c'est pire encore. La tech est un truc de jeunes mâles blancs financés par des vieux mâles blancs. Le sous financement des femmes dans la tech est ultra documenté (lire à ce propos le manifeste SISTA de Céline Lazorthes et Tatiana Jama), et il suffit de regarder des photos de la famille de la French Tech pour voir que les non blancs sont peu présents.... Encore que. Si on prend les chiffres globaux des emplois de la tech, les femmes sont toujours très peu présentes, mais les non blancs sont là et même peut-être majoritaires depuis 2020 et l'explosion inédite du e-commerce.

Dans les entrepôts et pour livrer les produits Amazon, pour accepter les conditions d'emplois léonines d'Uber Eats ou de Deliveroo, il faut être désespéré, et c'est bien plus souvent le cas pour les derniers arrivés dans un pays, y compris quand ils ne sont pas en règle avec l'administration, les plate-formes remportant la palme des employeurs irresponsables, pas étonnant qu'elles embauchent plus de sans papiers que les autres entreprises. Pour elles le client est roi et le travailleur, esclave. Et la lutte contre l'esclavage est une lutte de classe, qui englobe les problèmes identitaires pour tout remettre à plat.

La justice environnementale aussi englobe les deux dimensions. La notion de "racisme environnemental" le dit. A la base, problème de classe, les sites les plus polluants, les plus dangereux, les plus sales, sont toujours implantés dans les quartiers le plus pauvres et parmi les plus pauvres, on retrouve un grand nombre de non blancs. Mais aussi des "petits blancs" pauvres, trop souvent ignorés du discours dominant. Quand il y eut l'incendie à l'usine Lubrizol, les principales personnes exposées étaient dans les logements sociaux limitrophes, et les produits toxiques touchaient tous les pauvres, indifféremment de leur couleur. Même chose pour les endroits où l'on enfouit des déchets nucléaires, où l'on installe d'autres sites Seveso, ou des passoires thermiques, ce sont rarement des quartiers opulents et souvent les non blancs y sont nombreux. 

C'est cela que ne veulent pas voir les tenants de la seule lutte des classes. Ils disent "il y a plus d'inégalités que de discriminations", donc engageons nous pour réduire les inégalités et tout s'arrêtera. C'est ne rien connaître au sujet. Les discriminations très directes sont minoritaires. Lors d'un entretien d'embauche, on vous dit rarement (ça arrive, mais c'est epsilonesque) : pas de boulot pour toi meuf/sale noir / sale PD.... La plupart du temps, les inégalités sont si fortes, si puissantes, qu'elles produisent de la discrimination systémique. Quand vous étudiez dans un lycée où jamais au grand jamais, on n'envoie les élèves en classes préparatoires, où les profs sont plus souvent absent.es et non remplacé.es car trop épuisé.es, vous avez de fait un éventail de destin restreint par votre seule naissance. Quand des filières sont exclusivement masculines et auto-cooptantes, vous ne postulez même pas, la discrimination par auto-censure existe aussi et réduire les inégalités ne peut suffire. Il faut mener les deux de front. 

Enfin, la majorité de celles et ceux qui mènent des combats de reconnaissance de leur identité ont pour enjeu d'arriver à l'égalité entre toutes et tous. Lassé.es d'attendre la survenue du Grand Soir, ielles l'espèrent toujours, mais veulent aussi des petits matins, ielles veulent un tiens et deux nous l'aurons. On ne peut que les comprendre. 

Commentaires

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Rien de bien nouveau sous le soleil , toujours la même litanie .

Écrit par : Léo | 14/02/2021

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Ub de mes frères robots , peut-être ?

Écrit par : Juius | 14/02/2021

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Quoi de neuf à Sciences Po , cher Julius ?

Écrit par : Rosa du Luxembourg | 14/02/2021

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Les huiles démissionnent ...et les petites mains sont très émotionnées ...En tant que robot je ne puis être soupçonné d'inceste et je suis pressenti pour être candidat à la direction de cet établissement dit " d"élite"

Écrit par : Julius | 14/02/2021

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Conseil d'ami : ne vous en mêlez pas , cher Julius , ce serait la fin de votre tranquillité ...

Pour la direction , on pense à un militaire de haut rang , sexuellement rangé des voitures ; peut-être notre ami le général Bol ..

Etonnant :notre ami Castor , si prompt à donner son opinion sur tout reste muet sur cette crise qui déchire le beau linge bien connu de lui ...

Écrit par : J Mentor | 14/02/2021

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Très peu pour moi !

