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20/08/2011

Grèves dans le sport pro : extension du domaine de l'indécence contemporraine...

capitaliste-234x300.jpgLes cons ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît. Pourquoi le sport ferait-il exception ? "Au fond, le sport c'est quand même une belle saloperie fasciste" écrit Laurent Binet dans HHHH (Grasset). Fasciste, peut être, mais aujourd'hui que l'on a -un peu- remisé ces idéologies au placard, le sport est quand même une belle saloperie capitaliste. La lecture de l'actualité sportive a quelque chose de vomitif. Même plus irritant, dérangeant, outrageant, non proprement vomitif à regarder tous ces nababs débiles patauger dans leurs dettes sans plus pouvoir demander à des états mécènes de continuer à dépenser à fonds perdus.

La fête est finie et personne ne veut l'admettre, alors on fait payer la note à la communauté même si elle a, pour la pratique sportive, la même passion que feu Churchill. Quand on y songe, à travers l'Europe, l'industrie sportive emploie quoi ? Quelques dizaines de milliers de personnes ? Et encore. Je parle de l'industrie, pas des gens qui font du sport. 

Que des sportifs soient professionnels, cela peut se défendre. Mais salariés au point de devenir rentiers, il y a un bug. Ils ne sont pourtant responsables de rien, n'ont pas pris les risques économiques autour de cette industrie ; d'autres l'ont fait pour eux. Des agents, du milieu, des connaissances, des margoulins, des petites frappes et des marlous... Ce milieu est le plus vérolé qui soit. Alors que les saisons de football reprennent dans une Europe désargentée, comment ne pas s'arrêter sur les montants des déficits: 2 milliards pour la Liga espagnole de football, 3 milliards pour la premiere League anglaise. Rapporté au nombre de personnes concernées, les dettes grecques, italiennes, même américaines ou japonaises, c'est peanuts.

La réalité, évidente, c'est que le modèle économique du sport de haut niveau imite celui de la grenouille de la Fontaine, mais elle gonfle en même temps qu'elle se rend curieusement indispensable. Nababs en mal de frisson pour la soutenir à bout de bras, politiques en mal de popularité, de projet de société depuis la mort des églises qui se rabattent sur cet opium du peuple cheap, médias en mal d'imagination et en besoin de "contenu". Du temps du pain et des jeux narré par Paul Veyne, l'empereur investissait moins à perte pour faire venir quelques nubiles qui testaient le tranchant des griffes léonines. 

Ou sont-ils, les chefs politiques pour siffler la fin de la partie quand les grèves de joueurs surpayés commencent. Que ce soit du foot en Espagne http://www.lequipe.fr/Football/breves2011/20110819_152625... 

ou du basket aux Etats-Unis, http://www.lefigaro.fr/autres-sports/2011/08/19/02021-201...

A lire l'article sur l'Espagne, le politique accorde une remise fiscale de 50% aux clubs surendettés pour continuer à payer 100 000 euros par mois des mecs qui cirent le banc ? Quand ce n'est pas le pouvoir espagnol qui annulent simplement les dettes du Real. En face, les joueurs hurlent qu'on les dépècent. Ils n'ont plus de quoi faire le plein de leur 8ème Mazerati... Les patrons crient à la mort. On laisse sans peine les dettes courir car il faut bien que le peuple s'occupe, sinon il casse tout dans les rues. Vous verrez que le ministre des sports espagnol d'un côté et Obama de l'autre vont s'y mettre. Alors que partout on parle d'austérité, une enclave résiste encore et toujours, mais la potion magique de ces irréductibles a un goût de rendu... 

Des grèves illégitimes j'en connais assez peu, contrairement à tous les connards qui commettent l'abus de langage de parler de "prise d'otage" pour demander de conserver les acquis sociaux, mais celles-ci dépasse les bornes... Quand on voit ces millionnaires parler d'exploitation, il y a vraiment des révolutions qui se perdent...

Demain, nous parlerons d'"une société sans école" d'Ivan Illich, parce que c'est aussi cela, le mois d'août à Paris...

 

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