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30/06/2011

La leçon de démocratie des adhérents EELV

schtroumpf_lunettes_rouges_1.jpg"T'inquiètes pas, c'est plié". Ainsi parlait, non pas Zarathoustra mais Jean-Vincent Placé à propos de la primaire EELV. Il tint ce langage à un ami élu socialiste pour lui dire donc qu'on connaissait le résultat : Hulot et sans souci. Je ne voulais pas être outrancièrement pénible, mais quid des 30 000 personnes dotées de libre arbitre qui allaient voter ? 

-Foutaises, s'il dit que c'est plié, c'est qu'il est sûr de son coup. 

Ne tirons pas sur une ambulance et voyons voir quelles autres élections ont récemment défrayé la chronique (ou pas) pas leur manque de démocratie et tirons en les leçons avant la primaire socialiste. 

 

Evidemment, tout cela rappelle furieusement le référendum de mai 2005 ou 90% des médias affichaient leur volonté de "oui" en des termes peu amènes pour les arguments du camp d'en face ; ils promettaient presque la plongée en enfer si nous votions "non" au nom de cet argument débile érigé par les technocrates incapables de débattre, TINA pour there is no alternative...

Cette tendance à oublier la volonté populaire et à la gommer dans le monde entier est inquiétante. Pire, certains sont capables d'étendre cette tendance nationale à l'ensemble de la planète, confondant étrangement l'avis d'une élite mondiale libérale et les peuples. Ainsi, à l'annonce de l'arrivée de Lagarde au FMI, Fabius déclara qu'il était amusant de nommer quelqu'un dont la politique économique est désapprouvée de 80% des français. Réponse d'Elkabach "elle est soutenue par le monde entier". Vraiment, Jean-Pierre ? Ou par les 20 chefs d'Etats et leur cohorte de consultants pensant pareil ? Acclamé des peuples grecs, portugais, espagnols, argentins, Lagarde ? Tout cela ne tient pas debout, mais notre vision de la démocratie est franchement archaïque... Et cela vérouille notre vie politique

Obama, en France, n'aurait jamais été élu. Pas pour sa couleur de peau ; un métis poli et souriant ayant fait HEC (il a fait Harvard) et ancien avocat des pauvres aurait ses chances. Non, mais Obama a été élu grâce à Internet, il a pu lever des fonds et collecter des ambassadeurs par millions devant des commentateurs qui ne préjugent pas du "1 homme, 1 voix". Pas de petites combines issues des baronnies où le comptage se fait en fédérations et où 400 adhérents votent comme un seul homme... 

C'est à cause de cette triste spécificité que Placé pensait les jeux joués: un grand nombre de hiérarques avaient pris position pour Hulot. Ils ont du additionner le nombre de votants par circonscriptions : tout ceux de Bové dans le Larzac, de Gatignon en Seine St Denis... Sans voir que des hommes et des femmes qui ont adhéré à un mouvement pour un idéal non nucléaire, non compromettant et partisan d'une certaine décroissance punitive fiscalement ne pouvaient JAMAIS rejoindre un homme sandwich de TF1, L'Oréal et autres Bouygues... C'était pourtant limpide, mais bon. Gageons que Placé s'assied sur la démocratie, la politique est une chose trop sérieuse pour la laisser à des électeurs...

Or, que des groupes de pression manipulent les foules n'a rien de nouveau. Ce que ça a de vraiment ennuyeux, c'est que la démocratie n'est pas soluble dans l'oligarchie, pour reprendre la sémantique d'un essai vivifiant d'Hervé Kempf, (http://www.seuil.com/fiche-ouvrage.php?EAN=9782021028881). On voit bien comment les non dérangeants libéraux sont poussés en avant. Les Verts commençant à prendre de l'importance, il s'agissait de pousser à leur tête le moins dérangeant possible. Raté...

Maintenant, reste une primaire en fin d'année où tout le monde annonce déjà le match Hollande/Aubry. Sans doute. Mais si elles sont vraiment élargies à des millions de personnes, les caciques du PS ne pèseront que sur leurs adhérents, soit 5% du total; dès lors la surprise est possible. Montebourg fait indubitablement le plus parler sur le fond et pourrait monter jusqu'à peser sur le second tour. Quand à Royal, elle est à la tête d'une secte, il faut voir une réunion Désirs d'Avenir pour le croire... Je ne serai rassuré que le 9 octobre, quand elle sera battue et tous les sondages ne me rassureront pas avant le verdict des urnes.

