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21/07/2010

Les codes des politiques pour éviter les sorties de route...

Code$20rock.jpgStéphane Rozès, à propos des conflits d'intérêts, expliquait que nous sommes entrés dans une civilisation de la transparence, corollaire de la société de la communication, où tout se sait. Premièrement, non, on ne sait pas tout puisqu'on ne sait toujours pas qui est le père de la petite Zora Dati, mais en fait, je crois que c'est la première rumeur qui était valable: Bernard Laporte. C'est pour cela qu'on le voit et surtout (heureusement) l'entend moins; il pouponne...

Ceci étant posé comme disent les piliers de bar en vomissant en sortant d la bodega à 5 du mat', je crois au contraire que nous sommes entrés, pour nos politiques, dans la société du code.

Un code, ce n'est jamais qu'un moyen de faire comprendre à des amis ou initiés que nous sommes entre nous et à exclure les autres. Un code bancaire vous permet ainsi de ne dépenser vos sous sans que les autres y ait accès sauf s'il vous le demande poliment avec un cran d'arrêt ou un 9mm, outils qui permettent de dépasser les codes.

Les codes sont très employés dans le sport comme dans la sphère intellectuelle. Les sportifs français se reconnaissent entre eux et s'épargnent la pression des résultats avec leur célèbre "je vais tenter de faire le mieux possible" quand les américains emploient souvent un lapidaire "je viens pour gagner". Dans le champ artistique, la blague éculée de l'album ou le livre de la maturité dit bien ce qu'elle veut dire: un manque d'imagination profond de la critique qui choisit dans son répertoire de dix stéréotypes répertoriées pour encenser ou enfoncer, selon qu'il s'agisse d'un jeune premier, d'un éternel second ou d'une vieille gloire sur le retour.

Au fond, ce n'est pas très dérangeant, cela rend juste monotone la lecture des suppléments littéraires des gazettes ou les interviews dans l'Equipe. Mais artistes et sportifs peuvent s'exprimer par leurs oeuvres ou leurs exploits. Que ces tics de langages creux envahissent et déborde notre classe politique est bien plus emmerdant. Car au fond, on en vient à se demander si notre personnel dominant (mettons les partis de gouvernement pour aller vite) pense encore par lui même... Leur parole étant suivi d'actes (enfin, parfois) cela confine véritablement à un massacre en termes d'imagination.

C'est affolant de voir à quel point le discours politique réel se reproduit jusqu'à la caricature comme le montre très bien "le petit journal" en tapant sur les politiques et leurs éléments de langage.

Mais au-delà de ce psittacisme pour commenter les réformes et les résultats électoraux, nos aspirants au pouvoir s'enferment de plus en plus dans des postures de camp: le premier droit de l'homme, c'est la sécurité. Clin d'oeil à droite. Il faut une rigueur, oui, mais une rigueur juste. Clin d'oeil à gauche. Le problème n'est pas d'avoir plus de fonctionnaires, mais d'avoir des fonctionnaires qui travaillent mieux. Clin d'oeil à droite. C'est la casse de notre pacte social. Clin d'oeil à gauche.

Tout cela doit être pensé par des sondeurs et des consultants en ère du temps, je suppose. Je ne m'explique pas pourquoi cette faiblesse de la langue si ce n'est par croyance aveugle qu'on gagnera ainsi les élections en faisant adhérer les masses, qu'on pense stupide.

On a atteint, de ce point de vue, un sommet lors de l'interview de Sarkozy pour le 14 juillet. Des codes pour rassurer son électorat sur la sécurité et la fiscalité qui, pire que vide de sens, était truffé d'erreurs. Julien Bayou, sur son blog, en a recensé 20 ! http://www.onfaitcommeonadit.com/2010/07/18/20-gros-menso...

Et pendant ce temps la gauche hurle avec les loups, par code, au lieu de penser son programme... Comment ne pas frapper un candidat qui a dit "La France tu l'aimes ou tu la quitte" en lui répondant que nos starlettes sportives ou d'entreprises gagnent de l'argent grâce à nos infrastructures, se font soigner chez nous, mais place leurs éconocroques dans des pays au climat fiscalement plus sains, preuve ultime de leur mépris de la France... Ca, "la rigueur juste" ne s'y attaque guère...

Faut pas désespérer Billancourt, mais en entendant Valls et Hollande, il y a de quoi quand même. Petit rappel, en termes de richesses produites, la France est 2,5 fois plus riche qu'en 1980 et que ni le chômage, ni la pauvreté n'ont baissé, bien au contraire... Ou est l'artiche ? Du coup, un Mélenchon disant tranquillement sur Europe 1 "si je suis élu, comptez sur moi pour faire les poches aux banques", ça manque de code, mais politiquement, c'est plus constructif.

Demain, oh allez, demain nous verrons bien, la torpeur estivale interdit de se projeter.

 

Commentaires

Ah, quand tu vantes Jean-Luc, j'en ai les larmes aux yeux... Je passe des codes aux pleins phares !

Écrit par : r1 | 25/07/2010

J'ai pas mon permis... Mais je suis allé voir sur google Images pour comprendre... ha ha ! Alors...
PS, si j'ose dire, t'es inscris à la newsletter de Jean-Luc ? Si c'est pas le cas, inscris toi sur ton blog, ça fait passer l'été en pente douce...

Écrit par : Castor Junior | 25/07/2010

Les commentaires sont fermés.