Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

26/02/2022

Ne pas ajouter l'indécence aux cadavres

"La première victime d'une guerre c'est la vérité", citation prêtée à Rudyard Kipling, mais il serait bien ironique que ça soit vrai. La seconde, c'est la décence. Les autres, qui se comptent déjà par centaines qui risquent de se transformer en milliers, sont anonymes. Des enfants, des femmes, des hommes non militaires et des soldats, aussi qui tombent sous les balles envoyées sur ordre d'un autocrate fou, ce qui n'est pas nécessairement un pléonasme...  

Face aux photos et aux vidéos que l'on reçoit par centaines, de la part de civils directement, il n'y a pas grand chose à faire, fors pleurer. Contrairement à la dernière guerre à nos portes, dans les Balkans, les images que l'on reçoit ne sont pas juste celles des médias, mais de citoyen.nes montrant des rues éventrées, des abris anti-bombes, des scènes de guerre. En voyant ça, qui peut vouloir autre chose qu'un cessez le feu ? Qui irait se battre et qui justifierait l'agression poutinienne (par respect des milliers de manifestant.es qui risquent l'emprisonnement pour ce seul acte, on ne peut parler de "russes") en France ? Évidemment, personne. La décence la plus élémentaire voudrait que les deux seules actions possibles soient de manifester son soutien au peuple ukrainien, puisque nous ne sommes pas entravés, nous, ou de soutenir l'action diplomatique de l'exécutif. C'est sans doute ce qui se passerait si aucune élection n'était en ligne de mire. 

Mais comme c'est le cas, le concours de récup à tous les étages bat des records et j'en suis un peu halluciné. Des critiques faciles contre l'exécutif, d'abord. Sans doute s'est-il hâté de dire qu'il allait restaurer la paix, a t'il été bravache, fanfaron et mégalo. Fidèle à lui même en somme. Mais qui peut sincèrement penser qu'il n'as pas tout essayé pour qu'il n'y ait pas de guerre ? Mais surtout, surtout, des critiques entre personnalités de gauche. Et vu de l'extérieur, on valse entre rire nerveux et dégoût. On parle de myrmidons politiques qui s'affrontent entre eux pour espérer prendre le commandement de l'escouade des largués. Quel intérêt d'afficher des divisions au grand jour ? On m'a ajouté sur un fil Whatsapp où échangent 300 "personnalités" de gauche, anciens ministres, élu.es et quelques sympathisants comme moi qui regardaient, hier, les insultes fuser. La violence des échanges atteignaient l'empyrée quand nombre de personnalités sociales-démocrates se permettaient de juger de la sincérité d'élu.es Insoumis qui s'étaient rendu.es à la Manif de République. Les bras vous en tombent... 

Les seules critiques vraiment audibles, logiques et sensées concernent Zemmour qui a à maintes reprises fait un panégyrique de Poutine et de sa puissance, et Fillon qui empoche ses dollars pour débiter les éléments de langage du Kremlin. Honte à eux, mais hormis cela, silence par pitié. Il y a mille sujets sur lesquels se déchirer entre camarades, mais tenter de se refaire un lustre politique sur les cadavres des civils ukrainiens aurait mérité hier le César du mauvais scénario.  

Les commentaires sont fermés.