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25/03/2016

Une petite révolution pour en éviter une grosse

red_fist.jpgSi demain la France devait connaître un élan révolutionnaire, une envie sérieuse de renverser la table et de détruire l'establishement, tout indique qu'elle choisirait, malheureusement, le Front National. Dans ces circonstances, on est tenté de répondre avec Bartelby, "I would rather not to". Pour autant, qui peut ignorer ce qu'il y a de juste dans la dénonciation frontiste de la tiédeur, de la lenteur, de l'inertie de certaines de nos réformes. Il y a sans doute plusieurs explications à cela. La composition sociologique de notre Assemblée en est sans doute une, les modes de scrutin, la professionnalisation des élus et autres ; toutes choses qui peuvent concourir à ce sentiment de France bloquée. 

Mais je vois une autre piste : l'incommensurable force d'inertie de la très haute fonction publique et les directeurs d'administrations centrales. Dans son très beau livre Les hommes d'Etat, Bruno le Maire alors directeur de cabinet du 1er ministre Dominique de Villepin relate à la perfection l'exaspération de Fort Matignon. Les hommes de Matignon, retranchés dans leur travail du matin au soir, persuadés d'avoir sauvé la France et qui constatent, déconfits, que l'intendance ne suit pas... Bien sûr, quand une loi aussi normative que le mariage pour Tous, les 35 heures, la réforme de l'autoentrepreneur est votée, dans les quelques mois suivants sa promulgation, les Français peuvent voir, vivre, faire l'expérience de ces changements. Mais souvent, nombre de dispositions législatives sont plus sinueuses, moins évidentes. Elles nécessitent des décrets d'applications et au-delà de cela, de l'intelligence collective. Les deux sont essentiels car, comme l'écrivait fort justement notre grand sociologue des organisations Michel Crozier "on ne gouverne pas par décret". 

Ce qui me subjugue, par rapport à cette très haute fonction publique, c'est à quel point elle fait consensus... contre elle. Cette hypocrisie française voulant qu'ils sont "au service de la nation" et par définition, par substance "apolitiques" est une hérésie complète. Combien d'amis conseillers ministériels, de droite comme de gauche (plus de gauche, d'accord...), m'ont donné des exemples concrets de directives passées et de blocages purs et simples derrière. Des ministres de bonne foi (ça existe) interpellés par des quidams sur le "mais quand ferez vous bouger les choses ?" et répondant "mais je l'ai fait !" avec la foi du charbonnier contredite par quelque obscur zélateur qui a décidé d'adopter la stratégie de l'huitre... Le problème tient évidemment aux contrats des uns et des autres, CDD vs CDI "vous, vous passez" répondent les hiérarques aux ministres médusés de découvrir qu'ils sont impuissants. 

Bien sûr, un surcroît de pouvoir ministériel pourrait augurer des décisions plus radicales et déplaisantes. Si vous donniez la possibilité à François Fillon d'appliquer vraiment et totalement son programme, il y aurait de quoi avoir des suées. Et après ? C'est bien de cela qu'il s'agit : restaurer notre démocratie si mal en point, c'est bien permettre à ceux qui sont élus d'appliquer leurs programmes. Le politique a sur ce sujet le pouvoir même si cela gronderait quelque peu : une petite révolution s'impose, renouveler l'ensemble de la très haute fonction publique à chaque changement de majorité. Une réforme franche pour réhabiliter un peu nos élus, leur redonner de la crédibilité et leur permettre d'aller au bout de leurs idées. Cela ne tranchera pas les problèmes de lobbys, de conflits d'intérêts, de lâchetés corporatistes, ça n'est pas une solution magique, mais je gagerai volontiers que cela nous sortirai quelque peu du désenchantement généralisé. 

 

Commentaires

"directives passées et de blocages purs et simples derrières"

--derrière ( sans s )

"Des ministres de bonne foi (ça existe) interpellé"

-- "interpellé (avec un s )

Sur le fond c'est dans l'ensemble plutôt assez juste ...

Écrit par : Père Castor | 25/03/2016

"simples derrière" ( avec un s comme le suggère Père Castor )

= derrières sans culottes, fesses nues ?

