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17/11/2018

Gilets jaune : mauvaises réponses à bonnes questions

Commençons par le commencement : il y a foule de raisons d'être contre la politique du gouvernement. Mille fois plus pour les plus pauvres et ceux qui sont le plus éloignés des métropoles. La politique fiscale du gouvernement est évidemment, mais alors sans contestation possible, la plus injuste de la Vème. Suppression de l'ISF, des impôts sur les bonus des banquiers et autres supers profits quand, dans le même temps, ils ont augmenté la CSG pour les malheureux retraités qui, par définition, n'ont aucune chance de se refaire par leur travail. Bien sûr. Tout pour les métropoles, aussi. La réforme de la SNCF ouvrira, ne nous mentons pas, la fermeture de petites lignes alors évidemment, la hausse du carburant va frapper d'autant plus injustement les plus exposés. La fermeture des services publics de proximité, des petits hôpitaux, des casernes, des postes. Misère. Ajoutez à tout cela la plus fine analyse politique du quinquennat faite par un titre du Gorafi : "la condescendance d'Emmanuel Macron désormais visible depuis l'espace". 

Ce gouvernement, c'est le pire de ce que produit la Vème. De l'arrogance en bloc, du mépris de classe généralisé et de l'injustice presque partout (attend que Blanquer ressorte son dédoublement des classes de CP...). Une politique écologique injuste comme jamais, aussi. Usine d'huile de palme réimportée, extensions des autocars contre le frêt. Rien à tirer. Par ailleurs, aucune discussion possible. Ce gouvernement d'extrême centre passe en force sur tout, s'essuie les pieds sur le glyphosate et emmerde la contestation. Est-ce qu'il y a des raisons d'être en colère ? Bah oui et pas qu'un peu. 

Pour autant, ceux qui font monter les gilets jaunes ont-ils raison ? Bah non. Evidemment, il est politiquement suicidaire de s'opposer à un mouvement parti de la base. Mais voir 82% des sympathisants du PS (c'est à dire 82% de pas grand chose) soutenir ce mouvement, on se pince. Jeter de l'huile sur le feu de la colère sociale ne mènera rien de bon. Les gilets jaunes n'ont pas soutenu les mouvements humanistes pour l'Aquarius, contre les lois Collomb. Ils n'ont pas gueulé contre les fermetures d'hôpitaux, contre le gel du salaire des fonctionnaires, contre la dégradation lente et systématique des conditions de vies des infirmières, des profs, des juges, des flics... Le Rassemblement National jubile et soutient depuis le début. Dupont Aignan aussi. A gauche, vertige, et puis Ruffin a dit "je ne veux pas laisser la colère à Marine le Pen". Complice soutien qui a décomplexé plein de monde. Pensez, Ruffin, c'est le gentil, c'est pas Mélenchon, s'il dit qu'on a le droit de gueuler, gueulons. Surenchère de colère, de gronderie, de colère, ça déborde. 

Nul ne sait ce que va donner la journée, mais les gilets jaunes ont déjà réussi leur coup : s'opposer à eux, c'est se rendre coupable de mépris de classe et soutenir le gouvernement. Je demande juste à ceux qui soutiennent le mouvement, 3/4 des français, donc, de me citer un seul mouvement apolitique, asyndical, et sans revendications précises qui ait débouché sur des choses positives pour tous ? Ce mouvement, c'est notre premier mouvement Grassroot, notre Tea Party, notre Va Fanculo Day. Tout mouvement qui s'érigeaient contre l'arrogance des progressistes, Obama d'un côté, Renzi de l'autre. Ca a donné Trump et Salvini. Merci mais sans moi.