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02/04/2015

Juppé, vraiment ?

Alain-Juppe-en-Afghanistan.-Aux-armes-citoyen_article_landscape_pm_v8.jpgAprès des élections départementales où Sarkozy eut le triomphe modeste qu'on lui attendait, la gauche s'est trouvée son nouveau champion pour 2017 : Juppé. Déboussolé par les revirements sans cesse plus à droite d'Hollande, l'impossibilité de comprendre ce qu'il y a à gauche du gouvernement, le sentiment dominant pour un électeur de gauche en 2015 est clairement la résignation.

Les grands questionnements pour savoir qui d'Hollande ou Valls devrait se présenter ne concerne à l'évidence que ceux qui peuvent être ministre sous l'un ou l'autre. Et la potentialité d'une alternative portée par Aubry/Montebourg/Duflot/Mélenchon et autres ne pourra illusionner que les intéressés. Bien sûr, Syriza est née en peu de temps et Podemos, idem. Mais la France n'a pas appliqué une politique austéritaire sévère comme les pays du sud. Nous sommes dans une infinie mélasse, mais pas dans une situation désespérée au point de pousser à une révolte infinie. 11% de chômage, ça n'est pas 25%. 25% de chômage des jeunes, ce n'est pas 50% comme chez eux. Tant pis pour l'alternative en 2017, la droite flambe dans les sondages pour l'heure... Le PS compte sur une légère atténuation de la mouise en 2016 pour passer sur un malentendu. Pourquoi pas, ça relève d'Elisabeth Tessier à ce stade. 

Et là, donc, alors que la primaire UMP est annoncée (20 et 27 novembre 2016) je vois nombre de voix progressistes, ceux qui considèrent encore Valls comme étant de gauche et qui se réjouissent de pouvoir voter Juppé pour "faire barrage à Sarkozy". Ha, la gourmandise ! Personnellement, je n'exclus pas de voter Juppé car Sarkozy est fou et revient pour se protéger des juges et par attrait le plus grégaire pour le pouvoir. Pour autant, je sais bien pour lire le programme de Juppé qu'il est bien plus à droite que Sarkozy : retraite à 67 ans, fin des 35 heures, 100 milliards d'économies de dépenses publiques... A 72 ans, il ne pliera pas devant la rue. Sarko, en bon roitelet, fera du cahin caha avec force cadeaux aux potes mais ne laissera pas le pays se bloquer. Il n'est dur qu'en posture. L'inverse de Juppé. 

La déclaration d'amour de cette gauche pour Juppé est une prolongation logique de la politique actuelle, celle de la différenciation, du détail, de la critique sociale esthète. Mieux vaut un mariage pour tous que rien, non ? Bah, en 5 ans, avouez que c'est un peu maigre, non ? On nous l'a déjà faite, celle-là. On pensait aussi que l'air serait plus respirable sous Hollande, mais les stigmatisations, les discriminations sont largement aussi fortes que sous Sarkozy comme en témoigne les urnes : votant Hollande en masse en 2012, les quartiers populaires périurbains désertent les bureaux de votes depuis lors de toutes les élections intermédiaires. Parce que pour eux, au fond, c'est la consternation qui domine. Celle de ne pas avoir de vision de société alternative en débat, uniquement des postures et un casting. Juppé ne fera pas exception, qu'il gagne le rôle est une chose, mais on a le droit de vouloir regarder d'autres films...

 

 

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