17/11/2009
On vit une époque formidable...
Et on ne le dira jamais assez. Après avoir vu ce week-end qu'on pouvait vraiment jeter l'argent par les fenêtres et qu'alors, à la question "que fait la police?" il faut répondre, "elle interdit cela", j'ai vécu deux beaux moments de sobriété et de dépouillement hier.
D'abord, j'ai bu des bières en heures joyeuses avec une salariée de France Télécom. Elle n'est pas alcoolique, tout de suite vous, non, elle est fauchée, parce que bon, chez France Télécom les conditions salariales, bon... Elle me raconte son questionnaire du stress, sa hiérarchie et ses embrouilles internes à même de faire passer la Maison des Fous d'Astérix pour un modèle d'optimisation de l'organisation. En gros, elle a appris par une note interne RH que ça fait 4 ans qu'elle est en "forfait horaire" et pas "contrat temps" ou le contraire, j'ai pas tout suivi, bref, que ça fait 4 ans qu'elle se fait enfler toutes ses heures sup' majorées de 25% et qu'elle bosse à l'oeil. Le bonheur c'est simple comme un coup de fil, quoi.... Un collègue syndiqué lui a expliqué que c'était pas possible (la preuve que si, camarade). C'est pas rétroactif, mais pour se rattraper, FT a proposé 300 euros de prime et même pas d'Iphone...
Bref, on avait décidé de s'en foutre et de gloser sur un inépuisable sujet pour nous cette année: comment les gens fêtent leurs 30 ans. Et bien à mon étonnement plus massif que central, elle m'a appris avoir été convié par deux fois à des fêtes qui commençaient par "un tour de Paris en limousine". Je m'étonnais de ce que ces personnes (je connais les deux, même si elles ne m'ont pas invité. Sans rancune. Vraiment) puissent se payer ce genre de babioles. Et bien paraît-il que c'est 150 euros l'heure, ce qui rapporté aux 8 gogos qui se massent dedans, fait pas bien cher. C'est fort dommage. C'est du Limo Chic en somme, la vulgarité à portée de bourse, est-ce une bonne idée ? Entendez moi bien, je n'ai rien contre le low cost, c'est merveilleux de pouvoir voyager ou découvrir des livres et des CD pas cher, mais un tour en Limousine? Je comprends mieux pourquoi toute une tripotée de débiles défilent dans Paris fenêtres ouvertes avec du gros rap qui tâche (ce blog est estampillé NON Zemmourophile, j'aime le rap maigre qui tâche pas, mais bon, en Limo, tu mets du rap et en Golf Radio FG, c'est comme ça....) en secouant du mousseux par les fenêtres. C'est malheureux, on vous met tellement sous le nez toutes cette indécence de luxe stupre et volutes dans le nez, que des zozos veulent à tout prix s'en mettre en ersatz plein leur Iphone.
Cette discussion m'avait un brin chagrinée, heureusement j'étais convié à une soirée d'éditeur dont je tairais le nom pour pas faire de publicité négative aux éditions Flammarion. Flammarion, donc, a organisé une soirée au ChaCha Club, une boîte pour branchés, plus ou moins jeunes, mais branchés. Le but était d'assurer la promotion de "Disneyland" un ouvrage compilant des nouvelles, écrites principalement par des chroniqueurs télés. La boîte était donc customisée, comme ils disent avec des ballons baudruches en forme de Mickey. Le même mauvais mousseux coulait, des tas de types se déhanchaient façon MTV en se filmant avec leur Iphone (j'espère ne pas être sur youtube ce matin, la question est: vivent-ils des moments où ils ne sont pas en train de filmer ou de regarder les films qu'ils viennent d'enregistrer?), il y avait même Florian Zeller. C'est fou ce que ce jeune homme est bien coiffé. Avec une peau sans défaut, un sourire Ultra Brite et une veste que je lui aurai bien emprunté (soyons honnête). Le DJ passait à sa centrifugeuse les années 80, donc quand le délais de politesse s'était écoulé, nous nous en fûmes vers le calme. En partant vers le vestiaire, je fendais une foule haut perchée pour les filles et débraillé pour les garçons, sur le sol, quelques morceaux de verres cassés (déjà) et de livres abandonnés (quasiment dès le début, boire ou lire ou danser, il faut en choisir deux...).
Demain, nous écouterons France Inter outragée, mais France Inter libérée, puisque Françoise Degois a quitté l'antenne pour aller chez Ségo. A l'écoute de cette nouvelle, m'est venue une idée: distribuer des chèques contraceptions dans les rédactions pour limiter les unions fertiles avec les politiques ...
11:25 | Lien permanent | Commentaires (0)
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