21/03/2021
Gouvernement hors de contrôle
Alors qu'on guette tous les variants avec l'angoisse que leur action rende l'épidémie hors de contrôle, voilà que le gouvernement prend tout le monde de vitesse en rendant la gestion pandémique hors de contrôle en huit jours à peine. "Le gouvernement, on dirait l'équipe de Mont de Marsan à Intervilles, quand ils n'arrivent plus à remonter sur le boudin en mousse et retombent à la flotte à chaque fois", me disait un ami aux références insoupçonnées.
D'abord, il y eut l'impensable suspension pendant 36h du vaccin Astrazeneca, pitoyable pantalonnade pour s'aligner en panique sur l'Allemagne. Évidemment, les scientifiques ont rassuré, mais dans un pays où les anti-vaccins sont nombreux, pourquoi cette palinodie superflue ? Puis vint le non-plan de Castex. "Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément". Si Boileau avait écouté Castex, il en aurait déduit que notre Premier Ministre avait bien mal conçu son plan. Et effectivement, dès le lendemain, il revenait sur ses propres mesures pourtant concertées, amendées et soupesées nous disait-on. Coiffeurs, fleuristes et autres avaient le droit d'ouvrir, mais pas d'autres boutiques qui maugréent comme jamais, et à raison. Les étudiant.es, les ados en souffrance, doivent encore patienter. Pas tenable. Castex le sent, d'où son idée de les laisser s'aérer avec une attestation pour 10km, avant d'enterrer et d'annuler cette énième norme kafkaïenne... Cerise sur le strüdel : alors qu'un nombre croissant de théâtres, de salles de spectacles sont occupées pour exiger leur réouverture attendue et alors que toutes les études disent que ce sont des lieux sûrs à condition d'y fermer la buvette, Roselyne Bachelot s'incruste à l'Opéra où ils filment un spectacle et chope le Covid.
C'est assez fou. Nous sommes dans une situation d'exception où le gouvernement peut faire passer les mesures qu'il veut sans possibilité pour l'opposition de discuter le bien fondé des textes, et malgré cela, ils arrivent à se prendre les pieds dans le tapis. Le problème n'est pas pour ou contre le gouvernement, pour ou contre le confinement comme au temps de Boccace. Bien sûr que la pression hospitalière est extrêmement forte, mais elle l'est d'autant plus que nous sommes au 55ème rang mondial pour la vaccination, plus efficace et rapide moyen d'endiguer la pandémie. Elle est d'autant plus que ce gouvernement a détruit des lits de réa depuis 3 ans et n'a rien relancé avec le crapoteux Ségur. Elle l'est d'autant plus qu'on a pas fait depuis le début de la pédagogie efficace et transparente en laissant parler librement les scientifiques. Bien sûr, on rabâche, mais connaissez-vous d'autres gouvernants, à part Bolsonaro et Trump qui ont affirmé, à plusieurs reprises, que les masques ne servaient à rien ? Vous pouvez revenir dessus après, mais vous avez instillé le poison du doute et c'est criminel. Surtout quand vous ne vous excusez pas.
Nos institutions sont ce qu'elles sont, ils vont garder la main sur la gestion de cette épidémie pendant encore un an. La campagne de vaccination, les suites à y donner, ça sera eux. La réouverture des facs, les sauvetage des entreprises en faillite, toujours eux. Les millions de nouveaux pauvres, de nouveaux affamés et de nouveaux désespérés, toujours eux. Bien sûr qu'ils ne sont pas responsable du virus, mais ils ont clairement inoculé le variant de l'incompétence nimbée de suffisance. Je doute que cela nous vaccine contre le Pen.
21:54 | Lien permanent | Commentaires (0)
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