19/11/2009
La morale des français....
Oui, je sais, parfois on voudrait s'extirper de cette fange d'agenda, mais bon, une main pareille... Surtout quand vous avez un pote argentin que vous faites chier depuis des années avec le petit gros aux mimines baladeuses... En même temps, je l'entends déjà; il me répond généralement qu'en matière de petit gros, de Napoléon à Clavier et Sarkozy, on a rien à dire...
En plus, je m'en veux: je dis l'argentin, mais il est français. Juste, il a fui Videla en 1976 et on peut pas tellement lui en vouloir. Il s'est même cogné la vie en kibboutz avant de pouvoir toucher à la France, la France des droits de l'homme de Jaurès et demain de Camus au Panthéon d'après l'envie de Sarko (comme il a pas le temps de lire, il a achevé les oeuvres complètes et en a retenu: "un mec qui voulait la chute des étrangers atteints de la peste, c'est ça ?'). La France où avec son diplôme d'ingénieur chimiste, il se retrouve libraire parce que les équivalences sont pas toutes équivalentes selon l'université où qu'on l'a passé, "l'homme argentin n'est pas entré dans l'histoire". Enfin, sauf le petit gros, le petit Maradona donc.
Aujourd'hui, donc on a une nouvelle réponse à la question d'Eric Ganelon Besson : être français, c'est avoir une morale. Bien sûr on a gagné hier on a dit qu'il n'y avait que ça, qu'on emmerde le reste du monde et qu'ils vont entendre parler de la France, l'an prochain, en Sud Afriquie... Oui, sauf que ça la fout mal, alors aujourd'hui on a envoyé une ribambelle d'experts, de Roselyne à un arbitre et Pascal Boniface, qui avaient demandé de la farine au maquillage pour dire qu'en fait, tout bien réfléchi, hier c'était pas digne de la France... La France, c'est la morale, c'est pas gagner comme un raccroc.
Le même jour, Total ne disait pas autre chose: le secrétaire général du groupe déclarait sans rosir "c'est triste, on ne saura jamais qui est coupable de l'accident de l'usine AZF". Sous-titre: on paye peau de balle et allez vous faire mettre. Voilà, c'est bête, ça manque à notre morale. Et la liste de cette morale boursoufflée est infinie. Messier et ses 20 millions contre Vivendi ? Mais il en va de ma morale, monsieur. Forgeard, d'EADS, et ses 8 millions d'euros qui avait répondu à Benoît Duquesne (impossible d'oublier) "mais monsieur, quand je vois tous les quolibets que j'ai essuyé, j'aurais préféré ne pas le toucher cet argent". Pas de souci Nono, passe les moi, j'encaisserai la vindicte populaire....
Je pensais donc à cette impérieuse morale qui guide les français, les bons, les vrais. J'allais voir en mauvais français, je suppose "la subversion des images" à Pompidou, une expo rassérénante car on voit que les surréalistes avant tout c'est une bande, un groupe, du co-ll-ectif... En haut de l'édifice, il brillait un soleil hivernal un peu frais certes, mais étincelant sur les cimes de Paris, pourquoi se priver ? Les loufiats du resto le Georges servaient, indifférents au ramdam de leurs collègues, au sujet desquels je sais pas s'ils étaient français mais ils étaient beaucoup plus sombres de peau. En hommage à Stendhal ou à Jeanne Maas, ils étaient noir et rouge, du rouge de la CGT.
Ca aussi c'est français. Gueuler plutôt que de bosser. Et donc, loin des débats sur le stress au travail et des maux de dos de Bernard Thibault, il y a avait cette poignée d'humains qui chantaient "solidarité" à des touristes incrédules. Hier, ils étaient aussi en jacquerie sur l'Ile de la Jatte ou devant l'Institut Pasteur où ils refont des trottoirs à des heures indues et avec des cadences intenables. Je ne sais, donc, s'ils sont français, mais ils voudraient bien sûrement. J'ai la faiblesse de croire qu'ils le méritent aussi, mais je ne suis pas ministre. Je leur souhaite et puis allez, finissons gaiement j'y crois: depuis hier soir, le travail manuel n'est plus si dénigré... Comme disait Raffarin "il faut redonner une place centrale à l'intelligence de la main".
Demain, vendredi, nous dirons à cette semaine qu'on l'a assez vu et qu'il faut laisser la place...
22:13 | Lien permanent | Commentaires (9)
Commentaires
Il devait y avoir pas mal de Français parmi ceux qui soutenaient l'Algérie vers la Porte de Clignancourt. Et c'était assez beau à voir.
Écrit par : secondflore | 20/11/2009
Bah oui, comme disait Marc Bloch, "malheureux celui qui n'a qu'une tendresse dans son coeur". J'attends ton compte rendu sur l'identité suédoise; est-ce juste manger des Krispolls ?
Écrit par : castor Junior | 20/11/2009
Je n'ai jamais compris ce que veut dire identité française. En revanche, je me dis que peut-être notre beau pays a l'équipe de foot qu'il mérite…
Écrit par : Yola | 21/11/2009
Yola, tu vas avoir des ennuis avec ce genre de sarcasme... Mais pas autant que Domenech quand on se sera fera éjecter au premier tour l'an prochain...
