Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

17/06/2010

Se battre "pour" plutôt "qu'en" retraite

Ce matin, je me suis réveillé fatigué. J'avais pas fait d'excès, pourtant. Je venais juste de recevoir deux ans de charges supplémentaires d'un coup. Après, je suis parti courir la socquette légère car après tout, parler, faire parler des gens et écrire ce qu'ils disent n'est guère fatiguant, ni cassant, pourquoi ne pas continuer jusqu'à 67, ou 70 ans s'ils veulent. Des gouvernants responsables proposeraient un vrai clivage à la carte, mais à s'acharner sur l'âge plutôt que le nombre d'années de continuation, on continue de ne pas faire de différence et de faire les beaux jours de ceux qui ne sont ni cassés, ni épuisés, ni dégoûtés...

En partant courir, j'ai croisé des chauffeurs de bus qui transportent des gamins, des officiers de sécurité de boutiques de fripes dont les épaules se voûtent. Tout à l'heure, j'irais sans doute faire des courses dans un lieu ou les "hôtesses de caisse" (merci à toi, camarade communicant pour ta commisération nominative charitable, ça rend pas le turbin moins crevant, toutefois) ou dans une boîte lavée à l'aube et à la tombée de la nuit par le nouveau lumpen. Et pour eux, travailler jusqu'à 65, 67 ans, ce n'est pas forcément juste.

Eux, ils n'ont pas entendu le bel Eric nous dire que c'est une réforme économiquement responsable et socialement juste. Ils n'entendent pas non plus Martine, François, Manuel et les autres pourfendre la République qui n'est pas exemplaire. Les 12 000 euros de cigare de Christian Blanc, la villa de Joyandet, les 9 500 mensuels de Christine Boutin, c'est une autre galaxie pour eux. Ca fait trop, Christine qui gagne tous les mois ce qu'ils gagnent en un an pour une "mission", pas parlant, pas mobilisant. Et c'est bien là le drame.

Parce qu'eux, ils n'entendent pas non plus François et Bernard, qui veulent ranimer un front uni, ce qui est plus esthétique que dégarni. D'ailleurs, Jean-Claude qui a un très beau front, très garni d'un beau panache blanc, s'est pris pour Henri IV et a décidé de partir seul. Ca ne manque ni de panache, ni sel, sans doute cela manque t'il de solidarité, en revanche, mais on a plus le temps pour ça. Ils n'entendent pas ceux qui les défendent, des défenseurs de plus en plus virtuels, de plus en plus tour d'ivoiriens qui représentent 7% d'entre eux et sans doute pas les plus emmerdés. Et ça, Eric, Christine, François (y a des François partout, décidément) et leur petit Nicolas, ça les aide bien.

On va jouer le trouillomètre, sortir les chronos et compter les pious pious dans la rue, mais celle-là, elle va passer en force. La guerre des mots a été perdu dans les grandes largeurs: le pouvoir a imposé son "courage"; qui voudrait passer pour un lâche ? Le pouvoir a aussi empoché le réalisme et le travail en plaquant et jetant dans la boue les rêveurs et les feignants. Ainsi, la boucle est bouclé. Les rentiers et habiles profiteurs des ristournes fiscales sont trop loin, ils ne cristallisent pas la haine, alors que les polygames qui ont tant d'allocs qu'ils arrêtent de bosser et vont jusqu'à la retraite, eux, faut les foutre dehors...

Cette guerre perdue, on va battre en retraite plutôt que contre le projet de réforme des retraites. La queue entre les jambes, dépités par le niveau des bleus et la météo. Martine répète qu'en 2012, elle ramènera le niveau à 60 piges et personne n'y croit car la social-démocratie est toujours trop heureuse que la droite lui fasse le sale boulot, plus efficace, plus FMI et Standard&Poor's. Elle préfèrera abroger le bouclier fiscal et trouvera bien un nouvel événement fédérateur pour rappeler ce qu'est la gôche...

Demain, on fera encore suer ce pauvre appel de Londres, a 70 ans, il a même pas droit à la retraite...

Commentaires

Passer en force, hum… il n'y a pas eu beaucoup de résistance. Je trouve ça assez étrange, moi qui suis probablement partie pour bosser jusqu'à 99 ans et demi… vu le nombre de trimestres que je dois encore accumuler.
Et puis, ça plombe assez comme ça; quel besoin d'en rajouter avec la météo? Quant aux Bleus en perpétuels losers, je les trouve presque touchants!

Écrit par : Yola | 20/06/2010

Rentré de congés, je te te confirme que j'en profite, je vais bosser jusqu'à 70 piges easy...
Quand aux bleus, ils dépassent nos espérances effectivement et d'imaginer Nabot Léon fulminer ça me fait sourire !

Écrit par : Castor Junior | 24/06/2010

Les commentaires sont fermés.