Écrit par : Léo | 25/03/2016

"Dans son très beau livre Les hommes d'Etat, Bruno le Maire "

Merci pour lui ! l'étonnement de l'ex-dir cab et Villepin est... étonnant : il connaissait alors déjà la musique car il avait activement participé à la rédaction de la partition .

Exercice classique : un haut fonctionnaire qui fait semblant de découvrir l'administration ; Rocard le faisait aussi , mais en mieux .

Écrit par : Jean | 25/03/2016

"ministres médusés de découvrir qu'ils sont impuissants."

La remarque de Jean vaut aussi pour la plupart des ministres : ils connaissent la musique au moment où "médusés" , ils font semblant de la découvrir : jeu de rôle , posture excusatoire ...

Écrit par : Père Synthèse | 25/03/2016

Un ministre et son cabinet , quand ils préparent un texte d'importance , se soucient avant tout de déminer le terrain politique et d'afficher une annonce ; ils s'inquiètent peu de savoir si la disposition qu'ils mettent au point est " faisable" compte tenu des règlemenations en vigueur , lesquelles n'existent pas par hasard

Une consultation du Conseil d'Etat permet de prendre un minimum de précautions , mais elle ne peut tout prévoir ; aux fonctionnaires de faire le service après vente ! d'où la lenteur de la fameuse procédure des " décrets d'application " , rendue responsable de tous les maux ...

Une pratique cynique : afficher une réforme alors qu'on la sait non " faisable" , en acceptant de faire porter le chapeau aux services .

Écrit par : Mentor | 25/03/2016

-----Jean ; vous écrirez "étonnement de l'ex-dir cab et Villepin "
" de" conviendrait mieux que " et"; désolé ...

Écrit par : Père Castor | 25/03/2016

"Des ministres de bonne foi (ça existe)" : bonne nouvelle !

Mais trop de " bonne foi" nuit ; un peu de mauvaise n'est pas inutile ; il est dangereux de chercher à gouverner vertueusement ...

Écrit par : JC Jaurras | 25/03/2016

"on est tenté de répondre avec Bartelby, "I would rather not to".

Excellente référence ! merci cher Castor

Écrit par : Johanna | 25/03/2016

Ici aussi , monsieur le maire ( qui n'est pas ce Bruno dont parle Castor) , se plaint parfois des lenteurs administratives et de la complexité des règlements .

Mais il prend soin de ne pas mettre en cause la LOI qui ,il le rappelle , protège le citoyen , ni les fonctionnaires qui dit-il font ce qu'ils peuvent et bien. .

Quand il est question d'une mesure concernant les anciens , il vient à la Douceur Angevine nous l'expliquer et répondre à nos questions ; une fois , l'an dernier , il était accompagné de monsieur le sous-préfet , un gentil jeune homme , très savant et bon pédagogue ( il s'agissait des retraites) .

Écrit par : Octogénie | 25/03/2016

Le jeune conseiller inventif : il arrive q'un conseiller ou un chargé de mission condamné à assurer la permanence du week-end dans un cabinet ministériel et qui s'ennuie alors que les copains s'amusent à la ville ou aux champs , se demande "qu'est-ce que je pourrais inventer pour montrer au ministre que je ne suis pas complètement idiot ? "

Il concocte donc un projet de réforme , spectaculaire mais peu réalisable qui , le lundi , sera présenté à un boss en panne d'idées ...

Parfois ça passe : tout le monde sur le pont !

Écrit par : Bernard Kouchtard | 25/03/2016

Les " bonnes idées" de week-end : j'en ai eu une , alors que j'assurais une permanence au cabinet non d'un ministre mais d'un préfet .

Ayant sous les yeux la carte d'e notre département récemment créé dans la Région Ile-de-France ( 1964 -65) , je me suis amusé à la redécouper à grands coups de crayon ; il en est sortit un nouvel arrondissement , mi -rural , mi-urbain ...qui existe toujours !

Mon préfet était friand d'idées qui lui permettraient d'affronter la concurrence de ses collègues nommés à la tête des autres départements nouveaux , eux -même très inventifs ( c'était une sorte de concours d'idées , le Lépine administratif de cette époque bénie ) .

Écrit par : Mentor | 25/03/2016

Il se peut que ce soit aussi le cas des fameuses "35 heures " :
un conseiller ou (une conseillère ) qui en avait marre de peigner la girafe dans un cabinet désert ...

