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25/12/2015

Déchoir Hitler, et après ?

adolf-hitler.jpgDepuis le revirement - j'allais écrire la trahison, mais l'esprit de noël me souffle de me détendre- de cette semaine, je lis des choses qui me semblent relever de la folie pure. Et dangereuse pour le pays (occasion de rappeler que la plupart des personnes atteintes de troubles psychiques et que l'on qualifie par facilité de "fou" sont surtout dangereuses pour elles mêmes bien plus que pour la société). Globalement, leur antienne est de répéter que nous avons basculé dans un monde nouveau et que rien ne pouvait laisser deviner ce qui allait advenir le 13 novembre et que nous sommes depuis dans un autre pays ce qui appelle évidemment des réponses différentes. Sophisme.

Le sujet est tellement sensible que je le répète préventivement, moi aussi j'ai eu peur, j'ai été traumatisé, j'ai pleuré et je connaissais des personnes prises dans l'enfer de cette nuit-là. Voilà. Maintenant la légitime douleur ne doit pas nous mener à penser n'importe quoi comme je vois tant de personnes vouloir clore ce débat en décrétant en substance "soutien à la déchéance de la nationalité et soutien aux victimes et à leur mémoire". Moi aussi je suis solidaire des victimes et j'emmerde votre récupération dégueulasse. Il y a 1000 arguments qui nous font nous opposer à cette décision. Sans vouloir convoquer l'histoire et Vichy, le plus efficace me semble tout de même que la revendication la plus pressante de Daech est que nous nous foutions sur la gueule et nous nous entredéchirions sur des questions identitaires factices. On peut gloser longtemps sur ces arguments là que je trouve pour les avoir trituré dans tous les sens, absolument imparables : ça ne sert strictement à rien face à des terroristes prêts à mourir pour leur cause et cela fracture un pays déjà bien abîmé en cette fin d'année. Thierry Mariani, dont je ne comprends toujours pas ce qu'il fout à l'UMP plutôt qu'au FN vient de proposer que les élus ne puissent pas être binationaux. 3 millions de français, un détail... On voit où nous mène cette logique stupide.

Mais en y réfléchissant, il y a autre chose qui me chiffonne : c'est détestable, déplorable, tout ce que l'on veut, mais surtout c'est une décision enfantine. Coléreux, l'enfant s'époumone et casse sans réfléchir en attendant que l'adulte répare ses conneries. Le bât blesse puisque personne ne peut réparer nos conneries en la matière... Les arguments des tenants de la déchéances sont si absurdes que j'en suis venu à penser le cas le plus absurde en retour. Admettons que l'Allemagne ait décidé de déchoir Hitler à temps, dans un sursaut, en 45 avant qu'il ne se suicide. Techniquement, c'est possible, il est né Autrichien, a passé 7 années apatride puis les 13 dernières années de sa vie comme allemand. On pouvait donc soit le rendre apatride une seconde fois, soit lui redonner la nationalité autrichienne. Qu'est-ce que cela aurait changé au cours de l'histoire ? Rien. En quoi cela aurait-il exonéré les allemands d'un très nécessaire devoir d'inventaire sur ce que leur société à connu de faiblesses pour permettre l'arrivée au pouvoir des fous. Les terroristes du 13 novembre, tout binationaux qu'ils étaient, étaient français. Les jeter avec dégoût dans les bras d'une autre nationalité n'enlèvera en rien la souillure sur le pays qui a grandi chez nous. Cessons de faire l'enfant, rejetons cette mesure inepte et ayons le courage de nous parler, parler avec tous et partout, seul moyen de faire en sorte que cela ne se produise plus jamais. 

 

 

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