Écrit par : castor Junior | 21/11/2009
Il y a identité française parce qu'il y a exception française.
Et l'exception française se fonde sur une conviction (vraie à bien des égards) d'être différent. Une des différences provenant du brassage ethnique propre à la France, qu'on ne retrouve qu'à des degrés moindres ailleurs, et à sa différence historique & culturelle.
Honnêtement - et tout réactionnisme mis de côté - il faut être borné, cynique nihiliste et/ou arabe revanchard hargneux à cause de son propre niveau social pour ne pas le voir.
Il faut être également d'une superbe mauvaise foi pour confondre un match de foot et l'expression d'une identité nationale. Pardon, on a affaire à la société médiatico-culturelle actuelle, qui se double d'un profond nihilisme chez ses pseudos élites friquées remettant en question ... l'identité nationale. Evidemment, ces élites peuvent la critiquer puisqu'elles ont du fric.. Facile. Facile également de la critiquer quand on est du côté des laissés-pour-compte. Il reste le Français moyen, le franchouillard, le jambon beurre, celui qui n'a pas bonne presse.
Et ce constat alarmant (enfin...) que le débat sur l'identité nationale est manipulée par le rapport de l'individu à sa société, quand il est tout autre.
Écrit par : pseudonymes1 | 21/11/2009
@pseudo : il ne faut pas confondre "manipulé"' et "manipulation politique" pour un enjeu électoral si gros que les pachydermes ont des dimensions d'insectes... Comme me disait un ami ethnologue "ce n'est pas le débat en lui même qui est scandaleux, au contraire, c'est le fait que ce soit l'Etat qui le mène qui est proprement inacceptable"... Pas mieux, je crois que là aussi il faut être borné pour ne pas le voir, et les jambon beurre, sont parfois bornés ils le prouveront en votant UMP en mars prochain...
Écrit par : castor Junior | 21/11/2009
"L'état mène le débat" : ça reste à prouver. Bien sûr, je ne suis pas spécialiste des médias ni de la télé, donc je ne peux pas dire quelle est l'origine d'une telle émergence, mais bon... l'argument est suspect.
"cette mène par l'état est inacceptable" - à supposer que ce soit vrai, en quoi serait-ce plus scandaleux que s'il était porté par la société médiatico-machin, par tels groupes d'intellectuels ou autres ... là encore, ça reste à prouver..
Et sur ces deux points, il n'y aura pas de preuve que des avis (le sage revient).
"mieux, je crois que là aussi il faut être borné pour ne pas le voir", donc non, pas borné.. puisqu'à mon avis les 2 précédentes idées tiennent de l'avis.
Après, associer le vote UMP à un vote "borné" (pour ne pas dire mieux) tient de l'avis et non de la démonstration philosopohico-machin. Il ne l'est pas plus (ou pas moins) que pour n'importe quelle autre groupe politique.
Les votants UMP ont leurs raisons personnelles, je trouve très méprisant ce rejet systématique de leur vote, qui est soumis au même intérêt personnel du votant que tout autre vote.
Je finis en disant que (je pense que (?)) si le choix politique provient d'un intérêt personnel à favoriser telle tendance, le rejet politique part du même intérêt destiné à favorisé les mêmes tendances. La différence venant de sa sensibilité ou de sa situation personnelle.
Et comme toujours, le débat sur l'identité nationale (dont on a vu et admis qu'il était très simple pour qui s'en tenait à ce qu'elle veut dire) a dévié sur la question politique, sa vocation à produire du débat.
Écrit par : pseudonymes1 | 22/11/2009
"Sarkozy l'hypnotiseur
Le dernier enseignement de ce sondage – et le plus inquiétant – est la très forte proportion des soutiens de Sarkozy chez ceux qui se déclarent sans préférence partisane, c'est-à-dire probablement ceux qui ne s’intéressent le moins à la vie politique, qui s’informent le moins et qui votent sans grande conviction. Ils sont en effet plus nombreux encore que les retraités (46 %) à se déclarer en faveur du président actuel. Il est difficile de ne pas voir là un effet de l’omniprésence médiatique de Sarkozy, voire un effet du lavage de cerveau opéré sur les masses par les grands médias.
C’est peut-être l’enseignement majeur de ce sondage. Sarkozy est soutenu par l’anti-thèse de la notion de « forces vives », par l’électorat le moins actif, le moins diplômé, le plus âgé et par les citoyens les moins engagés. L’atout majeur de Sarkozy c’est donc avant tout la vacuité du débat politique. Si 2012 est une nouvelle élection-casting centrée sur des enjeux d’image mais où la participation est tout de même forte, il sera facilement réélu. Mais si la campagne s’organise autour d’enjeux clairs et intéresse les français, Sarkozy sera en grande difficulté. Les oppositions savent ce qui leur reste à faire … "
A cette adresse : http://horizons.typepad.fr/accueil/2009/11/sarkozy-le-candidat-des-improductifs-et-des-incultes.html
Écrit par : 2Casa | 23/11/2009
@2casa: quando hablas asi, tu casa es mi casa ! J'adore cet article...
Marche à l'ombre camarade
Écrit par : castor Junior | 23/11/2009
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