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10/10/2014

Une tyrannie mortelle pour la République

la-tyrannie-des-parents-d-eleves-de-anna-topaloff-996427794_ML.jpgPourquoi payer attention à un livre supplémentaire soulignant le malaise de l'école ? Combien encore dénonçant dans de grands élans réactionnaires, l'incapacité de nos écoles à enseigner, transmettre, mais trop se concentrer sur l'éducation ? Combien de nouveaux opus sur la décadence de nos profs gauchisants ou de nos élèves incapables d'apprendre ? Vous n'y êtes pas. Le responsable incriminé dans le livre est le parent d'élève. Et après avoir refermé le livre, on se dit plutôt qu'on vient de lire un essai sur la débandade absolue de la République.

Que nous apprend Anna Topaloff, que 55% des enseignants ont adhéré au service de la MACIF proposant un "accompagnement psychologique pour les enseignants victime d'agression de la part de parents d'élèves". Derrière cela, toute une accumulation de faits, anecdotes, qui tous, relatent la déliquescence de l'édifice républicain. Sans vouloir être grandiloquent, ce que l'enquêtrice nous narre des plaintes parentales contre les profs qui refusent de comprendre que leurs mômes sont des génies, contre les proviseurs qui ne donnent pas ce qu'il faut à la cantine et toute une litanie d'entorses plus pernicieuses les unes que les autres, mais qui confirment la statistique initiale : une défiance généralisée dans le commun et une fuite en avant dans l'individualisme.

Dans les écoles défavorisées, les profs sont trop souvent absents et lorsqu'ils sont là, reçoivent parfois des coups de pression d'étranges grands frères pour monter les notes. Dans les écoles huppés, on harcèle les profs qui refusent de s'esbaubir devant le génie des rejetons et on hurle à la mort avec menace sur le proviseur quand un prof rate deux cours... Dans ces conditions, et on ne le dit pas assez, les profs auraient de bonnes raisons de démissionner et heureusement ils ne le font pas. Mais ils auraient leur raison, ce d'autant que la haine parentale, s'arrête là. A moins que, comme le suggère la conclusion "ils aillent à l'entretien d'embauche de leur enfant pour négocier le premier salaire"...

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