Mais si j'étais nommé directeur de Sciences- Po , ce qu'à Dieu ne plaise , je réduirais drastiquement les effectifs de " vacataires"
( plus de 4 000 dit-on ) et j'exigerais des titulaires qu'ils enseignent au lieu de s'exhiber à la télévision ;

Le mutisme de Castor : il évite de nous dire ce qu'il pense du niveau élevé de Marine Le Pen dans les sondages pour la présidentielle de 2022 et de la déconfiture de la " gauche"

Écrit par : Général Bol | 14/02/2021

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--Castor et Marine : la bobo-gauche travaille , sans en faire mystère , au succès du RN à la présidentielle de 2022 ; elle espère que le " peuple " entrera en résistance et , mieux , en révolution.

Référence : les socialistes allemands en 1932-33

Écrit par : Jacques Aubin | 14/02/2021

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Si je comprends bien , nous aurons donc le choix l'an prochain entre deux droites : l'une populaire ,nationale et sociale ( Marine Le Pen ) , l'autre bourgeoise , libérale et européenne ( Macron )

Je retiens que nous aurons le choix , ce qui est l'essentiel .

Si Marine l'emporte , ce que l'on ne saurait exclure, je doute qu'elle instaure un régime banalement autoritaire ; on a pu constater , lors de son récent débat avec Darmanin, qu'elle est assez " molle" sur bien des sujets sensibles et plutôt tolérante sur les questions de religion .

Elle ne mettra pas les " bobos -gauchistes" mondains en taule mais sans doute au travail , par exemple agricole bio , sous contrôle médiical , comme on le fait en Chine ...

Écrit par : Lesbie | 14/02/2021

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Les " bobos -gauchistes " au boulot ? risque de dégâts , même sous contrôle médical , car ils sont plutôt délicats et donc peu aptes au travail manuel .

Un peu de jardinage urbain peut-être ?

Écrit par : Paul Prolo | 14/02/2021

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Deux "droites "en compétition à la prochaine présidentielle ? Entre les deux mon coeur balancera si cette hypothèse se vérifie

Ce qui me fera peut-être pencher pour la macronienne , c'est que l'autre me semble bien mal préparée à gouverner : très peu de conseillers d'état , d'inspecteurs généraux des finances , de préfets dans l'entourage de Marine ...Bien sûr , il peut se produire des ralliements en fonction des sondages ; référence : Vichy en 1940 ( certes du fait , non des sondages , mais de la ) "divine surprise" que fut la défaite )

Écrit par : Jacques Aubin | 16/02/2021

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Le combat de Castor contre les inégalités et les discriminations : sans doute en a -il été victime dans son enfance et sa prime jeunesse ,ce qui l'a traumatisé à jamais ...

Une inégalité à laquelle il ne s'attaque jamais , celle qui existe dans le sport :entre les faibles et les forts , les petits et les grands ( basket , saut en hauteur) , et , pour le ski , ceux qui sont nés en plaine et ceux qui sont nés en montagne et ont sucé la neige dès le berceau ...

Sans parler des inégalités en matière de q i ou de beauté ...

Il est des handicaps innés que l'acquis ne peut que très partiellement compenser ...

Écrit par : Olympe | 17/02/2021

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Sciences PO , PORCS , POPOTINS : qu'en est-il , cher Julius , de vos étudiants ?

Écrit par : Anna Lisa | 17/02/2021

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Mes étudiants sont assez peu offensifs en matière de sexe ; et les filles sont plus attaquantes que les garçons .

Aucun d'entre eux ne se plaint d'avoir été peloté ( ou plus ) par un enseignant ...

Ils ne parlent guère de l'affaire Duhamel , sinon pour déplorer le dommage que tout ce vacarme peut causer à leur carrière : avoir séjourné à Sciences -Po risque de faire tâche sur leur curriculum

Écrit par : Julius | 17/02/2021

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Nous accueillerons volontiers , même en cours d'année universitaire , les étudiants de Sciences-Po désireux de poursuivre leurs études dans une ambiance non polluée .

Chez nous , pas d'enseignant peloteur ni d'étudiant violeur ; garçons , filles et autres ne se trouvent jamais ensemble en amphi ni dans les salles de travaux pratiques ; ni au restau U , ni aux toilettes .

Notre police des moeurs y veille ...

Écrit par : Paris-Sorbonne XXVII | 17/02/2021

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Hier soir à la télé tu étais plus mignonne que jamais , hélas mal en point in fine ...

Donne vite de tes nouvelles! bisous

Écrit par : Lesbie | 18/02/2021

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Merci pour le compliment .

Ce que tu as vu à la télé est une émission assez ancienne .

Je suis toujours en convalescence-rééducation au fin fond du Grand Nord et sous protection policière .

Ici , comme partout en Suède , on félicite la France pour sa bonne gestion de la pandémie ; bravo !

Tendres bisous

Écrit par : Lisbeth S . | 18/02/2021

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