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27/04/2017

C'est Marine le Pen en face, bordel.

Pauvre France ! De nombreuses personnes perdent l'entendement en comparant deux candidats dont l'une a un programme non compatible avec la République. Et là, le bon sens s'efface devant le Sens Commun. Passée la soirée de dimanche et ses résultats tendus, les analyses affleurent avec quelques familles d'arguments qui toutes, édulcorent ce qu'est l'extrême droite. Trois familles d'arguments se répandent et il y a de quoi être sidéré.

A gauche, ceux qui vous expliquent soit que le néo libéralisme est un fascisme, soit que c'est reculer pour mieux sauter. Au premier argument on voudrait répondre qu'il y a des gifles qui se perdent. Bien sûr, les arrestations arbitraires de militants écologistes existent, oui, la justice diverge selon que vous êtes puissant ou misérable, oui les grands groupes savent se regrouper pour renforcer la pression sur les plus précaires et leur faire accepter des conditions encore plus précaires. C'est immonde. Mais avec l'extrême droite il y aura une industrialisation des arrestations arbitraires, une destruction systématique de la justice, forcée de se mettre aux ordres. Oser mettre les deux sur le même plan c'est vraiment avoir l'assurance que les vrais fascistes ne vous feront rien. Une posture, en somme. Bien la peine de dénigrer BHL pour mimer ses gesticulations morales en les inversant.

Quand à ceux qui vous expliquent que c'est reculer pour mieux sauter, il faut répondre "chiche". Oui, l'ultralibéralisme ne cesse de montrer son échec, de plus en plus prégnant. Partout où il est mis en place, il aggrave les inégalités sociales et écologiques. Logiquement, il fait monter l'exaspération et la désespérance populaire. Mais il n'est pas acquis que cela profite à des partis fascistes. Cette colère n'est pas aveugle, elle est lucide et c'est pour cela que le programme de la France Insoumise a réussi à en capter une grande frange. Comme Sanders, quelques semaines de plus sur les mêmes thèmes et Mélenchon l'emportait peut être. Ne pleurons pas sur le lait renversé et soyons unis : quand Mélenchon se désolidarise des communistes en refusant de parler pour la République, il désespère tous les modérés qui ont voté pour lui et retournerons au PS aux législatives. Là, là oui c'est reculer pour mieux sauter car nous nous désunissons quand les électeurs FN restent soudés. Unissons nous préparer l'alternance sociale et être majoritaires à la prochaine convocation populaire.

A droite, là, on se pince. Macron ne serait pas assez ceci ou cela. Ils le soupèsent et chipotent... Un candidat unanimement étiqueté centriste, comme l'archi droite de la gauche est encore trop à gauche pour eux... Ho, allo, on a voté Chirac, Bertrand et Estrosi ! Est-ce que vous croyez vraiment que les électeurs de gauche qui ont voté Xavier Bertrand se sont dit "pour un élu de droite, ça va, ça n'est pas Mariani". Non mais... Qu'est-ce que c'est que ces pudeurs de gazelle. Oui, pardon, Macron ça n'est pas Laurent Wauquiez. "Son programme économique n'est pas assez en rupture bla bla", non mais ho ? Le MEDEF le soutient, on se détend, ça n'est pas non plus un ennemi de classe... Vous êtes la lie des électeurs, ceux qui ont voté Fillon et iront voter le Pen pour demander plus de droite. 

Le dernier argument qui traverse droite et gauche c'est le relativisme nihiliste type Pierre et le Loup. "Soyons tranquilles, on nous a déjà fait le coup, on s'est déjà fait avoir, elle ne passera pas". 82% en 2002, 55% au maximum pour les fronts républicains de 2015 : faut vous faire un dessin à propos des courbes ? Encore heureux qu'a priori, que l'hypothèse majoritaire à date, est une victoire de Macron. Mais force est de reconnaître que ça ne sera pas un raz de marée, pas une victoire éclatante, pas un truc net et sans bavure. Nous ne serons pas loin de la marge d'erreur et dès lors, tout devient possible.

Les premiers coupables d'une victoire FN sont les 7,6 millions d'électeurs de le Pen qui l'ont propulsé au second tour et tous les électeurs qui viendront s'ajouter pour dépasser les 10 millions de voix. Bien sûr ce seront eux. Mais au premier tour, Macron n'a convaincu que 8 millions de français. Sans un apport massif de voix de non macronistes, il peut perdre. Ceux qui s'abstiendront auront manqué à l'appel. Et pourquoi ? Pour dire "moi, on ne me la fait pas", "moi, je suis un dur de dur, un tatoué, un vrai". Un vrai quoi, d'ailleurs ? Un vrai con. A toi qui penses que l'abstention n'est pas un piège à cons, qui la brandit en étendard, relis le programme du FN, regarde ce que veut dire concrètement la Préférence Nationale, renseignes toi sur ce que sera une France Front National... C'est Marine le Pen, bordel. Il n'y a rien à en attendre fors la désolation pour tous et la kleptocratie pour son clan. Toi qui dis "tous pourris" rappelle toi que 2% des élus PS ont des problèmes avec la justice, 3% des élus LR et... 15% des élus FN, bien plus pourris que les autres. Rappelles toi que 25%, oui 25% des conseillers municipaux FN ont démissionné depuis 2014 de ces mairies où Robert Ménard, Fabien Engelman, David Rachline et leurs cliques se gavent sur le dos de la misère du monde. Le FN est une impasse, donc le 7 mai, ne passe pas ton tour. 

Commentaires

Ca va mieux en le disant.

Écrit par : cosimano | 27/04/2017

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