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27/12/2010

Déni de richesse...

Phacochere.jpgLa une de Libé ce matin, "Français, riches et radins". Bon, il paraît que nos milliardaires bottent en touche lorsqu'on leur parle du giving pledge, cette initiative américaine des grandes fortunes de ce monde, promettant d'en redistribuer la moitié à des charities après leur mort...

L'enquête explique que les milliardaires français ne veulent pas répondre avant d'explorer les hobbies de ces nabas: voitures de course, clubs de foot, art contemporain, vignobles... Rien de nouveau sous le soleil, panem et circensens.

Nos riches seraient mauvais perdants lorsqu'on leur indique qu'ils donnent moins que les yankees et arguent qu'eux créent de l'emploi plutôt que de gérer des fonds de pensions... La réalité est moins glorieuse pour eux.

Primo, Liliane ou Bernard Arnault investissent leur pognon dans l'art contemporrain, et les nouveaux riches types Fred Jousset ou Alexandre Allard les imite. Ce pour ce racheter un vernis de culture à grands renforts d'euros, mais devrais-je dire, à petit renforts d'euros... Car c'est là où le bât blesse: nos mécènes sont des nains... A part Pierre Bergé (étrangement absent du papier, parce qu'il est actionnaire du Monde ? ) qui donne vraiment beaucoup, nos riches donnent quelques millions d'euros, largement défiscalisés, même quand ils ont des milliards... Jousset, dont la fortune se compte en centaines de millions d'euros se rengorge de donner un million d'euros au Louvre, pardon mais, pas de quoi se relever... De plus, cela reste du don de prestige, dorures et petits fours quand Bill Gates file tout pour lutter contre le paludisme et Buffet finance les universités...

L'article passe à côté du mal Français: le déni de richesse... C'est plus emmerdant que le déni de grossesse car au bout de 9 mois, nos nababs continuent de nier et de ne pas redistribuer. Très intéressant de lire les études INSEE en les croisant avec les enquêtes de France Générosités sur la carte d'identité des donateurs en France. Ce sont les plus modestes qui donnent le plus, proportionnellement... Pourtant, les écarts ne cessent de croître en France, car les riches ont moins de dépenses contraintes et donc plus de marge pour donner: si les écarts de salaires vont de 1 à 7 entre les déciles les plus pauvres et les plus riches, ils passent de 1 à 18 lorsqu'on y inclut les dépenses contraintes (loyer, factures énergétiques...)... Mais nos amis dominants refusent de l'admettre.

Avec un salaire médian en France à 1600 euros, vous pouvez vous considérer riche si vous êtes au-dessus de 3200 euros, le double de la moyenne, logique, non ? Mais non, je connais personnellement des jeunes yuppies à 4000 ou plus me disant qu'ils donneront quand ils seront riches.. Quand ? On sait pas, c'est évanescent,  15 000 peu être... Car les français sont globalement malades de ce trouble de l'enfance: regarder dans l'assiette du voisin. Et à cette aune, on est toujours le pauvre de quelqu'un.

Personnellement, étant au dessus du salaire médian et sans loyer contraint, je m'estime riche ce qui interpellait les mêmes types à plus de 4000 à qui j'en parlais. Pour autant, je ne m'inscris pas dans la logique du ginving pledge. On est toujours le mauvais donateur de quelqu'un... Alors que j'expliquais mon principe de noël décroissant à une copine anglaise, elle m'a demandé si j'allais donner ce que je ne dépensais pas en cadeaux à des charities et je lui avouais minablement que je le réinjecterai dans des dîners avec potes et de nombreux flacons car mes amis sont pour la plupart hydropathes.

Demain, j'improviserai un plan pour me débarrasser d'un ballot de Mon Chéri qui m'a été offert hier. Pas gagné...  

Commentaires

Mon Chéri... ne compte pas sur moi.

Écrit par : Cecile | 27/12/2010

Je vais les dissoudre dans une sauce quelquonque, je vois que ça... Je ne m'explique pas comment ce truc reste en vente, j'ai jamais vu personne dire qu'il aime ça...

Écrit par : Castor Junior | 27/12/2010

J'allais le dire, mon chéri, c'est antinomique, tu n'offres ça qu'à quelqu'un que tu n'aimes pas. Et je ne veux pas les retrouver dans le frigo.

Écrit par : la passagère | 28/12/2010

Ok ok ok, on fait de la délation sur ce blog... c'est BERTRAND GUILLOT qui m'a offert cette horreur et soit je trouve des pigeons, soit ça ira à la poubelle...

Écrit par : Castor Junior | 28/12/2010

Les commentaires sont fermés.