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17/01/2013

Extension du domaine de la défiance

600px-Cyclone_Gafilo_03_mar_2004_0625Z.jpgDans une actualité hyper chiffrée, difficile de s'alarmer plus que d'habitude tant le déclinisme rayonne. Pourtant, le pire n'étant jamais certain et j'ai une nouvelle fois trouvé une série de chiffres pires que les autres. Vraiment pires.  En plus, il est aisé de comparer ce qui est comparable, puisqu'il s'agit d'un baromètre; celui de la confiance des français dans le politique par le CEVIPOF. La 4ème édition en l'occurrence, qui explose les mauvais chiffres des éditions précédentes. On le retrouve ici pour ceux qui souhaitent déprimer, ceux qui jubilent en écoutant des chants funéraires, qui aiment le climat actuel et autres facéties face au bonheur :

http://www.cevipof.com/fr/le-barometre-de-la-confiance-po...

La première vague montre qu'à 95%, les français ont encore confiance ou très confiance en leurs familles et leurs proches. Songeant aux histoires d'inceste et autres viols, je me dis que c'est pas mal. Les choses se grippent lorsque l'on passe au volet politique des choses. La défiance s'étend avec une vigueur sans précédent. Non seulement, ce qui peut s'entendre, vis à vis de certaines personnalités politiques, mais surtout vis à vis de la capacité du politique à changer les choses. 23 ans après la chute du mur de Berlin et alors depuis 40 ans, mais de façon incroyablement plus forte depuis 10 ans, le modèle capitaliste hoquète violemment, rares sont encore les gogos à croire que des programmes changeront leur existence à eux. Pire, il n'est que de voir la montée en puissance extrêmement rapide de la croyance dans les manifestations, les boycotts et autres actions plus radicales pour modifier la marche du monde. Il est notable que les enquêtes ayant eu lieu en décembre dernier, nous étions déjà depuis six mois sous le règne de François de Hollandie. Les décisions du gouvernement étant d'un mainstream libéral troublant - régulièrement salué par les agences de notation, le FMI ou plus récemment par le MEDEF dans le cadre des négociations sur la sécurité dans l'emploi - il est plus que délicat pour le chaland de s'y retrouver. Tous les cassandre avides de déclin français se complaisent à filer le parallèle avec les années 30 en expliquant que la crise de 29 est derrière nous et que nous fonçons droit devant 39 si un vrai coup de barre n'est pas donné pour le Paquebot occidental. Le collectif Roosevelet 2012 a écrit à JM Ayrault pour dire qu'il était fort sympathique de signer des déclarations d'intention, mais que de ne pas les faire suivre d'effets finirait par avoir des conséquences catastrophiques. Ce baromètre est un premier élément de réponse. Au-delà de la méfiance dans le politique, il montre une fermeture croissante vis à vis des mouvements migratoires, une montée des peurs face aux différences que l'on a bien vu dans la rue parisienne dimanche (peur d'autres formes d'amour et de famille) et une banalisation devant la précarité économique. L'aspect le plus inquiétant de cette étude du CEVIPOF est bien celui-ci : au delà de l'écume de la contestation des gouvernants actuels, c'est bien l'immense vague réactionnaire qui doit nous inquiéter. Une crise où les coupables avancent masqués et désignent du doigt les étrangers et les plus fragiles d'entre nous comme responsables. L'énormité du subterfuge ne fait rien à l'affaire, il justifie pour l'heure l'adage "plus c'est gros plus ça passe". Et ça n'est pas fait pour rassurer en pensant aux jours prochains...

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