05/06/2016
L'inconséquence des critiques du politique en France
Les catastrophes naturelles déclenchent des réactions proprement fascinantes. D'un point de vue culturel, s'entend. Que l'on songe à la réaction des populations françaises et américaines face à des catastrophes semblables : Katrina vs Xynthia, Erika vs BP. Chaque fois les américains se prennent par la main, fidèle à cela à leur attachement hagiographique à la valeur empowerment, leur version à eux du "aide-toi le ciel t'aidera". Les français, eux, à chaque fois, se retournent vers l'Etat.
Pour Erika, on avait réquisitionné des fonctionnaires de toutes les communes voisines pour nettoyer les plages. Pour BP, des millions d'américains avaient envoyé leurs cheveux qui ont la particularité physique d'attirer le pétrole, évitant ainsi la contagion de la marée noire. Pour Xynthia ou la grande tempête de 1 999, les appels à l'Etat et à EDF Pour tout réparer, suite à Katrina, Georges Bush mit des semaines à venir (il jouait beaucoup au golf) laissant des grandes entreprises (Sears) des grandes fortunes (Brad Pitt) et des milliers de bénévoles se relayer pour tenter de sauver ce qui était sauvable dans un ville en proie au chaos.
Je ne discerne pas de point, ne choisis pas un modèle plutôt qu'un autre. Comme toujours, on pourrait s'inspirer et faire un peu plus preuve d'encapacitation (la traduction approximative d'empowerment...) je me borne à constater ce que sont les deux modèles, leur permanence dans le temps et ce que ça traduit comme importance de facteurs culturels. Or, les américains sont cohérents, eux : ils n'attendent pas tout de l'Etat, ne croient pas au politique et lui donnent des moyens limités (même si la dernière élection montre que les dérèglements financiers suscite, chez ceux qui votent encore (la moitié de la population seulement) une aspiration a davantage de décisions). Nous attendons TOUT de l'Etat. Trop sans doute, raison pour laquelle les foudres populaires s'étaient abattues sur Jospin premier ministre lorsqu'il avait concédé à un Claude Sérillon pugnace que "le politique ne peut pas tout". Toujours est-il que nous devrions assumer cela et nous en souvenir, être constants. Au lendemain du Bataclan, nous n'attendions pas des milices privées traquent les terroristes, nous faisons confiance à la police pour protéger la population et poursuivre les barbares. Notre hôpital public à secouru tous les blessés, gratuitement, avec un dévouement et un zèle pour affronter l'urgence proprement admirable. Face aux inondations, aussi soudaines que violentes, l'Etat s'est à nouveau mobilisé sans faille pour rétablir les routes, les transports, venir en aide aux sinistrés, déclencher l'Etat de catastrophe naturelle pour indemniser les victimes. Et là, ça applaudi. Les mêmes qui applaudissent contestent souvent (trop) la légitimité des responsables politiques au motif "qu'on serait mieux sans eux", les catastrophes prouvent qu'il n'en est rien... Nul besoin de catastrophe pour comprendre l'importance du politique, sachons nous en souvenir au quotidien, et lorsque les responsables nous déçoivent, on ne les reconduit pas. On peut voter pour l'alternance, on peut faire émerger des alternatives démocratiques, d'autres formes d'organisations politiques autres que les partis. Mais cessons de tomber sur la politique ainsi alors que nous l'aimons plus que tout.
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