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19/10/2017

#Balancetanuance

Depuis dimanche, mon fil Facebook entier est rempli de #porcs et de #Metoo. On peut, on doit, saluer cette libération de la parole des femmes face aux violences dont elle sont victimes, attendu que le silence ne peut en rien être une solution. Malgré tout, un truc me chiffone et ça n’est pas le verbe « balancer » derrière lequel il n’y a aucun subconscient vichyste (bises Enthoven). Non ce qui m’ennuie au plus haut point c’est l’absolue indifférenciation de tout ce qui est raconté. Un regard visqueux, une parole déplacée, côtoie en parfaite égalité une intimidation manifeste, une agression sexuelle et un viol. Or, tout cela ne relève pas de la même condamnation juridique et à ne pas distinguer les coupables on leur donne la possibilité de ne pas se sentir concernés. Et c’est la le hic. L’écart abyssal entre ce que les femmes éprouvent comme violences et le nombre d’hommes conscients d’en exercer. A tout mettre sur le même plan après l’abominable affaire Weinstein, dont il semblerait qu’il soit violeur récidiviste, on prend le risque qu’aucun mec ne fasse son examen de conscience.

Lequel est sans doute douloureux pour tous. Une récente interview dans le Monde rappelait que le harcèlement touche tous les milieux, a fortiori ceux où la hiérarchie est forte et marquée. Personnellement, je me considère féministe, résolument féministe et écœuré par les violences faites aux femmes. Mais dans ma vie post puberté (foutons la paix aux petits garçons), n’ai-je jamais, alors que j’étais imbibé, été insistant à outrance face à une femme m’ayant clairement fait comprendre l’absence de réciprocité du désir ? N’ai-je jamais tenu des propos mal interprétables ? Et allez, en huit ans de professorat, n’ai-je jamais abusé de cette supériorité hiérarchique pour faire rougir des étudiantes ? Je crains que cela ait pu m’arriver et je n’en suis pas fier. Pour autant, et j’ai des témoins, je ne suis pas Weinstein et plus sérieusement, je n’ai jamais outrepassé de limites légales, très loin s’en faut. Mais si toute cette affaire me fait cogiter quand je ne suis jamais pas en première ligne de responsabilité, je crains que le brouhaha ne permette aux vrais coupables d’ignorer soigneusement en montrant Weinstein du doigt. La libération de la parole ne sert que si elle est suivie des faits : la peur ne peut changer de camp tant que nous n’aurons qu’une plainte sur dix pour violence sexuelle suivie de condamnation. So, #Injusticewetrust et #Donnezdesmoyensauxassosetalajustice