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08/05/2011

Sous la Porsche, les idées...

cresus.jpgQu'ils sont beaux, les lieutenants de Strauss-Khan, les spadassins rodés aux luttes d'images. Cambadélis, Moscovici et autre le Guen se pressant pour défendre leur chef monté par "une faute d'attention" dans une bagnole à 10 plaques.

L'amusant n'est pas l'objet en soi. Sans Engels pour financer à fonds perdus la geste ruineuse de Marx pas de naissance des grandes idées. Trotsky non plus n'était pas fauché... On peut complètement concilier les deux. Bourdieu n'était pas grand car fils de paysan, il est immense car il a écrit La distinction. BHL n'est pas un imbécile car il a hérité 100 millions de son père, il a commis l"idéologie française livre si bête que les bras vous en tombent.

DSK n'est pas de droite car il roule en Porsche ou qu'il a de l'argent. DSK est de droite car ses idées sont de droite. L'épisode communicant de la Porsche est simplement malheureux quand toute l'opé de comm' du clan DSK s'axait autour du "Président des Riches", quand leur gourou l'est tout autant. Certes, il est maire et confortablement réélu, à Sarcelles, ville sinistrée; mais a t'il changé le visage de cette ville ? Cette ville sur laquelle des ethnologues avaient travaillé et expliqué dès les années 60 que la ghettoisation menaçait ? Non. Il se fait réélire sur sa faconde et son intelligence de la situation car concédons lui cela, l'homme est supérieurement intelligent.

Pour autant, sur le plan des idées, DSK a toujours été un homme de droite, voir très à droite. Libéral, convaincu des bienfaits des marchés, il n'a cessé d'ouvrir aux entreprises les portes des niches fiscales, du bouclier éponyme et d'encourager la flexiblité du code du travail, persuadé comme Reagan (c'est dire) des vertus du trickle down à savoir qu'enrichir les riches finira par enrichir les pauvres... D'ailleurs, il n'est que de voir l'entourage de notre brave homme: il avait recruté dans son cabinet Stéphane Richard qui fut dircab' de Christine Lagarde, le droitier Mathieu Pigasse ou tous les communicants de chez Euro qui prennent un café avec Asparu, déjeunent avec Bertrand, prennent l'apéro avec Lang avant de dîner avec le chef... Pas très éthique... Comme me disait un strauss khanien de choc qui fut mon employeur "l'éthique ? Ce cache sexe des non lucratifs pour masquer leur incompétence", Frédéric Lefevbre sort de cette bouche, ou Eric Woerth d'aillleurs...

A la tête du FMI, il montre bien sa logique qui n'a pas changé d'un iota par rapport à ses prédécesseurs, du récent Rodrigo Rato a l'immonde Camdessus: les pays sont malades de leurs grands nombres de fonctionnaires, ce qui inquiète les agences et empêchent de s'endetter sainement auprès de fonds. Il est pour un allongement massif de la durée de cotisation, diminution des dépenses de santé et d'éducation.... Invité du grand jury RTL le Monde, son fidèle lieutenant à la gifle toujours prête, Jérôme Cahuzac, avait déclaré que si le messie revenait en 2012, on ne pourrait pas tout faire: concernant les profs, il faudra faire mieux, mais ce n'est pas une question de moyens, idem pour la santé. En revanche pour la sécurité, il faudra sans doute recruter plus de policiers. Giuliani n'aura pas parlé autrement...

Interrogé sur le bilan Sarkozy au bout de 4 ans, Cambadélis approuve pleinement "l'autonomie des universités", soit la mesure la plus injuste socialement du quinquennat derrière la loi TEPA... 

Voilà voilà, on nous donne des primaires il faudra se mobiliser massivement pour éviter que le second tour de 2012 n'oppose un libéral médiocre et incohérent (Sarkozy) au plus brillant des libéraux, sorte d'enfant prodigue de Friedman et Hayek...

Demain, nous ressortirons du grenier le programme commun pour rigoler un peu en voyant l'application qui en fut faite... 

07/05/2011

Qu'est- ce que la justice sociale ? Vaste programme...

9782707167897.jpgUn essai mince comme une limande (nourrie aux OGM mais quand même) qui se propose d'interroger la justice sociale, ne pouvait manquer de piquer ma curiosité. Le sous-titre surtout, me plaisait "reconnaissance et redistribution". Ces deux items sont souvent envisagés sous l'angle de la poule et de l'oeuf en France...

Sont-ce les inégalités galopantes qui attisent l'envie de reconnaissance des minorités opprimés ou faut-il résoudre nos inégalités identitaires pour aller vers une société plus juste ? Ni l'un ni l'autre nous dit -évidemment- Nancy Fraser. Il faut en bonne vieille taupe, creuser le système pour arriver au coeur des mécanismes de pouvoir pour en renverser les logiques et réinstiller une dynamique vertueuse qui permettrait une société redistributrice et permettant à chacun de s'épanouir en étant reconnu... 