Écrit par : Léo | 25/03/2016

Des " simplifications " compliquées :

Un fonctionnaire retraité ( Education Nationale ) de mes amis m'a raconté ceci :

----Dans les années 80 , on se souciait déjà beaucoup des ""rythmes scolaires " ; le ministère pond un décret qui limite à 50 minutes la durée de l'heure de cours ; les 10 minutes ainsi épargnées , accumulées , devaient permettre aux enseignants d'imaginer des activités " libres"

Suivait une circulaire d'application de trois pages qui précisait dans les moindres détails le mode d'usage de cette " liberté" ; mon vieil ami en rit toujours au risque de perdre son dentier .

Écrit par : Barbara | 25/03/2016

-- "simples derrière" ( avec un s comme le suggère Père Castor )
Non , cher Léo : sans s

Il est vrai que l'on s'y perd avec le s qui manque ou est de trop

Cessons de corriger les copies de Castor, qui d'ailleurs
comportent beaucoup moins de fautes que naguère , pour nous attacher au fond .

Je m'y engage pour ma part , comme je l'ai fait plusieurs fois .

Écrit par : Père Castor | 25/03/2016

"notre grand sociologue des organisations Michel Crozier "on ne gouverne pas par décret"." ( Castor)

Oui , un "grand " ! "Le phénomène démocratique " , plus dense que l'ouvrage évoqué par Castor , n'a pas pris une ride en 1/2 siècle .

Notre Bible ( pardon , Castor ! ) aujourd'hui comme naguère , même si nous avons , nous autres , Mentor ? Père Castor ?) , pris quelques rides ...

Écrit par : Père Synthèse | 25/03/2016

"notre grand sociologue des organisations Michel Crozier "on ne gouverne pas par décret"." ( Castor)

Oui , un "grand " ! "Le phénomène démocratique " , plus dense que l'ouvrage évoqué par Castor , n'a pas pris une ride en 1/2 siècle .

Notre Bible ( pardon , Castor ! ) aujourd'hui comme naguère , même si nous avons , nous autres , Mentor ? Père Castor ?) , pris quelques rides ...

Écrit par : Père Synthèse | 25/03/2016

Vous avez "pris quelques rides " et vous avez aussi tendance à voir double ; mais " bis repetita placent "

Ceci dit , un ancien un peu ridé ça n'est pas déplaisant , moins que les " jeunes" qui portent la barbe pour avoir l'air d'adultes .

Écrit par : Séraphita | 25/03/2016

" une petite révolution s'impose, renouveler l'ensemble de la très haute fonction publique à chaque changement de majorité." suggère Castor

Méthode américaine qui ne comporte pas que des avantages ; en France , les " élites" , qu'elle soient du public ou du privé , proviennent toutes d'un même vivier; c'est celui-ci qu'il faudrait renouveler ; pas facile dans une société qui a le culte du diplôme et pratique la connivence , sport national .

Écrit par : Bernard Kouchtard | 25/03/2016

"Oui , un "grand " ! "Le phénomène démocratique " , plus dense que l'ouvrage évoqué par Castor , n'a pas pris une ride en 1/2 siècle ." ( Père Synthèse)

Sans doute voulez-vous dire " Phénimène bureaucratique " ?

Lapsus significatif , cher Père synthèse ...

Écrit par : Jean | 26/03/2016

----> Père Synthèse : M. Crozier est l'auteur du " Phénomène
bureaucratique " et non " démocratique "

Écrit par : Père Castor | 26/03/2016

Evidemment ! la démocratie est tellement malmenée que j'y pense sans cesse .

Écrit par : Père Synthèse | 26/03/2016

A propos de la formule américaine des " dépouilles " ( Bernard Kouchtard commentant une suggestion de Castor :

On pourrait envisager de renouveler les " élites" en accentuant les mesures dites de " discrimination positive " telle que celles mises en oeuvre à Sciences -Po par le très inventif Richie .

Efficacité non garantie ...

La " politique de la ville" est un échec notoire : " paix sociale " achetée à grands frais , avec des effets contraires à l'objectif visé ; aggravation du communautarisme ...

Risque que les diplômes soient bradés etc .

Écrit par : Mentor | 26/03/2016

Pas sûr que les " forces vives " du privé soient moins sclérosées et stériles que la haute fonction publique critiquée par Castor .

