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11/03/2013

Carte postale de Budapest

les-thermes-de-budapest-mmmm_3.jpgLe ciel de papier mâché n'aurait pas su nous gâcher notre visite. Pas plus que cette langue à laquelle nous n'entravions que pouic. Bien décidés aussi à oublier ce que nous savions de la politique de l'actuelle gouvernement hongrois, nous partîmes à deux et sans attendre de renfort, parcourûmes les trottoirs souvent déglingué pour arriver dans notre premier bon port, ce qui est un comble, lorsqu'on songe qu'il s'agit de la grande synagogue (ça va, pardon). C'est très étonnant de voir la plus belle synagogue d'Europe et un grand ghetto très dynamique, truffé de bars immenses et étonnants (j'y ai croisé Batman et deux Wonder Women) dans un pays où les actes, propos et autres saloperies antisémites fleurissent à nouveau depuis quelques années.

Nous nous en ouvrîmes auprès de notre ami de l'apéro, universitaire de son état et plus précaire que les précaires chez nous. Fin lettré, il nous apprit que l'Etat procédait à des coupes sombres dans les budgets de recherche de l'ordre de 35%. La grande bibliothèque, qui n'est pas encore numérisé, vient ainsi de supprimer 20% de ses effectifs.  Les protections sociales du modèle communiste ont chuté depuis longtemps, mais de plus la chute du pouvoir d'achat n'a pas été endigué par des tarifs autochtones/touristes comme à St Pétersbourg ou les russes payent une piecette à l'entrée de l'Ermitage quand les touristes paient le fonctionnement avec un tarif standard. Ainsi, notre ami  nous expliqua que les bains que nous convoitions avec enthousiasme (comme en médaillon où l'on peut se baigner en extérieur même lorsqu'il fait frais) avaient vu leurs tarifs augmenter dans des proportions si fortes que les hongrois ne peuvent plus y aller. Je peinais à y croire mais le lendemain, alors que nous nous rendîmes dans les très chics bains de l'hôtel Gellert, force était de tristement constater qu'il n'avait pas menti : ça parlait russe, français, anglais et italient, mais rien de cette langue si étrange qu'est le hongrois.

Idem, malheureusement, dans la Galerie Nationale, ce musée immense sis au sommet d'une colline, promontoire idéal pour contempler les deux rives de la ville. Des merveilles médiévales et renaissantes, la découverte pour nous d'un très grand peintre hongrois, Munkacsy, toutes ces observations se firent en comité restreint, sans autochtones. Le lendemain, direction le Musée des Beaux Arts qui, merveille des merveille, proposait une très vaste rétrospective Daumier. Un cas similaire à Paris aurait entraîné une frustration forte : celle d'être serrés devant des oeuvres de petite taille et de ne pouvoir admirer à loisir toutes les finesses. Pareil mésaventure m'est échue lors d'une expo sur les eaux fortes de Rembrandt et ça m'avait gâché le goût. Là, rien, peau de nib. Une immense galerie et peut être trois personnes en plus de nous. Nous remontions dans la galerie principale où à peine plus de badauds miraient les cinq ou six Le Greco.

A l'inverse, nous nous sommes rendus à l'Opera voir Don Giovanni et c'était blindé blindé. En achetant mes tickets en ligne, j'avais halluciné mais les places coûtaient 2 euros. J'avais payé une pinte exactement le même prix la verre. Les bars sont plutôt remplis aussi, où tout le monde assèche à grands renforts de bières les sècheresses de la palinka (leur digestif local). Les restos aussi, qui révèlent souvent de bonnes surprises même s'ils s'entêtent à noyer leurs meilleures viandes sous une piscine de sauce.

Au-delà des escapades classiques, Budapest vaut pour son architecture. Les merveilles classiques sont restaurées, mais les immeubles déglingués pullulent, les travaux sont partout avec un respect relatif des normes sécurité sur les chantiers (on a failli se ramasser du platre tombant du 6ème étage). Il faut fuir les grandes avenues soviétisantes et se perdre dans les rues qui abritent parfois de belles surprises. La plus belle des nôtres fut de tomber nez à nez avec le cinéma Pouchkine. La facade art déco nous intrigua donc nous rentrions, une minute après commençait "Amour" de Haneke. Le voir sous titrer en hongrois est un luxe estimable. Nous emporterons vers Paris ces quelques instants d'une rare finesse et quelques sachets de paprika comme madeleines du voyage. D'autant plus pratique qu'ils en mettent dans tout...

Demain, nous nous empresserons d'hâter le plus lentemnet possible notre retour à un rythme parisien.

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