Sur le papier, (ce qui reste une option majoritaire dans le cas des livres, mais ne désespérons pas les Kindle surprise) je vote pour, mais en pratique je paye ma tournée de mousseux si ça marche. Je ne dis pas de Cristal Roederer car je pense que ça peut quand même marcher... La vraie question de cette nouvelle gouvernance redistributrice se situe dans les chapitres de fin "quelle nouvelle échelle géographique pour cette redistribution". En effet, tant que certains modèles libéraux restent offert comme une échappatoire rapide pour ceux qui veulent fuir un modèle resdistributif, point de salut. L'Irlande et d'autres "paradis libéraux" se sont récemment écroulés, mais les Etats-Unis n'ont pas perdu de leur superbe et cela permet de légitimer des politiques iniques chez nous, même sur des petits territoires. On se raccroche à de chimériques et ineptes comparaisons pour réfuter l'idée d'une, pourtant nécessaire, refonte de la fiscalité régionale... Bonjour tristesse. Surtout que Fraser démontre très bien que les inégalités de reconnaissance viennent se greffer sur les inégalités de redistribution avec une figure archétypale: le professeur. Le professeur est de moins en moins bénéficiaire de la redistribution et de moins en moins reconnu, quand le banquier, ancien usurier, devient notre nouveau Zorro... Et Zorro, niveau justice, ça reste Walt Disney...

Demain, dimanche, jour des musées souvent où les ouvriers et employés se font là aussi de plus en plus rares... De 23% il y a 10 ans, ils ne représentent plus que 15% aujourd'hui... Comme disait Mitterrand Frédéric, "passons de la culture pour tous, à la culture pour chacun", il a juste oublié la fin de sa phrase "et chacun pour soi"...

05/05/2011

Didier Lombard, symbole de nos élites patronales malades de la peste

5af8d3bc.jpgPas la peste bubonique ou noire, non, la peste consanguine ou endogame. 

J'admets que la nouvelle n'est pas essentielle au cours d'une semaine où l'on a abattu le grand méchant loup. Quelle belle opération humaniste, résumée par ce message classieux "we got him", heureusement qu'ils ne l'ont pas attrapé vivant, ils eussent sorti le goudron et les plumes. Mon dieu... Fallait le faire, sans doute, mais l'art et la manière, c'est pas pour eux...

Bref, alors que le monde est en émoi et va se transformer par enchantement en un lieu plus sûr; nous pouvons affirmer depuis hier que la France est, une fois encore, un lieu moins juste.

De quoi s'agit-il ? Lombard, Didier. Vous vous souvenez ? La "mode des suicides", l'homme qui rassemblait son aréopage de cadres pour leur distiller ce message "c'est fini la pêche aux moules" afin d'indiquer finement qu'il allait falloir passer la surmultiplié niveau mobilité. Les faits sont tantôt têtus, tantôt obtus manifestement...

Le loser Lombard, donc, enfoncé à longueur de colonnes, de reportages, de déclarations des syndicats comme de la direction de France Télécom, vient d'être hier... Excommunié ? Non. Condamné à des travaux d'intérêt général ? Non... Promu président du conseil d'administration de ST Microélectronics. Une babiole pas seulement honorifique, son prédécesseur à ce poste empochait 146 000 euros de jetons de présence annuels...

En soi, les 150 000 euros annuels (ne chipotons pas...) ne sont même pas le plus grave, quand bien même cela représente 12 SMIC pour 4 après-midi par an. Le pire, c'est ce que cela souligne de la déconnexion de nos élites politico-affairistes (mon Dieu je néologise à la Ségolène Royal, mais elle n'a pas tort...). Cette nomination signifie ni plus ni moins que l'on peut promouvoir un type qui est enseigné dans toutes les écoles de management comme ce qu'il ne faut pas faire. Car la France plus qu'ailleurs fonctionne ax côteries, aux copinages et aux embrassades. Darcos débarqué voulait Versailles qui irait à Pégard, à chaque fois pour mauvais services rendus à la nation. Rama Yade congédié trouve un poste à 12 000 euros par moi. Aillagon, qui s'était mis tous les intermittents à dos dirige Versailles et conseil Pinault. Dutreil, pitoyable ministre des PME et battu à Reims pantoufle chez LVMH pour une blinde... Et ainsi de suite ad libitum, ad vomitum...

Que le politique magouille par calcul électoral permanent, cela me consterne, mais je peux presque l'entendre: la peur n'est pas une vision du monde, dans l'absolu, en pratique, ils ne gouvernent que par cela. Mais quelle mouche peut bien piquer les chefs d'entreprise. Quelle mouche tsé tsé en l'occurence, les empêche de se réveiller ? Pourquoi continuer à accorder sa confiance et tous les avantages qui vont avec à un homme de 69 ans quand on peut se racheter à peu de frais en l'éloignant définitivement des business...

Au-delà de la légitime condamnation morale que m'inspirent ces pratiques (dans ce qu'on appelle le réflexe Bernard Guetta, ne pas voir plus loin que le bout de son indignation), elles me dépriment surtout en ce qu'elles obèrent toute capacité à changer le système. Pour une fois, la doctrine écologique ne prévaut pas : ne recyclons pas les déchets du libéralisme, jetons les...

Demain, nous finirons la semaine en ce jour anniversaire de la naissance de Freud, d'Orson Wells et de mon grand frère et j'esssaierai de trouver un rapport d'ici là...