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27/04/2013

Qui serait otage d'une grève de l'engagement ?

engagez_vous.pngJeudi soir, lors d'un débat enlevé, le fondateur d'une très belle assoc, Passerelles & Compétences, Patrick Bertrand a eu cette idée iconoclaste : une journée de grève de l'engagement.

Pour aller à rebours du discours dominant sur le trop plein de subventions, le trop d'avantage fiscal, le trop de gens qui ne se bougent pas assez le cul et se planquent dans des assocs. Il faut imaginer ce qui se passerait dans le pays si le 1 million et quelques d'associations et les 16 millions de bénévoles cessaient leurs activités pendant 24h. J'aimerais voir ce que serait la couverture médiatique de cet événement, attendu que lorsque les cheminots SNCF de la RATP ou les aiguilleurs du ciel se mettent en grève, on nous explique doctement que le pays est pris en otage.

Aussi pénible que soit une journée sans transport, aussi irritant soit ce sentiment d'immobilisme, est-ce vraiment grave comparée à ce que seraient 24h sans maraude, sans écoute pour les plus vulnérables, sans dons alimentaires pour ceux qui ne peuvent acheter à manger ? Sans soin, sans "care", sans culture et sport dans certaines zones ne disposant pas des équipements ou institutions nécessaires ? Là, devant le marasme dans lequel le pays serait plongé, sans doute les pouvoirs publics seraient-ils contraints de reconnaître le rôle majeur, incontournable, des associations. De toutes ces missions accomplies chaque jour sans trompette ni flonsflons. Les entreprises réaliseraient de leur côté que les associations tissent au quotidien les relations, les liens, distendus par des rythmes professionnels de plus en plus tendus, de plus en plus englobants. Comme le faisait finement remarquer le sociologue Camille Peugny, en substance et pas précisément "le care permet, à moindre frais, aux hauts potentiels du pays de continuer à tenir leur rythme de vie dingue". En gros, lorsqu'on passe le plus clair de son temps au boulot, il faut bien des gens pour nettoyer chez soi, s'occuper des enfants et prendre soin des désordres de la cité pour qu'elle soit présentable lorsque l'on sort, enfin, de son bureau. 

Ce constat du rôle archi central des associations me semble tellement aller de soi qu'une grève me paraît superflu et pourtant, force est de constater que de nombreuses personnes, de très nombreuses personnes, doutent encore. Reste donc à voir dans le calendrier la journée idoine...

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