16/07/2021
Écouter la science, dépenser quoi qu'il en coûte: deux poids, deux mesures
Ce week-end, j'aurais dû partir à l'est de la France dans une zone où les trains ne circulent pas, car ils ne sont pas amphibies. Rassuré pour mes hôtes qui vivent en hauteur et sont hors de danger, j'ai lu nombre de reportages sur la violence de ces inondations mortelles (118 morts alors que j'écris, sans doute plus quand les eaux se retireront et découvriront des victimes). Des morts, des blessés, des personnes qui ont perdu tout ce qu'elles possédaient, dont les maisons seront inhabitables longtemps...
En 1990, le GIEC disait déjà que le réchauffement climatique entraînera des dérèglements hydriques aux deux extrêmes : des grandes sécheresses et des fortes pluies. Donc des catastrophes agricoles et des catastrophes agricoles et humaines. L'humain s'épanouit dans le tempéré... Le drame de ce week-end, on a en a eu les étés derniers, en Europe de l'Est, avec des coulées de boue mortelles. Inévitablement, ça se multipliera et ça empirera. Les Pays-Bas sont presque entiers situés en zone inondable. Les prières et incantations n'arrêteront pas les vagues.
En voyant ces drames, je songe à nos deux mantras depuis le début de la crise Covid : écouter la science et dépenser quoi qu'il en coûte. On ne sort, se déplace, ne vit qu'à l'aune des conseils scientifiques. Plus ou moins respectés, peut être, mais le politique a intégralement calqué ses décisions sur le savoir scientifique. Quand à l'argent naguère manquant, il semble plus intarissable qu'un fleuve magique. Le dérèglement climatique est renseigné bien plus minutieusement que le Covid, on sait tout des effets de l'homme, beaucoup des meilleures manières de diminuer, d'aller vers la sobriété. En écoutant la science, pas de nouveaux aéroports, pas de SUV, pas 5G, pas de plastiques uniques... On sait qu'il faut toujours éviter de produire, que si on produit on réduit au maximum et enfin, qu'on compense ce qu'on peut. On sait, mais on fait pas. Quand à l'argent, c'est encore plus incompréhensible. Financer la transition énergétique, agricole, des logements, a un coût démesuré si on prend en compte l'année N, mais ridicule comparé aux dégâts qu'il faudra écluser à l'année N +10.
Cette absence de cohérence n'est pas seulement déprimante, elle est mortifère, voire suicidaire.
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