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18/10/2011

Rosenvallon, Aghion et tous les flons flons

 Ca ne s'est pas beaucoup vu ou entendu puisqu9782021023473FS.gife François Hollande parlait beaucoup, mais les étals de librairie sont pleins d'essais se demandant comment restaurer l'égalité des chances en France en réduisant les inégalités à la naissance. Une gageure qui mobilise habituellement les empêcheurs de penser en rond. Là, le creusement des inégalités devient tel que des profs au Collège de France ou Harvard se penchent sur le cas et squattent les plateaux télés radios, comme les colonnes de journaux pour proposer des solutions. Sur la balance le duel est plus qu'inégal: 450 pages pour Rosenvallon, à peine 120 pour Aghion/Roulet. Pourtant, c'est le binôme d'Harvard qui met le cerveau de la CFDT KO. Etat des lieux.

Rosenvallon, donc. 450 pages pour 22,5 euros. Si le sujet vous passionne, allez y, le garçon a de l'érudition en diable et plus que de l'astuce. Hélas, hélas, il est tellement coulé dans l'air du temps mainstream, que son livre est gluant. Il se voudrait Che Guevara, secouant le cocotier, mais de peur de sortir quelques phrases qui lui seront reprochées dans un des think tank qu'il dirige comme "La Vie des Idées", il ne dit pas grand chose... Les 350 premières pages sont un cours sur l'idée d'inégalité. Il n'y a évidemment là pas grand-chose de faux, mais une idée urticante en ressort, celle que l'on devrait presque s'estimer heureux en regardant l'histoire. Après tout, nous sommes sortis de l'âge de l'esclavage, du travail des enfants...

Bien sûr, les inégalités à la naissance retrouvent le niveau de 1900 et cela menace la cohésion de la société, mais bon, ce fut pire. Merci le Collège de France. A la fin, après avoir regardé 76 fois des deux côtés de la rue qu'aucun véhicule n'arrivait, Rosenvallon se lâche. Il avance quelques pistes pour sa "société des égaux" et c'est loin d'être inintéressant, même si cela reste trop théorique, trop vague. En bon CFDT de combat avec mouche au bout du fleuret ou mousse sur les gants, Rosenvallon ne punch pas, il touche. Il met le doigt sur les aberrations éducatives, d'orientation puis d'insertion, mais ne propose jamais de réforme radicale car la taxation l'effraie. Bien sûr, il rappelle que Roosevelt a hissé le taux d'imposition à 94% pour les plus riches, en le prenant au début de ses mandats 10 ans plus tôt à 30%. Le volontarisme est donc possible dit-il. Mais Rosenvallon est vélléitaire, il se contredit lui même et dit que les formules de vrai changement ne marche plus. Il approuve mais il regrette, c'est son côté François Hollande. Il dit que tout devrait changer mais que rien ou presque ne changera, c'est dommage. S'il reste du dessert il en veut bien. Rosenvallon doit faire un tabac dans toute les préfectures où il passe, tous les congrès de patrons aussi, mais en refermant le livre, une montée d'aigreur nous monte aux lèvres: nous sommes sur le point de vomir l'inaction. Pierrot dénonce mais propose très peu. Dans ce cas là, cher professeur, mieux vaut cultiver les hortensias.  

arton132.gifHeureusement, la délivrance, la foi en une transformation radicale existe en 120 pages et 11 euros. Je l'ai rencontrée, je l'ai lue et je l'ai adoptée. Pour les fainéants ou les méfiants, on peut écouter l'un des deux auteurs là: 

http://www.franceculture.com/emission-les-matins-l’etat-p... 

Aghion et Roulet cognent et cognent juste sur les failles du système Français, sont goût du clonisme sénatoriale, son incapacité à viser juste et à encourager le changement que l'on retrouve dans ses choix scolaires et fiscaux. En cela, il a compris le tournant néo libéral et propose une fiscalité non pas bêtement confiscatoire mais intelligemment redistributrice ; une fiscalité qui condamne la rente et l'oisiveté sans forcément pénaliser l'innovation.

Le point de départ n'est pas le même non plus. Là où Rosenvallon reconnaît du bout des lèvres que la France discrimine certaines populations, Aghion et Roulet le reconnaissent sans détour: la France privilégie toujours un nombre plus étroit de profils et en laisse de facto un nombre croissant sur le bord de la route. Les bonnes pratiques ou innovations cosmétiques en termes de "diversité" ou "responsabilité sociale des entreprises" sont trop réduites, trop ténues voir trop gadget pour le changement radical qu'il nous faut. Ils le proposent. Il faire expédier d'urgence le livre sur le bureau de tous les conseillers d'Hollande. On peut toujours rêver, il paraît qu'il veut réenchanter la France, ça tombe bien Merlin et Melusine sont là ! 

Commentaires

Ah oui mais tu ne résumes aucune de leurs propositions !
Ecorner Rosanvallon d'ac, mais là, on en veut un peu plus pour être convaincu.

Écrit par : Ema | 24/10/2011

Hum... Aghion propose une fiscalité plus souple qui impose plus lourdement la rente mais encourage l'innovation. Rosenvallon démonte tout ce qui ne vas pas, mais ne propose rien, pas par hasard que ce mec a influencé la CFDT... Voilà le pourquoi du comment...

Écrit par : Castor Junior | 24/10/2011

Ca doit être technique. Bien. Mais technique.

Écrit par : ema | 25/10/2011

Les commentaires sont fermés.