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10/02/2013

Y a-t-il un européen pour sauver l'Europe ?

01664474-photo-y-a-t-il-un-flic-pour-sauver-hollywood.jpgC'est assez fascinant d'entendre l'euroscepticisme des gazettes lorsque l'on voit les arguments déployés. A les entendre, l'Armageddon financier dans lequel nous sommes serait la faute de Bruxelles. On nous dépeint une hydre dévoreuse de subsides, qui surpayent les fonctionnaires, emboutit son argent dans d'improbables projets de ronds points au milieu de déserts humains ou de vagues projets d'art conceptuel.

Toute cette gabegie supposée sert les intérêts de tous les indépendantistes catalans ou écossais qui hurlent à la mort qu'ils sont eux des modèles de vertu, mais que c'est Bruxelles et Strasbourg qui les ont précipité dans la chute. Bien. Ne brouillons pas le débat avec une myriade de données techniques, mais tout de même, rappelons un chiffre essentiel à l'heure de ces débats crispés : 1%.

Le budget européen consenti par les Etats membres, c'est 1%. Le budget fédéral Suisse, 12% à 13%. Les 50 Etats américains redistribuent 25% de la richesse des Etats vers Washington. Ca signifie que si nos amis du Kentucky, de l'Iowa ou de l'Ohio ne crèvent pas la gueule ouverte, c'est parce que même chez ces champions libéraux des Etats-Unis, le fric du pétrole texan ou de l'Alaska parvient à être redistribué. Nous sommes donc à un niveau de redistribution 25 fois inférieur et la question est donc de savoir si on peut encore réduire ce budget... Concrètement pour la poche de chaque habitant de l'UE, cela signifie quoi ? Selon la Fondation Robert Schuman, la contribution annuelle de chaque habitant de l'Union européenne au budget est évaluée (en euros actualisés) à 100 euros à la fin des années 70, 200 euros au début des années 90 et 235 euros aujourd’hui. Une grosse redevance télé, quoi... Tout ça pour contribuer à l'espace de la première zone économique mondiale...

Pour être parfaitement honnête, Maastricht, j'étais trop jeune, mais depuis que le droit de vote m'a été donné par la République Française, je ne me suis pas distingué -du point de vue la doxa - par mon europhilie. J'ai voté non -avec le recul, j'en suis plus fier chaque jour- en 2005, ce texte qu'on nous a à nouveau infligé, mais sans vaseline démocratique cette fois, via la stratégie de Lisbonne. En dehors du référendum, en 1999, 2004 et 2009, j'ai toujours voté pour des formations à la gauche du Parti Socialiste. Cela me cantonne d'après les éminents politologues distingués et patentés dans le camp des europhobes au même grade que Marine le Pen. Permettez moi de trouver l'argument spécieux... Parce que je trouve que l'Europe dans un monde ouvert, c'est une belle idée. Ca devrait mettre plein de monde d'accord. Les complexés de la race blanche façon Zemmour, devrait être heureux qu'on pèse sur la planète, mais comme ils sont trop cons et cocardiers, ils veulent à tout prix que ce soit juste la France, même si celle-ci ne représente même plus 1% (décidément) de la population mondiale. Elle devrait également ravir tous les petits pays qui rejoignent un ensemble et peuvent ainsi monter sur les épaules d'un grand pour former un géant. Mais voilà qu'ils veulent garder leurs exceptions fiscales... Ajoutez à cela les nostalgiques qui aimaient toutes ces monnaies différentes (connerie oui, j'avais toujours des billets de 1000 lires, soit 3 francs, soit 0,45 euros, que je n'avais pas réussi à écouler et que je ramenais en France jusqu'à l'année suivante, quand nous retournerions en Italie) et ceux qui ne croient pas à Erasmus, vous comprendrez qu'on est mal parti...

Pourtant les projets sont là, à condition de ne pas amputer ce 1%, mais de le tripler (je sais, je sais, mais ça ferait jamais que 3%). Alors, on pourrait se doter de projets de recherche digne de ce nom, d'un service civique européen, tenter de réindustrialiser et nous entendre plus intelligemment en matière agricole pour arrêter cette aberration : chaque année, les allemands exportent 2000 tonnes de patates vers l'Angleterre et dans le même temps, l'Allemagne importe 2000 tonnes de patates anglaises. Vous avez dit bilan carbone ?

Hier alors que je suis allé voir Django Unchained (fort chouette, peut être 20 minutes à couper. Tarantino a manifestement plus de mal à couper ses scènes que des têtes) je me suis rappelé que ces Etats Unis entre eux ont derrière une histoire qui n'a rien à nous envier en matière d'atrocité. Pourtant, au XXème siècle, c'est toujours eux qui sont venus nous sauver. Va t'il falloir qu'Obama débarque à Bruxelles pour nous mettre d'accord sur un vrai budget ?



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