17/05/2010
Les "non parents", nouveau chic un brin pathétique
Revenu d'un week-end mariage à Avignon, je tombe la-dessus:
http://www.rue89.com/2010/05/16/les-non-parents-des-gens-...
Dans un premier temps, je trouve ça récréatif... Après tout, cette manie de l'enfant, chose la plus naturelle au monde devenu lutte absolue et exploit digne de l'Everest, ça commence à me boursoufler... Aujourd'hui, journée mondiale de lutte contre l'homophobie et tous les syndicats et autres mouvements revendicatifs exigent que les homos puissent être des parents comme les autres. Les femmes seules veulent des FIV ou le concours de leur meilleurs amis, les mecs seuls cherchent des mères porteuses. Ajouter à cela les portables dans les poches qui rendent les mecs infertiles (statistiques ahurissantes en Espagne notamment, pas cool au pays des taureaux...) l'allongement des études et la pression de carrière, aujourd'hui, trouver le temps et les conditions matérielles nécessaires de faire des enfants, relève de l'exploit. Hier, on faisait des enfants sans y penser, sans précaution et surtout pour conjurer l'ennui puisqu'à l'époque les émissions télés d'Arthur n'existaient pas.
Alors, ce mouvement... Je regarde le comité de création, et de suite, je tique. Noël Godin. Certes, il est sympathique parce qu'il entarte BHL, m'enfin, il est largement plus con que l'entarté. C'est un clown aux relents bruns pas nets, qui vomit son vernis de culture en pleurant sur la connerie crasse du monde et réclame le droit de jouir sans entrave, quand lui même semble en réalité un peu étriqué du cortex.
En plus, Corinne Maier, celle qui a déshonoré Lafargue et son sublime "Droit à la paresse" avec un "bonjour paresse" si consternant que ça me donnait presque envie de turbiner pour ne rien avoir de commun avec cette dame. Le dilettantisme est un luxe, une esthétique qui supporte mal que l'on écrive un essai dessus, surtout si c'est pour se prendre au sérieux en se moquant de ses petits chefs qui ne s'aperçoivent pas qu'on les grugent... Tout de suite, ce binôme me fait sentir que le mouvement ne fait pas une pochade façon école de pataphysique, mais veut juste son petit 1/4 d'heure. D'ailleurs, à la lecture de l'article, ils avaient fait ce qu'il faut pour avec un lieu mode (le Comptoir Général) et convocation de la presse... Il paraît que Libé propose un dossier dessus et comme on les comprend, franchement, quand on ouvre les journaux, on se dit toujours,"tiens, il manque un dossier sur les non-parents..."
Ensuite on lit, brièvement, leurs revendications. Du classique, du vieux comme mes robes (m'emmerdez pas, c'est plus aéré que les jeans, il paraît que l'été revient...) : le monde va pourrir, pourquoi enfanter, ça coûte trop cher, ça prend trop de temps... C'est vaguement lassant, un peu pénible. Je me souviens d'avoir lu le journal de Roland Jacquard, psychanalyste Helvète pote de BHL (deux fois, je sais...) qui vomissait à longueur de pages la marmaille, accessoire inutile de l'homme d'esprit. Au début, je rigolais, ensuite je m'énervais et à la fin du journal j'éprouvais une peine sincère pour ce monsieur très digne, engoncé, voir amidoné dans sa rigueur morale qui crevait de trouille de mourir seul sans n'avoir rien transmis que quelques livres emmerdants et prétentieux...
Le mouvement des non-parents n'a même pas cette érudition, ils sont juste un prurit désespéré à l'idée qu'on les oublie dans le barnum et cherche des cause faussement politiquement incorrect en réalité terriblement mainstream pour parler comme Frédéric Martel. C'est d'un banal de dire qu'on aime être ado-ltes (le néologisme adulte et adolescent proposé par le génial docteur AGA) jouir pleinement de son pouvoir d'achat et pouvoir se coucher tard. Les pubards l'avaient prophétisé il y a dix ans avec un acronyme dont ils ont le secret, leur coeur de cible: les DINKS. Ca signifie double income no kids, double revenus sans enfants pour ceux qui ignorent la langue de Beckham... Se la jouer contestataire échevelé pour terminer chouchou des publicitaires, convenez que c'est un brin pathétique... On se consolera en se disant qu'il vaut sans doute mieux qu'il ne se reproduisent pas, ça nous épargne quelques pauvres mômes de plus....
Allez, demain on lira "Festivus Festivus" de Philippe Murray, moins braillard, mais infiniment plus rebelle...
10:39 | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Voilà un beau portrait de Roland Jacquard
(en costard)
(on se fait bientôt une soirée SINK ? Sur une péniche, ça me semble approprié)
Écrit par : secondflore | 17/05/2010
Grave... J'attends ton récit halluciné le lendemain, "nous étions deux SINK en quête d'ILF..."
Écrit par : Castor Junior | 17/05/2010
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