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03/11/2009

Des chiffres et des chiffres

Attention, post chiant (enfin, pas pour Morano quoi).

Bah oui, les chiffres forcément. En général, les rapports, pensums de compilations de rapports, ça me porte peu à la gaudriole et à l'extase. Sauf que, j'ai acheté le livre de Louis Maurin, parce que Louis Maurin, c'est pas un con. Il a écrit "déchiffrer la société française", un titre glamour comme Christine Boutin en moon boots, mais publié chez la Découverte, donc bon ça sentait bon.

Et il tord le cou à des tonnes de contre vérités sur la France en chiffre: comment, avec un taux de divorce ayant triplé en 20 ans, la famille reste le point central de la société; comment en dépit de tous les fantasmes de Besson, l'immigration annuelle représente moitié moins que celles des 50's 60's ou encore comment en dépit des discours sur les diplômes bradés, le diplôme supérieur reste le meilleur bouclier social. Bref, un livre à lire qu'il éclaire ta vie.. Ca se lit très très bien, pas comme un roman mais on s'en fout c'est pas un roman (quelle expression à la con...).

Je rappelle le pitch :

http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Dechiffrer_la_societe_francaise-9782707154132.html

Demain, bah, faudra bien se remettre au turbin et régler des problèmes administratifs. Snif.

 

02/11/2009

22, v'la easy jet !

Ce matin, à l'aéroport de Nice après d'excellentes vacances (j'ai même croisé Estrosi, il est plus petit qu'à la télé, mais ça l'a pas empêché de me dire "bonjour" sans regarder si je répondais car il fallait embrasser la vendeuse de pie saladière...) et arrivé au guichet easy jet (le blog de nanti a ses limites...) l'hôtesse me dit "z'avez des bagages en soute ?", je dis non attendu que j'ai tout bien mesuré avant de partir et que ça passe en cabine... Elle m'a sorti un truc orange test et m'a dit "foutez y vos bagages dedans, si ça rentre c'est bon, sinon tant pis"...

Vous l'aurez compris, le truc, minuscule, ne pouvait contenir ma valise, j'ai donc du payer (en vrai, c'est ma copine qui a payé...) 22 euros par valise... Ensuite, on a eu 3/4 d'heure de retard (sans excuse...) et certains types nous sont passés devant car ils avaient payé 25 euros pour être en mode speedy boarding... Ensuite, en vol, tout était payant et la chef de cabine a passé 5 minutes montre en main à faire ses annonces pour annoncer les tarifs des parfums en promal...

Après l'atterrissage, j'étais presque surpris qu'il n'y ait pas un supplément pour récupérer ses valises plus vite...

Demain, nous nous baladerons le nez au vent, mais sans payer de supplément.

27/10/2009

Que devient le clown quand son nez a bleui ?

A l’heure ou se mènent les travaux sur la pénibilité du travail, ou Darcos fait turbiner tout le monde sur le stress et que les sénateurs ont ouvert la vaillante possibilité de travailler jusqu'à  70 ans (reconnaissons leur en la matière une louable exemplarité), un cas mérite notre attention : les clowns. Bien sûr, ils émeuvent moins l’opinion que les ouvriers ou les pilotes harassés, mais s’il est bien une activité que l’on ne devrait pas prolonger, c’est bien celle d’amuseur public.

Souvenons nous d’Aznavour. « A l’heure ou naît un jour nouveau, je rentre retrouver mon lot de solitude. J’ôte mes cils et mes cheveux comme un pauvre clown malheureux de lassitude ». Ca ne vous prend pas aux tripes, une formule pareille ? Alors, bien sûr, vous allez me dire, le coup du clown triste, dans le genre poncif. Oui, c’est vrai, c’est tellement bateau qu’on pourrait en retrouver un dans un roman d’Alexandre Jardin. Mais comme disait mon coiffeur, « quand c’est un cliché, c’est qu’il y a un fond de vérité. Je vous rafraîchis la nuque ? ». Et effectivement, la part de vérité, c’est celle d’Aznavour : le clown est épuisé en vieillissant alors que la haine conserve. Vous êtes dubitatifs ? Mais regardez les papes, ces modèles de haine de l’autre, ils s’attachent à la vie comme peu de tiques à des molosses. Souvenez vous  des septuagénaires de l’administration Bush, ils étaient frais comme des gardons. Alors que Desproges et Coluche sont morts avant d’avoir atteint la cinquantaine et Molière a trépassé juste après (51, comme le Pastis)… Vous me rétorquerez Wooody Allen, mais n’avait-il pas l’air déjà très vieux à 20 ans ? Vous m’opposerez inversement, Hitler. D’après ses biographes, il faisait beaucoup de blagues en privé, il paraîtrait même qu’il nourrissait un certain complexe par rapport à l’humour juif.

