28/04/2010
Mauvaise Grèce...
Il y avait le bon et le mauvais cholestérol, Lagarde inventa le bon et le mauvais déficit, aujourd'hui il y a une synthèse des deux: la bonne et la mauvaise Grèce.
Ce matin, toute la presse économique reprend bouche en choeur l'impéritie de la gouvernance grecque. La preuve, les cabinets de notation l'ont fait rétrogadé. Ils lui ont donnée BB+ ce qui correspond à une baisse de trois échelons. Pan sur le bec, la Grèce devient un junk bond, un actif pourri...
Un actif pourri pour un bien non solvable, on comprend, pour une boîte en faillite, à la rigueur, mais un Etat ? Plus complexe, non ? Bah non en fait puisque la même mésaventure est arrivé à l'Argentine il y a une dizaine d'années. L'Argentine qui, depuis, fait le bonheur des français avides de néo guévarisme qui peuvent aller bouffer de la viande divine et des pinards dithyrambiques pour moins cher qu'un Mc do... Pour les argentins, évidemment, tout n'est pas si simple.
Pour les grecs non plus, d'ailleurs. Car on ne parle que de leur dette, comme s'ils étaient d'atroce oisifs, nocifs, qui passent leurs journées à boire de l'Ouzo en mettant en guise d'eau des subventions internationales. C'est évidemment débile, les grecs ne boivent même plus de café, car ce dernier est au même prix qu'au café de Flore quand leurs salaires s'alignent plutôt sur les provinces roumaines. Les jeunes diplômés grecs aident leur parents à payer le loyer, désertent les restaurants et autres, faute de moyens. Mais on préfère stigmatiser d'autres choses, on leur demande des efforts qui susciteraient une insurrection: 25% de réduction de salaire pour les fonctionnaires, des perspectives de retraites improbables et malgré tout, Standard & Poor's recule de trois échelons leur valeur mondiale.
De plus, chaque jour la situation s'aggrave en Grèce et la brave Merkel repousse les discussions de 15 jours parce qu'avant, on vote dans les Landers. C'est un peu comme si en France, avant de se pencher sur le cas des 600 000 chômeurs en fin de droits, urgence sociale sans équivalent, on choisissait d'ancrer l'urgence sur 2 000 nanas qui menacent l'industrie du textile... Ah merde, les urgences sont sélectives, on dirait.
Petit rappel pour finir : Standard & Poor's c'est ceux qui ont collé AAA à Lehman Brothers début septembre 2008, quelques semaines avant que cette dernière ne parte en faillite... Ces tocards infinis, myopes comme des taupes tancent le peuple qui a inventé la philo. C'est un peu comme si un nullard comme Alain Minc qui s'est tant vautré qu'on disait à une époque "que faire ? Ecouter l'avis d'Alain Minc et faites le contraire" avait encore voix au chapitre... Ah merde, le capitalisme est vraiment pas écolo, en fait, il ne recycle pas ses déchets...
Demain, les nuages reviendront, mais bon, on reste en France et ceux sur Athènes risquent de rester plus longtemps...
10:06 | Lien permanent | Commentaires (4)
Commentaires
"ll me semble que la misère serait moins pénible au soleil..."
Il fait beau en Grèce ! Ca compte, non ?
Ah non... Bon tant pis !
;)
Écrit par : Bon Sens | 29/04/2010
Pas con, mais il fait beau aussi à Haïti...
PS: comment compter le temps volcanique dans les pays où il fait froid, ça réchauffe, non ? Ah, l'incertitude !
Écrit par : Castor Junior | 29/04/2010
Et puis comme l'écrivait un mec super dans son super blog, ils ont le régime crétois, ils vivent vieux, ils peuvent bosser plus longtemps et prendre leur retraite à 80 ans...
...c'est à pleurer tout ça...
Écrit par : r1 | 30/04/2010
C'est vrai que le mec qu'a écrit ça a l'air super, j'espère qu'il défile avenue de Grammont, aujourd'hui...
Écrit par : Castor Junior | 01/05/2010
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