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15/02/2017

Benoît, Jean-Luc, le hold up électoral est à portée de vos mains

images.jpgEn 2017, la France est très à droite. Très, très à droite. Economiquement, sociétalement et d'un point de vue sécuritaire, l'opinion est très majoritairement conservatrice. Les manifestations les plus violentes du quinquennat ont été contre le mariage pour Tous, contre les immigrés et les Roms et contre toute forme de taxation. Les résultats de toutes les élections intermédiaires ont montré qu'au-delà des sondages, l'électorat se déporte sur la droite et la gauche s'abstient. Certains en déduisent que la messe est dite pour la présidentielle. C'est aller un peu vite en besogne car avec la configuration étonnante et inédite de cette élection présidentielle à venir, la gauche pourrait réussir un hold up. A condition, extraordinaire d'un accord Hamon/Mélenchon. Peu probable, certes, mais dans une compétition réservant une surprise par jour, il ne faut pas désespérer car le casting ouvre le jeu.

Hamon c'est le bon. Mélenchon, la brute. En face, 3 truands dans 3 registres différents : Macron, Fillon, le Pen. Aucun des trois n'est indéboulonnable. Ils ont tous leurs talons d'Achille : le cap du second tour et le plafond de verre chez le Pen, les affaires pour Fillon, l'immense volatilité de l'électorat Macron (seuls 36% de ceux qui déclarent vouloir voter Macron en sont "sûrs", 2 fois moins que les autres). 

Hamon doit reconnaître que les exigences et gages de Mélenchon sur le casting aux législatives n'ont rien d'exorbitant. Et d'ailleurs, il n'y a pas exactement de raisons de pleurer sur le retrait de la vie publique de Manuel Valls, Bruno Le Roux ou Myriam el Khomri. S'ils veulent vraiment continuer à apporter leurs impérissables vues à l'Assemblée, ils n'ont qu'à aller toquer chez En Marche, ils rappelleront glorieusement les demandes d'inscriptions aux forces françaises libres en juin 1945. Le PS a si souvent trahi des engagements de campagne, si facilement bafoué des promesses que la majorité gouvernementale doit être clarifiée. Ca n'est pas je ne sais quelle "purge" ou "têtes sur une pique", c'est un préalable minimum pour instaurer un climat de confiance sans laquelle il n'y a pas d'accord programmatique possible. Mélenchon, en contrepartie, doit admettre qu'il ne peut aller nulle part sans Hamon. Si, par un concours de circonstances, il se retrouvait face à Marine le Pen au second tour, la défaite serait quasi signée. Trop clivant pour nombre de Républicains, de modérés, qui préféreraient pester "qu'ils se débrouillent" suite à l'élimination de leurs champions. En revanche, s'il arrive à montrer son ouverture en ralliant Jadot et Hamon, outre que la nouvelle troïka sera quasi mathématiquement au second tour, l'alliance aurait des allures bien moins repoussante. Pas forcément suffisant pour triompher d'une droite filloniste décidée à reprendre le pouvoir ou du frisson macroniste, mais sans doute en mesure de terrasser l'hydre Front National. Or, aujourd'hui, le Pen est donnée au second tour dans TOUTES les enquêtes. Toutes. Alors, au nom de cette responsabilité historique, il faut repenser deux fois. Mélenchon devrait voir que le casting réalisé par Hamon va dans le bon sens. Il y a quelques vallsistes en idiots utiles et quelques types étonnants, mais Julia Cagé, qui défend les SCOP dans les médias n'a pas des vues très divergentes des siennes. Et Piketty, qui veut renégocier tous les traités européens, qui conseille Podemos en Espagne, n'est pas éloigné de la vision de Mélenchon.

Bien sûr la question du bulletin de vote, de l'appareil, vont peser de tout leurs poids. Mais la bascule programmatique effectuée par Hamon doit permettre que les deux hommes partagent plus qu'un café. Séparés, ils seront chocolats, ensemble le hold up est à portée de main. Ca vaut quand même de passer quelques nuits blanches ensemble pour élaborer le plan.