Demain, le SMIC augmentera de 1,2%, nous écouterons religieusement le commentaire de Parisot sur le coût du travail... 

27/06/2011

Un roman raté, un essai transformé

marine-le-pen-de-caroline-fourest-et-fiammetta-venner.jpg

La seule chose raté dans le livre consacré par Caroline Fourest et Fiammetta Venner à Marine le Pen, c'est le sous-titre; "biographie". Comprend pas. C'est une enquête et une des plus percutantes. Sur une femme politique en passe de devenir incontournable et dont on se dit en refermant le livre qu'elle est sans doute infiniment plus complexe, donc plus dangereuse, qu'il n'y paraît.

Voir comment elle a réussi à coaliser autour d'elle, d'anciens Verts pour reprendre au mot près le discours d'EELV sur le nucléaire, d'ancien gauchistes pour penser le social et la fiscalité. Voir et lire surtout toute cette galaxie de néo nazis, de cryptos fachos et autres tarés qui circulent : entre les anti-islamistes fanatiques et les judéophobes qui pensent sincèrement que Marine le Pen s'exprime "au nom du lobby".... On y voit aussi son rapport frénétique à l'argent, qu'elle tient de son père, ses qualités oratoires à l'oeuvre dès 15 ans. L'enquête, fouillée, très très très informée et ne versant pas dans la charge gratuite, montre comment elle s'organise pour faire bien mieux que son père : capter un héritage social idéologique, s'approprie les quartiers populaires et attaque le "système"... On voit surtout, comment elle sombre dans la parano pour se défendre et comment elle séduit les médias au point d'être traitée avec 1000 fois plus d'égards que son père. D'ailleurs, tous les journalistes l'amusent, sauf Fourest. Elle ne répond à aucune question soulevée par la journaliste, préférant dénigrer "le système" (encore). Ici, par exemple, c'est à dire jeudi dernier sur France 2, on la voit en très grande difficulté face à Fourest, sauvé par la bêtise insondable de Joffrin qui se prend pour un procureur en robe de soie http://www.dailymotion.com/video/xjhqvz_marine-le-pen-vs-... . 

Pour 2012, l'UMP chargera sans doute Buisson de freiner le train du FN en empruntant ses rails idéologiques, espérons que les forces de gauche passeront du temps avec Fourest (et Venner) pour décrypter les mécanismes de celle qui, politiquement, n'ont été démonté qu'une fois récemment. C'était sur la laïcité, la République et sa tentative d'OPA: le type qui l'a mis K.O. s'appelle Jean-Luc Mélenchon. Je dis ça...

 

ticket-d-entree-de-joseph-mace-scaron.jpgLes livres d'idées débordent des tables des librairies c'est un fait. Ils me happent trop souvent et me détournent des romans, ou je vais souvent acheter des poches et des classiques pour laisser le filtre du temps faire son choix pour moi. Les romans d'actualité du coup, à part les auteurs que je connais déjà, n'attirent ma curiosité qu'avec les critiques.

Là, l'auteur et le livre jouissaient d'une presse unanimement dithyrambique : Macé-Scaron, directeur-adjoint de Marianne ancien du Fig Mag doit avoir plein de potes qui parlent d'un livre qui n'est pas celui que j'ai lu. Deuxième entourloupe : une interview de Macé-Scaron avec Zemmour où je me rends coupable d'un délit de sale idéologie. Horreur, je réalise que Zemmour a raison... Je ne pouvais le soutenir, parce que les arguments du Torquemada de sous-préfecture fleurent bon l'homophobie et on sent le différend avec le romancier biaiser son jugement. Pourtant, à la lecture, c'est bien l'archéo affreux jojo qui a raison : on s'ennuie terriblement dans 'Ticket d'entrée". Le livre à codes propose de retracer les difficultés d'un quadra gay chez les réacs de droite et les pressions de son employeur (Dassault) pour le forcer à soutenir Sarkozy. Hélas ! Sur les 325 pages du livre, près des trois quarts sont consacrées à d'assommantes descriptions de leurs ébats divers. Leurs envies alors qu'ils sont au bureaux, leur fantasme de lutte huilée... Alors, oui, l'argument selon lequel on ne peut comprendre ce qui se passe dans les lieux de pouvoir sans parler de sexualité, je peux l'entendre, mais là... Quand je vois que Macé-Scaron parle des "illusions perdues" comme d'un modèle... Un homme qui a travaillé sur Montaigne, qui a parfaitement brossé les travers et tics de nos gouvernants dans "les politocrates" devrait rester là-dessus ou faire un roman champêtre ou marin, mais ne pas confronter ses deux passions car là, on baille.

