26/11/2009
De la fuite dans les idées...
Hier matin à l'aube, un peintre est venu chez moi. Il avait l'accent du sud et une veste Girondins de Bordeaux, sans doute avait-il des papiers. Il venait repeindre mon plafond car mon jeune voisin du dessus, au lieu de fumer paisiblement des joints les laisse pourrir sur les bords de sa baignoire et ça descend les étages, la pourriture...
Me retrouvant au chômage technique puisque je bosse chez moi et que les enduits, bon, je m'en suis allé au cinéma. Le matin, le Vilain.
Soyons transparents comme Car Glass: je suis un fan absolu de Dupontel. Il a construit un univers onirique, décalé mais très percutant: de la satyre sociale intelligente sans afféterie (le contraire des Inrocks, j'ai entendu Matthieu Pigasse ce matin... Dieu que ce garçon s'aime; il a rajouté j'ai la rage quelques dix minutes après avoir affirmé que son mentor était Alain Minc... Achetez les Inrocks, ou un litre de Destop c'est le même prix et un seul est vraiment décapant). Le film ne dépare pas du reste de la geste d'Albert, si vous avez aimé les précédents, vous adorerez celui-là, sinon passez votre chemin.
L'après-midi, deuxième couche sur mon mur et deuxième toile pour moi, non sans crainte, Capitalism: a love story. Non sans crainte, because a force d'être le parangon de la révolte, l'ami Michael Moore lasse franchement. Il n'a plus depuis quelques temps le même ton que pour Roger and I ou la même justesse que dans Fahreneit... Son histoire de bowling chez colombine, moi.... Mais là, il flingue juste et il nous emplit de joie de ne pas vivre aux Etats-Unis. Ca m'a rappelé un bouquin de Jean-Charles Massera où il évoquait toujours la France avec accolé "ou tu te rends compte que c'est pas si mal quand tu regardes ailleurs", et en fait c'est vrai.
Même si on doit subir Perol, Estrosi, Morano, Stéphane Richard à France Télécom et qu'on vit indubitablement une période d'abaissement national, nous ne vivons ni sous Poutine ni sous Berlusconi (n'en déplaise à la très talentueuse Marie n'Diaye, ne pas confondre "crétin" et monstrueux"; Besson c'est moche mais les carabineri qui ont un blanc seing pour tirer au fusil sur les embarcations de pauvres hères somaliens qui dévient vers Lampedusa, c'est quoi?).
Même si Lagarde, Wauquiez, Chatel et Novelli ne sont pas extrêmement recommandables, quand on voit Reagan, Bush Paulson et malheureusement Geitner, on a presque envie de dire youpi l'identité nationale. Deux petits bémols, il est Obamaniaquobigot, il y voit la réincarnation de Roosevelet, Ghandi et Luther King et il dit que l'Europe et le Japon ont tout pour être heureux... D'accord, il va un peu trop loin, mais on aimerait avoir le même chez nous (on a Karl Zéro et Yann Barthès...) et devant ces emballements sur l'Europe qui rappelle ceux de Jeremy Rifkin qui a oublié d'être con, on en vient vraiment à remercier je ne sais qui d'être né à Paris France, et pas Paris, Texas...
Demain, il faudra bien qu'on finisse par parler du courageux Pierre Bergé qui subit les foudres d'une armée de blaireaux qui déforment ces propos façon Jean-Michel Apathie...
11:11 | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
La question qui reste est bien évidemment : pour aller où ?
(Quant à relativiser : on verra dans sept ans où on en sera, hein ?!)
Écrit par : 2Casa | 26/11/2009
@2casa: c'est ça. Avant que Groland n'existe effectivement, on est très bien en France. Quand à dans 7 ans de réflexion, j'ai bien peur qu'on ne soit pas tellement avancé, du moins j'espère puisque tout le monde dit qu'on est au bord du précipice....
Écrit par : castor Junior | 26/11/2009
Je suis pas sûr qu'on puisse qualifier les 2 + 5 prochaines années de "réflexion"... Notre Vladimir Berluskozy a encore de beaux jours devant lui, hélas, au vu de l'absence de réflexion, justement, de son électorat.
Écrit par : 2Casa | 26/11/2009
Les commentaires sont fermés.