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01/10/2010

Tibère, Tibéri, Tibérine, nouveau tango des élites

rosier-le-petit-trianon.jpgBon, hier, le tango des forts en thème, c'était rosa rosa rosam. Aujourd'hui, c'est devenu Tibère, Tibéri Tibérine.

Tibère, donc, parce que bon, un mec qui reste 23 ans au pouvoir et se repaît des mets les plus fins quand le reste du pays est à feu et à sang, sert d'épouvantail aux gouvernants actuels pour dire: regarder ce qui se passait hier, quelle décadence.... A part De Gaulle et Mendès, parfois Jaurès on brûle tout ce qui a existé avant nous... Marat, Diderot (à sa façon) Blanqui, Fourier, Michelet, out. Caché ce passé que je ne saurais voir.

Second pas du tango, donc, Tibéri. Parce que malheureusement, et jusqu'à preuve du contraire, nous avons une classe politique stipendiée et pas qu'un peu. Conflits d'intérêts, prise illégale d'intérêts, endogamie proprement affolante avec la médiasphère... De ce point de vue, le tintamarre autour du bouquin de Hirsch est éclairant: la droite lui crache dessus, mais le PS (je n'ose pas dire la gauche) n'en mène pas large car entre Kouchner, Lang et son sens élastique de la propriété, Guérini qui donne tous les marchés à son fragin, Sylvie Andrieux qui confond comptabilité publique et privée... Tout ça fait malheureusement le jeu des populistes car pour qui lit les journaux, il devient délicat de ne pas sombrer dans le "tous pourri". Pas impossible, heureusement, mais difficile, tant les affaires la dispute à l'affairisme.

Et puisqu'on parle des journaux, transition vers le troisième pas. Hegel écrivait que "la lecture du journal est la prière du matin" et justement quand cette prière déçoit, on se retourne vers la prière originelle. D'où le succès populaire du film de Beauvois, mais aussi la résurgence de l'enseignement du catéchisme y compris chez les athées, de l'explosion de demande de retraites spirituelles, notamment chez les jeunes.

Je ne crois pas à un retour du religieux avec ces mouvements, je crois plutôt à un retour du besoin de repères dans un monde en implosion. Pour en avoir parlé avec des spécialistes de banlieue, on note la même chose avec l'Islam: en banlieue, l'augmentation de la fréquentation des mosquées ne signifie pas un retour de posture radicale, mais un besoin de repères, de cycles, de lien, dans une société anomique. Après, il y a bien sûr un risque d'embrigadement d'esprits faibles, certes, mais cela reste marginal. Le retour vers le catholicisme et le spiritualisme au sens large, lui, marque plutôt une tendance soulignée par de nombreux psychiatres: le besoin de calme. Dans une époque où le temps de cerveau disponible, la capacité de concentration maximale au bureau est de 12 minutes, où le temps long n'existe plus, la temporalité du spirituel apparaît comme un recours messianique. D'où, malheureusement, l'engouement pour toutes les conneries façon développement personnel, coaching, assertivité et méditation contemplative.... 

En 2012, espérons que le tango laissera sa place à un programme un peu plus Rock n'Roll, mais à écouter Dominique, François, Pierre, Martine, Ségolène Manuel et les autres, c'est pas gagné...

Demain, retour à Paris, car 6 jours de retraite spirituelle à l'eau ça va comme ça...

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