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10/03/2010

Mercredi, le Canard est toujours vivant...

Le week-end dernier, angoissé à l'idée de passer deux heures sans un livre, je profitais d'une escapade dans la libraire de Canones pour fureter dans les rayonnages. Sous mes yeux, dégoulinant d'indécence "le vrai Canard" de Karl Laske et Laurent Valdiguié. Machinalement, je l'ai pris. Toutes les semaines, je lis le volatile avec une gourmandise toujours renouvelée. Voyant mon achat, mes compères Thomas B. et surtout Vincent L. tirent la tronche. Ils vouent un culte au Canard, le second ayant épousé les tournures d'esprit du journal. Je vois bien que je les déçois, que je suis un "jaune". Je rigole "pas du tout, il faut toujours savoir comment pense le camp d'en face, c'est instructif".

J'avais tort. Pas sur le fond; il faut toujours comprendre le camp d'en face, les anti-communistes n'ayant pas lu Marx, Proudhon, Lafarge et consorts sont gavants... Les anti-capitalistes incapable de lire un budget, itou. Mais sur le cas d'espèce, j'avais tort. J'ai lu, j'ai rien appris. Enfin, j'exagère, j'ai appris que Charlotte Rampling était du dernier bien avec Hortefeux car ils passent tous les ans des vacances ensemble avec leurs moitiés respectives. Beurk... A part ça ? Que pouic.

Il y a quelques années, tempête dans le landerneau, St Germain en danger Péan/Cohen s'attaquent au Monde. J'avais lu. Et aimé. Pas les auteurs, mais leur démonstration; comment le journal se dévoyait de plus en plus, comment Sollers&Savigneau magouillaient jusqu'à après demain. Comment, surtout, trois trajectoires personnelles faisaient patiner l'ensemble: Plenel voulait se payer les puissants quitte à s'aveugler, Minc droitisait éhontément le canard et distillait son bonapartisme dégueulasse en le maquillant d'égalitarisme républicain. Colombani, bon, je ne tirerais pas sur une ambulance et sa carrière donne sans doute beaucoup d'espoir aux simples d'esprit mais quand même, on voit bien que le casting ne collait pas. Bref, le bouquin était honnête et faisait le job. Je lis toujours le Monde, les auteurs aussi à mon avis, mais la troïka est aux deux/tiers décapitée (le tiers restant n'est pas vraiment le tiers Etat...).

Pour "le vrai Canard", en revanche, tout n'est que fiel, envie et pusillanimité intellectuelle. Les auteurs sont très contents d'eux, ils arrivent à prouver "après une enquête minutieuse" que le Canard penche "plutôt" à gauche et fut plus tolérant avec Mitterrand qu'avec Giscard. Je vous entend dire "et alors?" ils prétendent que c'est un scoop... Ils se moquent d'un journal qui a raté quelques scoops alors qu'il a levé tant de lièvre qu'on n'en trouve presque plus en Garenne.

J'avance dans l'enquête marécageuse et lit avec désolation les auteurs dirent que les comptes sont opaques, qu'on ne sait pas qui détient les actions et autres... Venant de la part d'un mec qui bosse à Libé je pouffe: les comptes du quotidien sont effectivement limpides et ils virent à l'écarlate, sauvés par le baron Rotschild. Ils virent des journalistes et sous-paient les autres malgré toute les pubs pour Prada et Dior... Alors évidemment, qu'un canard sans pub paie bien ses journalistes et aie du blé grâce à ses 500 000 ex, ça énerve... La jalousie est mauvaise conseillère en investigation...

Sinon, on apprend que Roland Dumas étant l'avocat du Canard, le volatile fut clément pendant les statuettes. Humain, non ? L'Humanité foutait la paix à Publicis qui arrosait copieusement la feuille de Jaurès depuis que Laurent, le père du candidat d'aujourd'hui, avait sauvé Bleustein-Blanchet de Buchenwald...

Dernière révélation: le Canard est mysogine. C'est vrai... C'est pas bien, la misogynie. Le coup du journal sévèrement burné est pénible, blamable, répréhensible, mais est-ce une faute journalistique ? Bah non. Brel et Brassens étaient tous deux myso au delà de l'imaginable dans leur vie privée, mais ils chantaient autrement mieux les femmes et l'amour qu'Obispo et Sardou réunis (si si...)... Les auteurs confondent moral et ligne éditorial, à leur âge c'est chagrin...

En bref, je continuerai évidemment à lire le Canard toutes les semaines, même si je sais ou vont leurs sympathies (les auteurs les trouvent débonnaire avec Sarko, ils doivent être devenus presbytes...) et leurs royalties. Quand au livre, j'ai une poubelle à papier en bas de chez moi... Recyclons, ça finira sans doute en bulletin de vote...

Vinz, pardon mon pote, j'aurais du t'écouter, j'aurais gagné du temps...

Demain, déjà jeudi, comme le temps passe...

 

 

Commentaires

Ah merde, je suis encore d'accord avec toi ! C'est quand qu'on débat?

Écrit par : r1 | 14/03/2010

Bah très vite, camarade, le débat c'est ma grande passion comme Omar Sharif les chevaux !

Écrit par : Castor Junior | 14/03/2010

Les commentaires sont fermés.