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29/03/2010

Ramon Ramon

Quand arrive le salon du livre, courage, fuyons les nouveautés. Je suis tombé sur la réédition en poche de "Ramon", de Dominique Fernandez. Plus de 700 pages d'interrogations et de souffrance d'un fils, figure très germanopratine du grand écrivain poli sous tout rapport : normalien, agrégé, Goncourt, Académie, gay mais pas folle...

Seule ombre au tableau, mais plus qu'encombrante, la fin de la vie de son père. Les 7-8 dernières années. Les presque 50 premières, Ramon Fernandez est un homme à femmes, voyageur et fin lecteur. On dit de lui qu'il est le plus fin critique de son temps avec Thibaudet. Dès leur sortie, avant les autres, il reconnaît Céline et Proust et aide à la diffusion de Lucien Leuwen de Stendhal, alors injustement méconnu... Il force l'admiration des maîtres Mauriac et Gide, et se lie avec Prévost, tôt et Nizan sur le tard. Bref, un intellectuel de son temps engagé à gauche.

Et puis sa vie bascule, il quitte sa femme et se met à boire. Alors, il rencontre l'exsudant Doriot et va vers le PPF comme un novice joue aux courses, pour voir. Il ne cessera jamais de miser plus gros. Pas le pire de tous, pas d'appel ignominieux tel Rebatet, mais quand même, acoquiné au Reich, il sera du funeste voyage à Weimar et sera d'une productivité impressionnante entre 40 et 44 quand Char et d'autres avaient cessé d'écrire.

J'avais beau connaître grosso modo l'histoire, j'ai eu du mal à décoller du livre et les 700 pages y sont passées dans le week-end. Si vous ne vous ruez pas sur les terrasses à l'heure d'été, je vous recommande chaudement de l'acheter.

Demain, nous nous demanderons si c'est parce qu'il quitte sa femme que Besson vire du côté obscur...

Commentaires

Le Ramon-père par le Ramon-fils est à peu près aussi proche de la réalité que la mère de Proust par son fils, ou Staline par un militant du PCF dans les années cinquante. Des êtres solaires. C'est presque un ouvrage de propagande religieuse (religion métempsycotique, ça va sans dire).

Écrit par : Lapinos | 29/03/2010

?????????? Il n'épargne vraiment pas son pater... Dans le foisonnement d'hagiographies éhontément maquillées en "essais" ou "documents" ce portrait assez juste mérité un traitement à part, camarade....

Écrit par : Castor Junior | 29/03/2010

Les commentaires sont fermés.