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24/10/2010

Populistes vs laquais, l'arbitre bien pensant biaise le match

colere.jpgMaintenant que le barnum de l'info est en non-stop et consacre le vendredi a digéré ce qu'il a vomit pendant les 6 jours précédents, le dimanche prend une importance prépondérante: c'est là où toutes les tribunes se multiplient qui déboucheront immanquablement sur une palanquée de petites phrases, religieusement reprises tout le restant de la semaine.

Europe 1, Canal +, France 5, Dailymotion/Itélé/Le Monde et Grand Jury RTL/Le Monde/Le Figaro. N'en jetez plus, tout est servi et cela permet d'en faire passer, du ministre, du secrétaire d'Etat ou du conseiller d'Etat et de l'opposant de premier ou second rang voir du syndicaliste. Parfois, Drucker aussi en invite un sur son canapé rouge.

Or, depuis quelques semaines, il règne dans ces rédactions un parfum d'outrage: c'est le retour des populistes anti-médias qu'il s'agirait de dénoncer. A bas Mélenchon, ou Montebourg, ces petites frappes qui osent attaquer les médias... Salauds ! Mélenchon et son "qu'ils s'en aillent tous" me pose problème et Montebourg me paraît beaucoup moins intéressant que sa compagne qui a rappelé avec Césaire qu'elle pensait qu'il en va de Jean-Paul Guerlain comme de Shalimar: ils puent.

Mais ces légers défauts mis à part, je les soutiens plutôt 100 fois qu'une, moi, les deux assaillants des citadelles médiatiques. Car, enfin, depuis quelques années, les médias parlent beaucoup plus des politiques sans forcément beaucoup plus parler de politique et cette hypertrophie de l'espace a donné à nombre de signatures éminentes une enflure de l'ego; qui leur donne un sentiment d'impunité semblable à certains hommes de pouvoir déconnectés.

Il suffit d'écouter Christophe Barbier ou Franz-Olivier Giesbert ou encore Guillaume Durand pour voir qu'ils sont tellement imprégnés des arcanes du pouvoir que cela a déteint sur eux. Or, ce n'est que du tabagisme passif, ils n'ont que les rogatons mondains mais heureusement pas le pouvoir. En revanche, eux, décomplexés comme l'est le pouvoir, se livrent à une surenchère verbale qu'il faudrait passer sous silence. Les hebdos titre à propos de Sarkozy "nul" "fou", "racaille", "vouyou"... Je ne dis pas que je ne me prête pas aux mêmes épanchements dans des soirées, mais pas à la une d'un hebdo imprimé à 500 000 ex quand même. Outre le chef de l'Etat, de trop nombreux journalistes se sont laissés enfermer dans le piège de la présidentialisation et ne jugent les personnalités politiques qu'à l'aune de leur potentialité elyséenne... Ceci les pousse a ringardiser sans les écouter Bayrou ou Villepin, Eva Joly ou Manuel Valls. Je ne dis pas, là encore, qu'il faille être d'accord avec ces personnalités, mais peut être peut on tendre l'oreille sur leurs arguments plutôt que de leur opposer systématiquement des visées combinardes (vous faites ça pour faire plaisir/tort à un tel draguer un tel...).

Toute cette violence et ce mépris se reporte sur les faibles -ou supposés tels- politiquement alors même qu'ils sont, effectivement, serviles avec les puissants. Ecoutez Elkabach, Duhamel, Mougeoote, Ferrari et tant d'autres; la question n'est pas seulement qu'ils soient de droite, ils sont révérencieux. Et surtout, ils respectent la bonne marche des choses et soutiennent le côté viril, le pouvoir, l'argent donc au détriment des sans grade et sans porte-parole. C'est pour cela, qu'objectivement, Mélenchon a raison sur l'histoire de l'interview du syndicalistes des Conti, Pujadas a répondu en laquais. Comme beaucoup qui font des ronds de jambes devant les marquis du pouvoir mais rosseront les gueux... Les gueux de droite comme Nicolas Dupont Aignan ou Villepin aussi sont agressés alors qu'ils partagent des idées, mais pas des affinités électives, d'où la vindicte...

Evidemment, les puissants, les seuls à être respectés, n'ont aucun intérêt à tirer l'oreille des fautifs pour les rappeler à leur devoir de neutralité et l'on peut gager ainsi que le seul arbitre refusant de jouer son rôle, les laquais continueront malheureusement à l'emporter...

Demain, nous reprendrons une activité normale, car on ne peut éternellement vivre dans son lit avec du thé et des livres pour forcer le dimanche à passer tout seul...

 

Commentaires

Ce "laquais" me rappelle surtout les "petits marquis" de Molière, qui en matière de servilité au pouvoir en connaissait un rayon.
Il faut relire ou réécouter le Misanthrope :
"C'est que jamais, morbleu ! les hommes n'ont raison,
Que le chagrin contre eux est toujours de saison,
Et que je vois qu'ils sont, sur toutes les affaires,
Loueurs impertinents ou censeurs téméraires". Acte II, sc. 4

Écrit par : Cecile | 24/10/2010

Castor Junior aime. Beaucoup. C'est triste de voir que l'on revient comme ça a l'ancien régime...

Écrit par : Castor Junior | 24/10/2010

Pour le retour à l'Ancien Régime, lire les Pinçon-Charlot.

Écrit par : Cecile | 24/10/2010

Fait. Depuis longtemps d'ailleurs ! Mais là nouveauté c'est qu'au-delà d'un retour pécuniaire il y a une lente acceptation idéologique de l'ancien régime.
Et lire "la dissociété" de Jacques Généreux pour comprendre pourquoi ça n'a pas encore sauté malgré les enc... au pouvoir.

Écrit par : Castor Junior | 25/10/2010

j'acquiesce...
à mettre en parallèle: la véhémence de pujadas face au syndicaliste des contis, et les rires de lucet - qui, évidemment, n'a rien entendu - lors de l'entretien avec guerlain...
pôvre service public...

Écrit par : bertfromsang | 01/11/2010

Pauvre Elise Lucet, besoin d'un sonotone... Le pire c'est qu'elle était très bien tant qu'elle animait le 19/20 sur France 3, la starification doit avoir des effets radioactifs sur l'éthique...

Écrit par : Castor Junior | 01/11/2010

Les commentaires sont fermés.