11/06/2014
Le talentueux M. Le Maire
Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois. Ceci valu à Jean-Marie le Pen de règner sur son camp jusqu'à ce qu'il fasse supplanter par quelqu'un sachant lire les études d'opinions. A l'UMP, le chaos actuel pourrait bien voir ressortir le moins politique d'entre eux. Justement pour cette qualité première. Ecrivain égaré en politique, gentleman perdu chez les marlous, bourgeois bien né écoeuré par les parvenus... Tout, dans l'ADN de Bruno le Maire le place aujourd'hui extrêmement bien pour damer le pion à tous les ambitieux.
Il fait partie des 10 ou 20% d'hommes politiques écrivant eux même leur discours. Dans un parti miné par le mensonge, le fait d'avoir sa parole propre, la maîtrise de sa langue, lui confère un premier avantage considérable. Pas d'éléments de langage, pas de sorties pompeuses faites pour faire le buzz. Une langue choisie, personnelle et volontariste. A l'oreille, la patine volontariste ressort clairement. 1 point.
Il a démissionné de la fonction publique mettant en conformité ses idées et sa pratique. On ne peut pas vanter le risque et s'asseoir sur sa prébende de haut fonctionnaire (il est énarque). Certes, le risque de non emploi est faible pour lui, mais tout ceux qui pourraient se gausser sont incapables de l'imiter. 2 points.
Il n'a rien à voir avec aucun tripatouillage. Son mentor politique est Dominique de Villepin qui a le goût des complots ourdis seul, des embrouillamini, aucun dérapage de Galouzeau ne peut ressurgir sur le Maire. 3 points et même 4 car aujourd'hui à l'UMP, c'est rare...
Il a de l'expérience (affaires européennes, agriculture) sans être usé, polyglotte sans être suffisant et jamais dans l'excès lorsqu'il s'oppose. Bruno le Maire c'est Laurent Wauquiez qui ne renie pas le fait d'être un premier de la classe, impose son envie sans surjouer son "je parle cash". D'où le fait que les jeunes du mouvement le suivent...
Dans ma classe de Master 2 cette année, j'avais été surpris de voir le nombre de jeunes amateur dudit Le Maire. J'aimais ces livres, ils aimaient le personnage. Propre en diable, peu complaisant avec le FN et pas honteux d'être de droite. Je serais le PS, je me méfierai. Je pense qu'en cas de second tour (futurologie) Valls/Le Maire, nous serions nombreux à aller jouer à la pétanque. Cette droite là ne peut pas faire peur au PS, or c'est sur la surpromesse de l'apocalypse Sarkozy qu'Hollande a été élu (je le sais d'autant plus que je me suis fait niquer et je le regrette encore amèrement). Quand je vois le Maire monter sa petite entreprise, j'espère juste qu'à Solférino on écoute les 100 frondeurs et l'on se dit que peut être, quand le peuple de gauche fait la gueule, ce n'est pas forcément parce qu'il veut plus de droite...
16:24 | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.