La plupart des cadres sup en vue de la " société civile" sont des marchands de vent ; ceux qui fabriquent des produits utiles sont minoritaires et peu considérés .

Les fonctionnaires ( certes trop nombreux , peu inventifs etc ) sont , eux au moins , utiles à la société

Écrit par : JC Jaurras | 26/03/2016

Les "marchands de vent " dont parle JC Jaurras : quand l'un d'eux prend conscience de son inutilité , il peut en résulter une remise en cause violente de tout ce qu'il est et a été ; cela peut aller jusqu'au suicide ; cas moins hard : il abandonne sa famille , son appartement , son bateau et part sur les routes avec un simple sac à dos et sans portable ni carte bleue ...

Dans la mesure où il est accessible aux suggestions , je lui conseille de prendre un job utile , si possible manuel , sans essayer d'y monter en grade .

Écrit par : Anne-Lise | 26/03/2016

Le plus difficile pour le " cadre" (1) qui , libéré de son métier inutile , en prend un qui le soit ( manuel ou non ) et adopte un genre de vie sobre : ne pas chercher à monter en grade , à redevenir un " chef" .

Cela exige une véritable ascèse : nous (2) sommes en effet sans cesse sommés d'en faire plus , de gagner plus , de communiquer davantage , d'écraser la concurrence ...

(1 ) je ne trouve pas d'autre terme ; celii-ci ne convient pas car l'individu dont je parle peut n'avoir personne sous ses ordres ( un avocat , un journaliste pigiste ...)

(2) nous autres retraités , nous sommes aussi mis en demeure d'être toujours plus efficaces en tant que tels

Écrit par : Mentor | 26/03/2016

"Nous autres retraités " : d'accord avec Mentor :

Je n'aime pas que l'on parle de " retraite active" et encore moins de ce que cela recouvre : ici , viennent assez souvent nous proposer des " activités " , des " animateurs " qui nous pressent de faire du sport , de visiter des musées , de nous initier au macramé ou à la gravure sur bois ; ils nous fatiguent mais nous les écoutons poliment car il faut bien que tout le monde vive ...

Je ne suis pas opposée aux " activités , mais j'aime choisir librement les miennes et j'apprécie surtout l'inactivité , avec juste un livre ou un disque , de préférence à l'ancienne ( pas de CD car le son est trop métallique )

Écrit par : Octogénie | 26/03/2016

"Si demain la France devait connaître un élan révolutionnaire, une envie sérieuse de renverser la table et de détruire l'establishement, tout indique qu'elle choisirait, malheureusement, le Front National " ( Castor)

A force de crier " au loup ! " ....

Rappel : la montée en puissance ( sinon la création ) du FN est pour une large part due au PS et à ses petits amis , bisounours indignés compris .

C'était et c'est toujours censé embarrasser la droite ; ça permet de faire de l'antifascisme vertueux , de pétitionner à tout bout de champ , de publier des tribunes dans la Pravda , lLibé et l'Obs ...

Écrit par : Léo | 26/03/2016

" la Pravda " ? je la croyais disparue depuis longtemps ...

Écrit par : Séraphita | 26/03/2016

"Pravda "- "Vérité ; dans les kiosques à Paris dès après le déjeuner , datée du lendemain et alors disponible en province

Un journal vertueux , vecteur incontournable de la morale officielle et obligatoire

Les mots croisés et les annonces nécrologiques sont TB

Écrit par : Léo | 26/03/2016

Le numéro daté de ce jour est grandiose ! on se l'est arraché hier en début d' après -midi .

Écrit par : Jean | 26/03/2016

Je me rappelle qu'au temps de la guerre froide , notre Pravda nationale était moins sectaire que sa consoeur de Moscou et que la version française de celle-ci l' " Humanité" .

On y cultivait une sorte de " neutralisme " fortement marqué d'antiaméricanisme ( distingué) ; on y a apprécié Pol Pot à ses débuts , mais pas du tout le de Gaulle de 1958 ...

Le rêve de tout petit débutant en journalisme : pouvoir y signer un papier de quelques lignes : la gloire !