Et donc, nos sémillants hommes politiques ont repousser l’âge de la retraite à 70 ans (enfin, ils ont ouvert la boîte de Pandore avec cet amendement de novembre 2008). Je vous le dis tout net, pour les clowns ce ne sera pas tenable. Imaginez vous Charles Pasqua rendant visite aux enfants malades pour leur raconter en charades le procès Falcone ? Allons allons, ce n’est pas sérieux. Il n’a plus l’âge, il faut lui fiche la paix, maintenant. Et encore, là je vous parle d’amuseurs professionnels, mais les ménestrels occasionnels, les intermittents troubadours ? Ceux qui, au sortir d’un emploi de bureau, mettons, enchaîne une deuxième journée dans une noria de mondanités où ils se savent investis d’une mission : empêcher la morosité de gagner autant de terrain que la vérole sur le bas-clergé breton. Et bien, ils fatiguent vite. Et il faut les protéger de cet amendement scélérat. Si vous ne me croyez pas, faites l’expérience. Passez votre journée à remplir vos tableurs excel, supporter les oukases de votre chef de rayon ou de bureau ou de chèferie, et, à l’heure où la cloche retentit enfin, changez votre tournure d’esprit. Oui, d’ordinaire vous rentrez regarder les Guignols car il est bien légitime de décompresser. Mais pas cette fois, là, c’est à vous de faire le guignol, de singer Sarkozy, de disserter gravement sur des choses légères ce qui perturbe tout le monde (comment ce type peut-il avoir une théorie sur les gens qui achètent une vraie salière en verre). Cela vous permettra d’aborder avec désinvolture les sujets qui angoissent vos comparses (le couple, l’avenir du monde, l’avenir du PS, le passé du PSG) et de les laisser regagner leurs chaumières, rassérénés. Ils ont un peu bu, mais ils se sont surtout délectés de vos paroles, ils sont délassés et gais, ils ont même envie de faire l’amour. A ce sujet, un sondage vient de souligner que 37% des japonais en couple ont connu une période d’abstinence supérieure à un mois à cause de la fatigue. Et bien, avec des clowns, ça ne leur arriverait pas. Mais assurément, ce n’est pas lire Murakami ou Mishima qui vous remet d’humeur gaudriolesque après le turbin. Mais là, on s’égare et pas seulement de Montparnasse, qui de toute façon nous éloigne du Japon puisqu’elle mène vers l’ouest.

Revenons plutôt dans ce bar où vous êtes resté, épuisé devant votre dernière bière pendant que les autres sont partis. L’alcool a disloqué vos traits, vous vous teniez quand ils étaient là, bombiez le torse avec une rigidité amidonesque. Mais maintenant qu’ils ne sont plus là, que l’on a plus besoin de vos services, vous retrouvez votre vrai visage et ce n’est pas beau à voir la ruine physique par le rire. C’est un peu le portrait de Dorian Gray qui ressurgit. Comme Dorian, vous avez pactisé avec le diable : vous avez demandé l’humour éternel pour que les gens vous aiment. Tout le monde vous voit alors avec cette bonne bouille de moine lubrique sans savoir que votre vrai portrait ressemble à celui d’un clown dont le nez aura bleui de froid à l’âme. Reste à espérer que votre copain le diable en a une bonne à vous raconter…

Demain, je pars en vacances car même les clowns ont le droit aux vacances. Enfin, pour l'instant....