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27/04/2014

La 2ème mort de Libé

3060962095.jpgIl en va de la presse de gauche comme du ciel parisien ce matin, les nuages s'amoncellent et il faut regarder ailleurs pour trouver l'éclaircie. Ailleurs, c'est évidemment Internet, avec Arrêts sur Images et Médiapart qui s'en tirent mieux que le reste. Pas par incantation magique, par effet de mode ou engouement temporaire. Non, les deux titres en questions tirent aujourd'hui les profits d'avoir creusé en avance le sillon du journalisme de faits peu présents dans un pays où triomphe le journalisme d'opinion. Ailleurs, c'est aussi le papier hors quotidien, avec XXI et autres titres qui eux aussi, misent sur le temps long, l'enquête ou le décentrage. Ca a de quoi ravir, évidemment, mais serait-ce trop demander que de ne pas laisser la presse papier quotidienne orpheline d'un titre de gauche ? Trop tard...

Rentré de week-end, j'ouvre ma boîte aux lettres où je trouve 3 numéros du Monde. Même en vacances, avec une rédaction restreinte, ce titre propose des articles fouillés, beaucoup beaucoup de contenus intéressants, d'articles fouillés et de tribunes roboratives. Assez lisses ? Même plus, je trouve une excellente diatribe de Marc-Olivier Padis contre la toute puissance de la "croissance", une analyse de la fin du modèle lunetier, une excellente analyse des rapports de force entre Alstom et GE... Bref, plus d'info qu'il n'en faut. Il y a peu, quelques déplacements en train. Acheté systématiquement Libé et l'Equipe. Pris invariablement deux fois plus de temps pour lire le second titre... Il n'y a plus rien dans Libé. Exsangue, les reportages sont en carton pâte, des dépêches AFP artificiellement gonflées avec des chuchotis de couloirs pour faire croire à la force de l'envoyé spécial... Libé avait pour se sauver un verbe offensif, une gouaille érudite et toujours éruptive. Une attaque en règle contre le libéralisme, les forces du capital, de la rente. Une  diatribe contre les homais de tous bords. Mais c'est fini, Libé a sombré dans la 3ème gauche, celle de DSK et Manuel Valls. Il faut être poli et respectable pour attirer les mannes publicitaires. Dire oui aux dogmes de Bruxelles, trouvé que Michel Rocard est la vraie boîte à idées de la gauche, que l'immigration est avant tout un problème à réguler, que la santé à un prix, que l'éducation n'est pas qu'une question de moyens... Bref, un journal de droite.

Tel Astérix, le chroniqueur Pierre Marcelle résiste encore et toujours à la doxa libérale. Ca passe pas. Pas pas pas. Censuré 3 fois un moins d'un mois (toutes infos ) pour avoir critiqué les europhiles. La défense de Rousselot (rédac chef de Libé) ne tient pas, Marcelle ne tient pas des propos injurieux, ou diffamants. Il  avance une opinion, seule raison pour laquelle on peut encore acheter un canard sans tête. Si on coupe même cela, alors Libé mérite vraiment de crever... La presse de gauche renaît et renaîtra ailleurs. 

Commentaires

D'accord avec ton analyse, sauf la conclusion. Libé ne mérite pas de crever. La mort d'un journal c'est toujours douloureux et grave. Souhaitons-lui de retrouver une vraie ligne éditoriale, un ton, un contenu qui en fasse à nouveau un journal de gauche indispensable

Écrit par : Yola | 27/04/2014

Ouais ouais ouais ouais, c'est toi qui as raison, Yola, mais cet actionnaire crétin ne me dit tellement rien qui vaille... Soupir...

Écrit par : Castor | 27/04/2014

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