Écrit par : Père Synthèse | 26/03/2016

Je vous trouve bien sévères pour "La Pravda" : les candidats aux concours de la fonction publique sont heureux d'y trouver des informations le plus souvent exactes ; en même temps ils apprennent à penser comme les correcteurs de leurs copies. Un outil de travail dont on ne peut se passer .

Écrit par : Pierre Létat | 27/03/2016

Mentor lui-même , à l'époque où , sous sa bienveillante tutelle , je préparais un concours fort difficile , nous conseillait vivement de lire ce journal pour ainsi dire officiel .

Mais , pour nous éviter d'y passer trop de temps , il nous suggérait de nous en tenir à un numéro par semaine , les infos et les commentaires ne se renouvelant guère d'un jour à l'autre .

Par ailleurs , il avait mis au point une méthode de lecture "économique ": une minute pour les titres et sous-titres et cinq "minutes" pour la lecture attentive d'un article de fond , le plus souvent l'éditorial , parfois une tribune .

Écrit par : Jean | 27/03/2016

Je lis peu , je l'avoue , La Pravda , que je trouve ennuyeuse et constipée ; parfois Libé , quand un titre provocateur m'accroche humour anarchiste baba cool fleurant bon les années 70 ...

De L'OS j'aime bien les titres de première page décalés ; ex :
un numéro sur l'immobilier alors que le monde explose ...

Écrit par : Johanna | 27/03/2016

Sans doute , chère Johanna , voulez-vous parler de l'OBS et non de l'OS des usines de naguère , désormais remplacé par un robot .

Écrit par : Père Castor | 27/03/2016

On peut lire ces publications d'un oeil distant et amusé ; elles font ce qu'elles peuvent et , surtout , ont le mérite d'exister .

Mieux vaut une presse médiocre et parfois irritante que pas de presse du tout .

Écrit par : Mentor | 28/03/2016

Je reviens sur le titre de Castor et le thème de son article : petite ou grande révolution ?...

Tocqueville écrit , dans "l'Ancien Régime et la Révolution " , je crois , que ce n'est pas nécessairement en tombant de mal en pis que l'on tombe en révolution = pour simplifier : un régime qui se réforme n'évite pas obligatoirement la révolution qu'il cherche à éviter ; le mouvement amorcé peut même précipiter celle-ci ( exigences accrues de l'opinion , surenchères ...) .

La situation qu'il visait : les réformes ( avortées ) de Turgot , celles de Necker , le papa de la future Germaine de Staël .

Plus près de nous :la Russie du début du XXème siècle qui avait entrepris , timidement , de se moderniser ( une amorce de régime parlementaire )

Et : les " printemps arabes " ...¨

Écrit par : JC Jaurras | 28/03/2016

Citation de Tocqueville , trouvée dans un corrigé de devoir de ma préparation au concours :

"Ce n’est pas toujours en allant de mal en pis que l’on tombe en révolution.

Il arrive le plus souvent qu’un peuple qui avait supporté sans se plaindre, et comme s’il ne les sentait pas, les lois les plus accablantes, les rejette violemment dès que le poids s’en allège.

Le régime qu’une révolution détruit vaut presque toujours mieux que celui qui l’avait immédiatement précédé, et l’expérience apprend que le moment le plus dangereux pour un mauvais gouvernement est d’ordinaire celui où il commence à se réformer.

...Le Mal qu’on souffrait patiemment comme inévitable semble insupportable dès qu’on conçoit l’idée de s’y soustraire."

Écrit par : Pierre Létat | 28/03/2016

-------"le moment le plus dangereux pour un mauvais gouvernement est d’ordinaire celui où il commence à se réformer." ( Tocqueville )

Meci , cher Pierre Létat , pour cette citation très parlante

L'actualité : Macron , la loi travail ...

1969 : de Gaulle qui perd le référendum sur le Sénat et la régionalisation et qui quitte le pouvoir

dans les années 55-56 : un essai de rationalisation des pratiques de la IVè république , Mendès-France ...

Écrit par : Jean | 28/03/2016

Parmi les révolutions , il ne faut pas oublier la sexuelle , pacifique et toujours en cours ...

Que de chemin parcouru depuis 68 !

