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23/03/2022

L'importance d'un espoir

Nous y voilà. Mis au pied du mur par la prévisible question marronnier sur un deuxième tour Macron/Mélenchon a dit qu'il s'abstiendrait. "Qu'il refusait de choisir", plutôt. Renvoyer dos à dos cinq ans de casse sociale et écologique et Mélenchon, c'est ajouter à la désespérance, au déboussolage, à l'idée qu'une alternative fédératrice ne peut survenir, un jour. C'est désespérant, c'est rajouter à la dérouillée électorale à venir un manque de courage politique.

Qu'on ne me refasse pas le point Ukraine en long en large et en travers. L'action du Président de la République Française sur ce conflit, comme le conflit syrien, ne change la donne qu'à la marge de la marge de la marge. Je ne dis pas que les positions de Mélenchon sont estimables pour autant, je dis qu'invalider son mandat pour ça, c'est malhonnête. Surtout quand on sait ce que joue l'international dans les motifs de vote pour le gros du corps électoral... Sur la vie des huit millions de pauvres, des chômeur.euses, ô combien des allocataires du RSA, les mal logé.es, les fonctionnaires, tout peut changer. Pour la préservation climatique, tout peut changer. Qui peut penser que l'envolée sondagière de Mélenchon est liée à une Poutinophilie rampante parmi les électeur.ices de gauche ? Inepte.

Jadot est un homme qui a dit que l'écologie était compatible avec le libéralisme, en 2019. L'homme qui est allé affiché son soutien aux syndicats de flics d'extrême droite pour la manif de la honte. L'homme qui dit que les profs ont trop de vacances. Certes, il est plus cohérent sur l'Ukraine, mais la vision de société de Jadot, c'est le business as usual avec de la croissance verte gender friendly à la lisière du macrono compatible. C'est pour cela qu'il ne décolle pas. Parce qu'il ne saisit pas l'aspiration à la radicalité que l'on retrouve dans tous les mouvements écologistes, des ZAD aux marches pour le climat, du manifeste pour un réveil écologique et autres. 

Mélenchon est l'homme qui sait parler, mais pas l'homme d'un programme. Le programme qu'il défend à été élaboré par des milliers de personnes, des expert.es, des spécialistes, il y a du fond. Lui est le porte voix de cette colère collective. Le MEDEF reconnaît qu'ils savent de quoi ils parlent, ils n'aiment pas leur fiscalité, mais on peut discuter. La FNSEA, idem. Ils n'aiment pas leur vision de l'agriculture, mais on peut discuter. Idem pour les flics, qui voient mal l'arrivée de quelqu'un qui veut doubler la formation des Pandores pour éviter les violences, les bavures, pour mieux prendre en charge les victimes. L'espérance, c'est l'Avenir en Commun qui l'incarne. Le projet d'une autre société. En refusant de trancher entre cette aspiration à un monde réellement nouveau et le quinquennat ignoble d'inégalités et de violence de Macron, Jadot sort son drapeau jaune, celui des briseurs de grèves, celui qui choisit son camp et qui n'est pas celui de l'espoir. 

Les dés sont jetés, Jadot finira largement sous les 10%. Espérons au dessus de 5% pour ne pas handicaper l'avenir d'EELV et ses militant.es qui bossent. Mélenchon sera soit le troisième, soit second. Si une telle position était là, espérons les électeur.ices écolos comme les cadres politiques comprennent l'importance d'une espérance pour l'avenir et se positionneront en sa faveur. 

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