13/06/2011
"La France n'est plus en Europe", l'étrange cri de Richard Millet...
Pourtant moi j'aime bien Répliques. L'émission de Finkielkraut qui a le mérite de faire le boulot et d'interroger les questions de société en profondeur.
Pourtant, j'aime aussi Richard Millet. Enfin, certain de ses livres. Surnommé "Le Proust du plateau de Millevaches" par les gazettes, ce qui me paraît excessif, je goûtais toujours son érudition mélancolique, son côté levantin (ou presque il est libanais) déraciné en Corrèze.
Et puis j'ai écouté ça http://www.franceculture.com/emission-repliques-repliques...
"Au coeur de la France", ça partait mal. Souvent Finkielkraut oriente un peu les débats vers ses penchants; soit son côté réactionnaire assumé, soit sa défense d'Israël... La plupart du temps, c'est un un peu tendancieux, mais sans outrances non plus. Là, les bras, les pieds, les mâchoires, tout m'en tombèrent. J'ai oublié le nom de l'autre invité (le site de France Culture aussi) mais il est trop effacé par le double numéro de complotisme démentiel de Finkielkraut et Millet. Millet de citer une anecdote. L'équipe de France de football part jouer en Lituanie et les supporters s'interrogent " reste-t-il des blancs en France. La France est-elle encore en Europe ? ". Ce propos de pochtron, auquel le romancier, éditeur chez Gallimard et autres parchemins ne devrait pas prêter attention, il le relève, le soupèse et déclare qu'on doit poser la question. S'interroger car l'homme blanc "n'est plus majoritaire en France" (heu, www.insee.fr ?) et "notre langue menace de disparaître". Là dessus, Millet de renchérir avec le nouvel argument répulsif : "moi aussi j'ai essayé". Comprenez bien que lorsqu'une phrase débute ainsi, le pire est à venir. C'est l'équivalent de l'historique "j'ai moi même un ami noir, arabe, pédé, juif...".
Là, Millet veut dire qu'il a essayé d'enseigner la langue française dans les lycées de banlieue. Mais c'est impossible. Ha ? "Ils refusent l'intégration". Bon bon... Et Finkielkraut de décourager la réponse de l'autre bretteur en lui disant "mais tous les jours, dans ces établissements, des coups de couteaux s'échangent entre élèves ou professeurs" Millet surabonde, explique qu'il leur a parlé en arabe (heu démission du prof? Démagogie gerbante ?) et "ils n'aiment pas la France".
"La France est-elle encore en Europe ?", c'est un étrange cri comme Yourcenar disait de "Hiroshima mon amour" de Marguerite Duras. Robert Ménard ayant été congédié d'RTL, je suggère que les duettistes aillent le pousser sur les ondes de radio Luxembourg, station qui me semble plus indiquée pour ce genre d'éructation...
Demain, nous verrons quelle seconde journée de solidarité prélever pour financer la dépendance sans se faire insulter par les comités de tourisme divers ou les instances cultuelles...
08:51 | Lien permanent | Commentaires (4)
Commentaires
Comment s'étonner alors que tu commets sciemment, deux erreurs fatales :
1) Ecouter Finkelkraut
2) Lire Richard Millet.
Il doit bien y avoir des ouvrages de Jorge Semprun que tu n'as pas encore lus.
Écrit par : Cécile | 13/06/2011
Hum... J'ai lu a peu près tout Semprun et Millet écrivait des livres puissants. Avant. Lauve le Pur et ma vie parmi les ombres, en tout cas.
Quand à Finkielkraut, oui, mais bon, en fait, il appel souvent à cogiter via ses invités. Comme Vincent Peillon...
Écrit par : Castor Junior | 13/06/2011
La littérature selon Millet je la trouve consternante. Un balcon à Beyrouth ou Goūt des femmes laides m'ont affligée.
Mais oui à propos, notre jogger Vincent Peillon, que devient-il ?
Écrit par : Cécile | 13/06/2011
Je te dis, "ma vie parmi les ombres"... Le goût des femmes laides, pas essayé.
Quand à Peillon il publie un très bel éloge du politique. Voilà.
Écrit par : Castor Junior | 13/06/2011
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