Une étape récente : le ministère " de la famille" devenu " des
familles " , une révolution qui n'est pas seulement sémantique .
Peu efficace en économie et en politique , le socialisme l'est bien plus plus dans le domaine du " sociétal" ; mais beaucoup reste à faire , ainsi : la parité non respectée en matière d'urinoirs ( dans les WC des cafés , l'homme peut pisser sans s'enfermer , la femme non ) ; ou encore la division de la population en deux genres , masculin et féminin , ce qui ne correspond pas à la réalité ...

Encore un petit effort !

Écrit par : Sëraphita | 28/03/2016

Oui , il reste encore beaucoup à faire dans le " sociétal " :
La reconnaissance du droit des animaux à une vie sentimentale et sexuelle : la chatte qui ne connaîtra jamais le matou sauf à fuguer par les gouttières quand il y en a ...

Écrit par : Johanna | 28/03/2016

Sur la petite chatte qui fugue , revoir " La femme du boulanger "

Dans un genre moins sympathique ,sur les rapports politique-sexe , cette apostrophe attribuée à Danton " Qu'ils baisent , ils comploteront moins !"

Sur la fin , Danton s'était assagi : il épousa un gentil tendron et leur union fut bénie par un prêtre ce qui ne le sauva pas de la guillotine ...

Écrit par : Barbara | 28/03/2016

Robespierre , lui aussi , était sentimental , mais sexuellement peu opérationnel ; aimé en silence de l'une des filles de son hôte , le menuisier jacobin Duplay , il lui manifesta une très discrète inclination , sans passer à l'acte ( faute de temps ?) ; elle le pleura jusqu'à la fin de sa vie ( à elle ; celle de R fut hélas abrégée )

Écrit par : Père Synthèse | 28/03/2016

Pour vous , cher Pierre Létat , candidat à un concours, ce sujet de dissertation : " Politique et sexe" .

Ne prenez vos exemples que dans la passé lointain ; évitez d'évoquer Mitterrand , DSK ainsi que des personnages encore "aux affaires" .

Écrit par : Mentor | 28/03/2016

Exemples pris dans le passé lointain :

-Madame de Maintenon , hégérie de Louis XIV , durable au point de réussir à se faire épouser par lui , certes dans l'intimité ; politiquement influente alors qu'elle n'était plus très fraîche .

-Joséphine qui " lance" le jeune Bonaparte , lequel , devenu Napoléon , la laisse tomber pour une grasse et rose archiduchesse autrichienne .

Marie-Antoinette , responsable pour une part , du discrédit qui frappe la monarchie ( l' affaire du Collier , très médiatisée )

Écrit par : Jean | 28/03/2016

La personnalité politique est en permanence exposée à la tentation : groupies , journalistes , voyages à l'étranger
( beautés exotiques ... ) ; amours faciles , trop faciles ...

Sans parler des espions -espionnes rompus à la détection des points faibles des puissants -puissantes .

Écrit par : Bernard Kouchtard | 28/03/2016

Sous la III ème république , des maisons accueillantes et discrètes permettaient à l'homme politique de se changer les idées sans mettre en péril sa carrière .

Les hauts fonctionnaires profitaient eux aussi de ces facilités ; deux faits significatifs à cet égard :

-un département de l'ouest était , au 19è siècle fort prisé des préfets parce que son chef-lieu , excentré , était proche d'une petite ville du département voisin , dotée d'un établissement dédié aux rencontres discrètes : 1/ h de calèche et on y était ! application de l'adage " jamais dans ma paroisse !"

-toujours dans l'ouest : un sous -préfet , ancien journaliste parisien et noceur patenté , recevait ses administrés les plus notables dans le salon de la maison close locale , moins triste selon lui que sa résidence administrative ; nul ne lui en fit reproche ; c'est ce que l'on peut appeler l'administration de proximité .

Écrit par : JC Jaurras | 28/03/2016

"Ce qui me subjugue, par rapport à cette très haute fonction publique" : y en a-t-il une qui soit " trés basse" ?

L'expression " grand flic" est aussi déplaisante ; tous les flics sont grands ou aucun ne l'est ; les supermen médiatisés ont le plus souvent une réputation surfaite et il arrive que certains d'entre eux tombent de leur piédestal à l'occasion d'une vilaine affaire ...

Écrit par : Pierre Létat | 29/03/2016

En anglais, on dit "I would rather not" et non "I would rather not to" qui est grammaticalement bancal et faux... Voilà voilà.

Écrit par : AH | 31/03/2016

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