Demain, nous observerons l'engorgement des urgences, remplies de personnes âgées atteintes de potomanie: depuis la canicule de 2003, on dirait que les aidants les abreuve comme des plantes vertes et c'est pas meilleur que de les déshydrater...

24/06/2011

Pourquoi tu pleures ? Bah, parce que je l'ai vu.

19624394.jpg-r_760_x-f_jpg-q_x-20101220_101129.jpgNormalement, mon radar a panégyrique mensonger fonctionne à plein.

Aucun souci pour démêler le vrai du faux dans les "un film puissant", "déjà culte", "drôle à en pleurer" et autres artifices du paresseux pisse-copie grimé en critique. Je dis normalement car le premier film de dame Leikowiwcz avec Biolay, Devos et Garcia me plaisait, malgré toutes les précautions que m'inspiraient le casting. La bande-annonce m'avait vraiment fait rire et je me disais que si Biolay est un sale gosse qui dégueule son talent plus qu'il ne l'exploite dans ses chansons et Emmanuelle Devos un lamantin hystérique, peut être que la metteur en scène leur avait trouvé des rôles de composition. Et puis Nicole Garcia, c'est toujours la classe. Donc banco, en conditions idéales, sortie de boulot à l'heure où l'on ne veut rien d'autre que se dérider les zygomatiques. Raté.

Raté plus que mauvais. Le film rate sa cible, sans maintenir le tir. Le sniper distrait s'est endormi devant la bête et nous devant le film. Qu'en dire ? C'est irritant plus qu'étrange, pour cette raison on ne sort pas de la salle, mais limite. Un film trop bizarre, trop énervant, on peut se lever et hurler "messieurs les censeurs bonsoir" et s'en sortir manger des moules frites chez Léon (ce billet n'est pas sponsorisé). Là, non, c'est simplement beaucoup trop long.

Car le pitch de départ est également, malheureusement, celui de l'arrivée: un trentenaire ayant "des heures de vol" se pose des questions existentielles sur l'amour éternel, ad vitam aeternam, symbolisé par le mariage qui l'attend quelques jours plus tard. Vous avouerez que comme thème plus éculé, on fait difficilement. Ca part bien, des plans inédits et drôles sur l'enterrement de vie de garçon, un peu de baroque avec la belle famille au folklore yiddish et puis, re les garçons, le folklore, l'alcool, l'alcool, les engueulades baroques, le folklore des enterrements, l'alcool... 

La plupart des films français pénible sont bavards. Là, le film bégaie si fort qu'il ne finira qu'une phrase. Répétant inlassablement les mêmes 3 pensées, hésitant jusqu'au bout à se lâcher vraiment, à aller vers le n'importe quoi, "Pourquoi tu pleures" est un calvaire que l'on gravit pendant 1H39 avec cette folle espérance qu'au plan d'après, Mesdames et Messieurs, dans un instant, ça va commencer... Mais non, ça finit sans avoir jamais commencé, tout juste aura t'on eu le temps de voir que les acteurs jouent très bien. Mais quel que soit leur talent, ils s'agitent sur une base vaseuse... Alors que la canicule pointe, préférons les nocturnes de musée pour nous rafraîchir ou d'autres salles obscures.

En sortant, je commençais "Ticket d'entrée" le romand de Joseph Macé Scaron qui excelle dans le style, l'intrigue, les descriptions et dialogues tant et si bien qu'alors que je baillais à m'en décrocher la mâchoire, j'en lisais 100 pages avant de m'endormir; donc je vous en recauserai....