10/02/2011
Vertu, virtuose, virtuel ?
Il faut l'imaginer chanté par Jacques Brel, évidemment. C'est le tango des jeunes générations, celles qui ont leurs avatars et leur profil second life plutôt que de réenchanter the first one...
Mes oreilles courroucées par deux trois avis de lecteurs avisés, je relançais mes jeunes étudiants qui me confirmaient bien, honteux, que la gratuité ne suffisait pas à les faire bouger. Parce qu'ils entravent que pouic à ce qu'ils regardent dans les musées virutels. Comme aurait dit Daniel Arasse, on n'y voit rien m'sieur.
Le projet soutenue par mon amie Cécile, de musée Afghan, www.afghanculturemuseum.org me semble des plus pertinents. En revanche, son idée que l'on y aille spontanément découvrir 15 siècles de civilisations comme on se ballade dans WarCraft, je pouffe. De tristesse s'entend.
Je ne crois pas que cela soit adapté à un pays où les mômes ont tout à portée de main. Que le virtuel soit une extraordinaire et inédite Odyssée culturelle pour les démunis, oui 1000 fois oui. Pour ceux qui vivent dans des terres enclavées mais où la fibre optique est arrivée (pas la majorité tout de même...), alors là oui le virtuel est salvateur, et pas seulement Adamo...
Pour nos pious pious en revanche, oui pardon le lecteur moisi de Pléiades raisonne franchouille saucisson et vin blanc (à 7h26 du mat' putain, faut que je bosse l'hygiène de vie) je maintiens que ça fera pas la blague et qu'il faut d'abord gagner la bataille éducative, cette soft war pour parler comme Jacques All Good aime qu'on le fasse...
Dans un livre génial, Emmanuel Hogg "Mémoire année zéro", l'ancien directeur de l'INA parti relancer l'AFP expliquait fort bien les chantiers qu'il avait mis en place pour gagner cette bataille et moi même, avec ce site (www.ina.fr) j'ai découvert un face à face où Edmonde Charles-Roux désosse Jean Cau sur l'égalité homme-femmes, on trouve aussi des extraits inédits sur les autres sites de vidéos avec Marielle, les journaux télévisés de notre naissance, bref, on se ballade dans notre patrimoine virtuel. Le successeur de Hogg, Mathieu Gallet dont les mauvaises langues disent qu'il doit son poste à la bonne sienne (il serait spécialiste en inflation ministérielle...-) fait des joint venture avec dailymotion (le Monde d'avant-hier) et considère ainsi avoir fait oeuvre utile pour répandre la culture numérique... C'est un peu court nom d'une pipe comme aurait dit Magritte...
Non, pour relancer ce cercle croissant que l'on danse en tango, vertu, virtuose, virtuel, m'est avis qu'il faut commencer fort jeune en dotant les petits pious pious de repères concrets, solides, granitiques, qui leur serviront de petites roues avant de monter sur le vélo du web. Quand ils seront aguerris, ils pourront foncer, mais si on oublie la première étape, ils se vianderont méchamment...
Demain, nous reviendrons à des considérations plus solennelles et je vous expliquerais les bienfaits du gommage au sucre thaïlandais puis les massages aux huiles essentielles...
07:47 | Lien permanent | Commentaires (7)
Commentaires
Comme tout accès au savoir, a la connaissance, il nécessite un accompagnement.
C'est l'affaire de passeurs-adultes auprès d'enfants, d'adolescents, de jeunes adultes. Ceux-la sont les parents, puis les éducateurs (enseignants, éducateurs sociaux, médiateurs culturels). Comme tous les nouveaux outils éducatifs mis en place, ils nécessitent une "notice d'explication". Le problème n'est pas la création de ces nouveaux outils, l'inquietude est dans la disparition des passeurs-adultes, quel que soit le pays dans lequel on se trouve, Occident ou pas. Pour des raisons idéologiques ou économiques, les moyens alloués a l'éducation sont chaque année en recul dans tous les pays du monde.
Écrit par : Frederic L. | 10/02/2011
Cher Frédéric, 1000 fois d'accord... J'essaie avec mes petites bagages de passer à de jeunes adultes, mais il est vrai que ceux qui ont les moyens de passer préfèrent souvent des cénacles feutrés où on reconnaît leurs mérites en espèces ronflantes plutôt que dans l'école où ils sont sous payés et sous estimés... Morne plaine ma foi...
Écrit par : Castor Junior | 11/02/2011
A part "je", ca vous arrive de penser le monde en mode "nous" voire même "eux" ?
L'idée n'était pas forcément de disserter sur les élites françaises qui parlent aux élites (quoi que) mais c'était plutôt d'évoquer le vrai recul en matière d'éducation pas seulement dans les lycées parisiens mais dans le monde entier. Aux Philippines ou dans de nombreux pays du monde ou les enfants et les adolescents ne sont pas scolarisés parce qu'ils représentent une force de travail. Alors la question du rapport a l'oeuvre d'art reelle devient annexe, celle qui importe c'est celle de l'accès au savoir tout simplement. Et qu'on utilise un crayon et un papier, un Kindle ou un telephone portable est sans importance quand il s'agit juste de constater qu'a travers le monde on donne de moins en moins les moyens pour qu'un enseignant guide une classe.
Écrit par : Frederic L. | 12/02/2011
A part "je", ca vous arrive de penser le monde en mode "nous" voire même "eux" ?
L'idée n'était pas forcément de disserter sur les élites françaises qui parlent aux élites (quoi que) mais c'était plutôt d'évoquer le vrai recul en matière d'éducation pas seulement dans les lycées parisiens mais dans le monde entier. Aux Philippines ou dans de nombreux pays du monde ou les enfants et les adolescents ne sont pas scolarisés parce qu'ils représentent une force de travail. Alors la question du rapport a l'oeuvre d'art reelle devient annexe, celle qui importe c'est celle de l'accès au savoir tout simplement. Et qu'on utilise un crayon et un papier, un Kindle ou un telephone portable est sans importance quand il s'agit juste de constater qu'a travers le monde on donne de moins en moins les moyens pour qu'un enseignant guide une classe.
Écrit par : Frederic L. | 12/02/2011
Bis repetita... Ce sont les meilleurs enseignements il paraît ;-)
Écrit par : Frederic L. | 12/02/2011
Voila, bis repetita. Le problème n'était pas mon petit ego, je vous rassure, il est aussi insinuant qu'une pine d'archevêque... Non, je parlais de la France car c'est là où je vis, ce que je connais le mieux... En revanche, je ne partages pas votre assertion pour le monde; je crois au contraire et heureusement, qu'en Afrique et en Asie, on met un peu plus de moyens pour éduquer, même si tout cela reste notoirement insuffisant...
Castorhexagonalmaispasque
Écrit par : Castor Junior | 12/02/2011
Un jour je vous présenterai Dieudonne Niangouna dont le père enseignait le francais au Congo Brazzaville. Il vous racontera quels moyens les écoles de Brazza avaient. Et une autre amie vous racontera l'éducation au Philippines. Enfin, si vous voulez. En écoutant leurs récits, en entendant les témoignages de familles immigrées, j'ai compris que c'était bien pire ailleurs.
Écrit par : Frederic L. | 12/02/2011
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