29/04/2017
La honte doit changer de camp, où sont les électeurs Républicains, à droite ?
Nous voici à la mi temps de l'entre deux tours et le résultat du match n'est toujours pas absolument certain... La remontada brune, peu probable, est encore possible. Comment expliquer une telle défaillance républicaine ? Un petit bilan chiffré montre que les électeurs non républicains ne sont clairement pas ceux qu'on pointent. A gauche, pas une voix n'a appelé à voter le Pen. Pas une. L'écrasante majorité demande à voter Macron, d'autres ont plus de mal. C'est sur cette seule ambiguïté que d'aucuns ressortent des procès en "gaucho lepénisme" et autres... Insane.
Et à droite ? Hormis Fillon qui a connu 5 minutes de dignité au sortir de 3 mois de campagne boueuse, les voix claires et nettes sont peu nombreuses. Bertrand et Estrosi, bien sûr, qui ont la mémoire des urnes, Pécresse, Asparu et quelques autres. Mais tout de même... Nicolas Dupont Aignan qui, comme le disait un ami, devrait rebaptiser son parti "Debout la Francisque" qui vient de former un accord de gouvernement. Christine Boutin, Sens Commun, Georges Fenech, un certain nombre de voix a clairement indiqué qu'ils voteraient le Pen.... Pas blanc, Le Pen. Et d'autres se distinguent par un silence éloquent : où sont les Mariani, les Morano, les Longuet pour s'opposer ? Peut être les idées défendues par le FN ne les rebutent pas vraiment...
A la mi temps, donc, la tendance est au 60/40 après un 24/21 initial, soit une remontée de 20 points pour Marine le Pen. Un gain d'un nouveau 7 ou 6 (en tenant compte de l'abstention, nous aurons moins de votants au second tour) millions de nouveaux électeurs... L'histoire récente nous montre que que ce bond inouï et pour tout dire infâme, n'est pas la faute des électeurs de gauche. 2002 n'est pas une comparaison opérante, mais prenons décembre 2015, autant dire hier. Les régionales :
Si Xavier Bertrand, est admirable depuis 8 jours, il y a une raison : lors des Régionales 2015 Marine le Pen a fait 40,6% au 1er tour face à lui. La moindre défaillance à gauche et il était battu. Elle fera finalement 42,2%. Pas une voix n'a manqué à l'appel, un Front Républicain modèle. Elle n'a engrangé que 1,6% entre les deux tours. Personne n'a moufté. Le PS local, moqué et vilipendé pendant toute la campagne, n'en a pas tenu compte. Idem pour Christian Estrosi : au 1er tour de ces élections, en PACA, il a fait 26,59% et Marion Maréchal le Pen 40,55%. Là aussi, un écart très conséquent. Estrosi était groggy, abattu. Pourtant, il l'emportera au second tour avec 55% des voix. La gauche faisait la différence entre une droite républicaine à l'intelligence discrète et une jeune fasciste, fut-elle souriante et s'essayant à l'agréable.
La voilà la réalité chiffrée. Claire nette et chirurgicale. Le positionnement de Macron en fait un punching ball : pour nombre d'électeurs de gauche, il est de droite et pour nombre d'électeurs de droite, il est de gauche. Mais force est de constater que la gauche radicale préfère la droite à l'extrême droite quand la droite quand une grande part des électeurs de droite préfère l'extrême droite à la gauche. De ce point de vue, il est urgent de débaptiser leur parti les Républicains, car c'est une insulte à la mémoire des vrais, de ceux qui se sont battus pour que la République existe.
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