10/11/2011
Les marques marquent-elles le pas ?
On continue dans les études. Après celle sur les jeunes Français, celle qui a retenu mon attention m'a été signalé par une jeune française d'ailleurs, une de celle dont les titres de métiers eux-mêmes sont tout un programme, puisqu'elle est community manager. Je mets de l'italique, parce que je n'y comprends que pouic.
Que nous apprend-elle ? Que les marques n'ont pas un impact positif sur la vie des habitants de cette planète. Là, je vous vois venir, et vous n'aurez pas tort de débarquer comme cela, vous allez me dire, "était-ce bien la peine de payer Havas Meaningful (rien que ça...) Media pour avoir une enquête nous apprenant ce que beaucoup supputent ? Et bien, je crois quand même que si. D'ailleurs, lisez par vous-même, l'enquête est commentée là : http://www.e-marketing.fr/Breves/Les-marques-en-quete-de-...
20% d'opinions positives, pour Jean-Pierre Chevènement c'est impensable au sens d'inespéré. Mais, pour les boîtes c'est fort peu. La question posée était de savoir quelles étaient les marques qui véritablement agissent pour le bien être des hommes. Ikéa et Leroy Merlin dans le Top 10 (mais pas Castorama, ce qui me navre), je veux bien, mais Nestlé ces enfoirés d'affameurs en Afrique ? Danone, c'est mieux. Plus quelques boîtes de geek. Bon.
L'enquête est-elle sérieuse ? Oui. Est-elle honnête ? Non. Elle est biaisée et foutrement encore. Sérieuse scientifiquement puisque effectuée auprès de 50 000 personnes et avec une batterie de questions. Soit. Mais si l'on regarde dans le détail, ça coince.
Voyez les questions qu'elle pose "êtes-vous prêts à payer plus cher pour les produits plus chers? " "êtes-vous prêts à récompenser les entreprises qui s'engagent?" et ainsi de suite. Bon. L'étude souligne une très forte montée en puissance des consommateurs en termes de demande de responsabilité et fouette les marques qui se comportent mal. Donc, l'enquête serait réaliste et fermez le ban. Bah, non, c'est un peu court. Car les marques ont déjà contre-attaqué et depuis 2007, la communication sur les valeurs dépassent le commercial et le ethic washing, le green washing et le social washing sont en marche car les marques ont compris, avec un temps de retard, le besoin de correspondre aux attentes nouvelles des consommateurs. Attention, certaines sont vertueuses, heureusement, mais une majorité triche sur ce qu'elles font.
Aussi, on aurait aimé avoir dans cette enquête les questions en creux, les questions sur l'attrait de la marque, quand elle fait du storytelling et raconte sa belle histoire. Il me semble qu'Apple explose tous ses records de vente (ce post est écrit sur Apple je précise) et vend son design épuré et ses gadgets à des prix dingues en vantant sa responsablilité avec le siège le plus développement durable au monde, en Californie. Le fait que des dizaines d'employés chinois se soient suicidés pour suivre la cadence de création d'Iphone n'a pas fait bouger la côte d'amour des marques... Idem pour la mode, qui va toujours très bien et où la marque triomphe devant la qualité des produits et nonobstant les conditions de création....
Une tendance qui n'est pas prête de s'épuiser car les marques ont de nouveaux territoires de persuasion, plus insidieux qu'avant. On pense ce qu'on veut de la réclame à la télé, mais elle ne trompe personne. Plus subtile en revanche, elle apparaît sur le web qui occupe désormais plus les loisirs français que les tâches domestiques, http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/11/10/les-fran... comme nous l'apprend donc l'INSEE. Les marques ont su investir dans un nouveau capitalisme sur la toile, le capitalisme linguistique comme l'a montré l'excellent article en dernière page du Monde Diplo de ce mois (pas de lien internet pour le coup) montrant comme les marques achètent de l'inconscient collectif via la langue à un point que c'en est flippant...
Au final, cette étude sur les marques qui marquent le pas me fait doucement rigoler. Dans les supermarchés, évidemment, tout le monde achète la marque distributeur plutôt que la marque classique. En pharmacie, tout le monde préfère les génériques aux médicaments de marque, c'est entendu. Mais la puissance commerciale des enseignes fait qu'elles sauront rebondir sans cesse et qu'elles continuent à capter la libido des consommateurs, et ça, cela ne risque guère de changer à court terme...
Demain, nous continuerons à profiter du 11 novembre en jour férié avant qu'un nouveau plan de rigueur ne nous le sucre...
10:40 | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Vêtue d'un jean D…, assise devant mon M…, je laisse ce commentaire en sirotant une H…, et je suis toute culpabilisée!
Écrit par : Yola | 11/11/2011
Un Jean D ? A quand même ! Non, mais demande toi si avec une bière Z, B, ou W ta vie serait moins belle !
Écrit par : Castor Junior | 12/11/2011
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