02/05/2013
Intouchables ?
Parfois, j'en viendrais à croire qu'ils le font exprès. Mais je sais que ce faisant, je donnerai du grain à moudre aux complotistes, donc je m'interdis de penser de la sorte. Quand même, au rythme des conneries actuelles, il devient délicat de penser autrement...
Le rythme des affaires et autres scandales devient fou : le lendemain de l'ouverture d'une enquête sur Claude Guéant pour la provenance louche de 500 000 euros qui auraient pu financer une campagne présidentielle, un gommeux de 31 ans ridiculise ce montant pour des motifs complètement personnels. Pour quiquonque a un peu lu l'article dans le détail, il y a de quoi se pincer. Un appart à 7 millions d'euros. 280 m2, donc 25 000 euros du mètres. Pas brillant brillant l'investisseur. En revanche, acheter un appart à 7 millions quand on ne paie pas d'impôt sur le revenu et que sa société ne dégage pas de dividende, c'est déjà nettement plus balèze. Blague à part cela peut au mieux révulser, au pire donner envie de foutre le feu...
Quand on pense que dans le même journal, on trouve quelques pages plus loin, la part des français qui savent qu'ils ne pourront partir en vacances augmente fortement cette année. 28% savent déjà qu'ils ne peuvent même rêver à partir. 8,6 millions de personnes sont sous le seuil de pauvreté et une dizaine de millions de personnes terminent leur mois à 50 euros près, avec une peur phobique de l'accident financier. Comment expliquer à ces millions de français qu'un gamin à l'arrogance crasse, qui ne s'est pas distingué dans ces études, n'a pas spécialement bossé, puisse faire ce genre de choses ? Surtout quand ces parents ne sont pas des capitaines d'industrie, mais un politique de premier plan.
J'ai fait le test et tapé Thomas Fabius dans Google Images. Outre ce beau petit cliché où on voit l'homme par qui le scandale arrive avec son baveux, on trouve des tonnes de clichés du mirliflore, toujours avec un sourire que l'on rêverait d'écraser à coups de talons tant s'affiche une impudence sans bornes. A Cannes, à Roland-Garros et autres, toutes les images d'Epinal des héros de la Jet Set est réunie. Je n'ose taper Thomas Fabius dans google tout court pour lire ce que peut en dire la blogosphère où les forums. Je ne sais que trop, aussi, comme pour l'affaire DSK, que ce genre d'indécences financière sont pains bénis pour les antisémites. Infinie tristesse...
Hier à la manif du 1er mai, ceux qui croient au travail avaient déserté. En revanche, dans les bars PMU où à l'Euromillions, les files d'attente s'allongent. On ne croit plus à l'élévation par le boulot, mais on espère être le miséreux tiré de son sort grâce à la loterie. Comble du Tartuffe, Fabius dit avoir gagné ses 7 millions au jeu... Pour oser avancer une sornette pareille, il faut soit être très con, soit se croire intouchable. Dans les deux cas c'est plus que préoccupant.
14:22 | Lien permanent | Commentaires (2)
01/05/2013
1er mai : faites du travail...
Aussi loin qu'il m'en souvienne, j'ai défilé le 1er mai. D'abord sans doute embrigadé (on me proposait d'aller marcher une glace en mangeant) puis pleinement conscient, j'ai marché au milieu des marchands de merguez et de t-shirts à la con.
J'ai vu les bataillons de plus en plus clairsemés d'année en année, à quelques accidents industriels près; 2002 et JM le Pen au second tour ou l'an dernier pour mobiliser derrière Hollande. J'en ai vécu sous le soleil, joyeux, contre les retraites en 2009 et 2010. D'autres sous la pluie, dans les années Raffarin (la vache...) où les blancs se faisaient rares au milieu des tamouls et maliens, les plus motivés par la défense des droits des travailleurs. Bah ouais... Mais rarement je me suis préparé avec aussi peu d'entrain que pour celui de cet après-midi. Pas question de renoncer, bien sûr, mais une espèce d'immense à quoi bon me gagne déjà. Je dis "rarement" car la pudeur et la mesure s'imposent dans une époque où les superlatifs et les références aux records historiques pullulent. Honnêtement, je pourrais dire jamais, ça serait plus honnête. C'est l'avantage du hollandisme, il réalise les prédictions de Fukuyama, une sorte de fin de l'histoire à la française. Ni rage, ni espérance, ni croyance dans un changement, ni dégoût profond, alors même que l'on apprend encore ce matin que Thomas Fabius, ce charmant bambin, a acheté un appart' à 7 millions d'euros alors qu'il ne paye pas d'impôt sur le revenu. Toute l'histoire là. Hollande nous a comme mithridatisé à la politique. Nous n'en attendons plus rien. Bien sûr, il est tentant d'aller donner un coup de balai. Mais Mélenchon se Grillise vitesse grand V, il démonte systématiquement ses contradicteurs avec une maestria extraordinaire, mais pour autant quand il postule à Matignon, c'est peu de dire que l'on peine à y croire.
On voudrait rebaptiser cette fête du travail dans un cri homophone : faites du travail. Patrons, politiques, associations, qui que ce soit, mais faites du travail, créez en. Des richesses, il s'en crée chaque jour, mais la création d'empois continue de ne pas constituer une priorité (euphémisme). Du coup, l'espérance la plus forte aujourd'hui sera sans doute concentrée vers la Statue de Jeanne d'Arc, où les nervis sentent les craquements servir leur boutique. Marion Maréchal le Pen reconnaît "de grosses affinités avec la frange copéiste de l'UMP" et dans le marasme actuel où l'union nationale est plébiscitée plus fort que l'union idéologique, leur heure pourrait venir. A lire leurs programmes, pas de lendemains qui chantent non plus, mais des lendemains qui cognent. Et les écorchés à bout de larmes préfèrent gifler les plus malheureux qu'eux plutôt que de passer le balais. Le réflexe grégaire l'emporte sur la tâche d'ampleur. Ca n'est pas illogique : au lendemain d'une longue fête, quand on a dégrisé et que la maison est ravagée, il est plus aisé de vomir que de vouloir tout ranger...
Alors sinon, au sujet de cette image à gauche, ce n'est pas moi et je ne sais pas comment je suis tombé dessus, mais cela me paraissait s'imposer.
08:56 | Lien permanent | Commentaires (2)