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01/03/2012

Beaucoup de bruit, pour beaucoup d'abstention ?

images.jpegLes commentateurs devraient faire attention. Le risque de dopage pointe. La surenchère, l'inflation, la baudruche ne cesse d'enfler. Privé volontairement de télé depuis quelques années, voilà alors que je descends dans le sud avec la ferme intention de couper de la noria parisienne, je trouve une télé. On s'observe, on se renifle, allez va je l'allume. 

Ca faisait longtemps. Ces derniers temps, je me "contentais" de lire de la presse papier. Quotidiens, le Canard, le Diplo et autres XXI, mais les hebdos fini. Ils tirent à la remorque des sites internet avec des robots mouchards de trafic. Que celui qui s'instruit dans le Point, l'Express (l'Obs un peu à part, mais à peine) me passe le premier coup de fil. Il y avait aussi la presse en ligne. L'approche de la présidentielle leur donne l'envie de décoder, l'excellent blog du Monde, http://decodeurs.blog.lemonde.fr/ est hélas trop rare. A côté de cela, il faut subir des bouses comme le Hufftington Post, Atlantico ou Slate, trois sites montés avec des moyens pour un résultat en dessous de la moyenne. 

On peut alors se rabattre sur la radio. Là, l'enflure guette, des émissions hebdomadaires de grandes interviews et d'autres émissions de commentaires des grandes interviews de la semaine. L'overdose quantitative guette. 

C'est donc là que j'allume le tube avec sa TNT, toutes les chaînes d'infos ont les mêmes experts et les mêmes ministres qui passent de l'une à l'autre : LCP, BFM, I-Télé et autres... Tout ça pour cristalliser uniquement le débat sur Sarkozy/Hollande et encore. "Alors, 75% ou pas ?", Lejaby ou pas Lejaby ? Le discours d'hier à Montpellier ou celui de Nogent le Rotrou. Overdose constatée. J'éteins.

Au milieu de ce typhon d'infos sur la présidentielle, je cherche à voir ce que retiennent Jean-Marc de Nevers, Karima de Brest ou Alain de Paris 20ème. Tous trois s'intéressent mollement à la politique ; soit qu'ils ne travaillent pas depuis longtemps, soit qu'ils travaillent trop. Peu importe, ils ne comptent pas sur les hommes politiques pour changer leur vie. En 2007, ils ont vu apparaître de nouveaux visages, de nouvelles émissions, on avait changé le paquet cadeau alors ils sont allés votés : 86% de participation. Depuis, boarf... 

Dans toutes les études d'opinions, et nous avons eu 300 en quelques mois, un fait saillant n'est jamais démenti : l'abstention forte plane. Nombreux sont ceux qui ne savent pas pour qui voter et surtout qui pensent ne pas aller voter. Ajoutez à cela que le premier tour de la présidentielle se déroule au milieu des vacances parisiennes, au début des vacances des uns, à la fin des autres et vous avez planté un beau décor pour une abstention forte. 

Alors que faire ? Parlez plus ? Certainement pas. En revanche, parler autrement que des chiquailleries de la veille, du mot d'un tel ou d'un tel mais reparler des affaires de la cité au sens très large, retrouvez le temps long comme le soulignait cette bonne émissison http://www.franceculture.fr/emission-du-grain-a-moudre-en...

Parce que "l'Accélération" dépeinte par Hartmund Rosa est une impasse, le slow ne peut pas être cantonné à une mode (slow food, slow motion, slow science...) le ralentissement est le seul moyen de se poser pour recapter l'attention des électeurs. Après, bien sûr, l'observateur taquin notera que les auteurs de moulinets dans un vide programmatique n'ont pas forcément intérêt à ce que les électeurs apportent une attention démesurée au fond. C'est la transposition de l'histoire avec le doigt, l'imbécile et la lune. Quand un margoulin agite les bras en silence, l'imbécile commente le mouvement...