20/10/2011
Que je t'aime, que je t'aime, ma boîte...
Chaque année cette célébration revient et chaque année je n'en reviens pas de leur abnégation, de leur aveuglement. C'est plus puissant, plus fou, plus rock que le shadow cabinet du Modem, c'est http://www.jaimemaboite.com/ . Etonnant, non ?
Ce concept festif a été créé par l'ineffable Sophie de Menthon, chroniqueuse ayant une passion feutrée pour la nuance mais une admiration ardente pour Margaret Thatcher. Cette animatrice sur RMC, une radio de qualité comme le prouve le nom de son émission vedette "les grandes gueules", a récemment rédigé un rapport commandé par Xavier Bertrand sur la RSE, la responsabilité sociale des entreprises, qui sert de nouveau missel à mon amie Cécile. Elle vérifie dans ce texte chaque déclaration d'intention pour être bien certaine qu'elle préconise le contraire.
On trouve dans ce document d'une intensité littéraire certaine des perles telles que "la génération Y a un autre rapport au travail, ils sont ouverts aux questions d'égalité, de diversité et de hiérarchie". Ca, je dois admettre que le MEDEF qui nous vend le coup de l'argument générationnel à savoir "vous allez voir les cocos ceux qui arrivent ils sont supers et pour l'égalité, en attendant, on ne change rien aux leviers de gouvernance...", c'est puissant. Ils ont déjà fait le coup sous Giscard en jurant, le coeur sur la main que grâce à la prise de conscience née du ministère pour les droits des femmes, une génération après, l'égalité règnerait en maîtresse et pas seulement d'école. Pas de bol, deux générations après, on attend toujours.
Constatant une érosion constante de l'attachement des salariés français à leur entreprise, Sophie de Menthon en a tiré une conclusion imparable: l'entreprise n'est pas assez valorisée en France. Mais oui, ça commence à l'école où les enseignants bolchéviks (elle parle un peu comme Copé, mais elle est moins dangereuse) enseigne mal à nos chérubins tous les bienfaits du patronat et cela continue avant tout par une méconnaissance des merveilles de l'entreprise... Lire les propos relatés sur le site "j'aime ma boîte" me rappelle cette blague où un savant dit "saute" à une puce et elle saute. Puis, il lui coupe les pattes, lui dit "saute" et elle ne saute pas, logiquement. Pourtant, le savant note "quand on lui coupe les pattes, la puce devient sourde".
La même surdité atteint de Menthon. Elle a une audition sélective qui ne veut pas ouïr que la colère monte lentement mais très très sûrement à l'encontre du travail en général. L'affaire de l'enseignante de Béziers a révélé un rapport bien planqué montrant que 17% des profs du secondaire sont en burn out, contre "seulement" 11% des salariés. Mais ça veut quand même dire qu'un salarié sur dix n'en peut plus de sa boîte ! La vomit, la hait, la pourrit... Ajoutez à cela des bataillons de résignés, de déclassés et tout ceux qui ont un boulot pour survivre et qui s'empêche de faire la gueule car l'armée de réserve n'a jamais été aussi nombreuse. 10% en stats officielles, mais là, vraiment comme disait Mark Twain, "il y a trois façons de déformer la réalité: les mensonges, les gros mensonges et les statistiques". In fine, si l'on met tout cela bout à bout, ceux qui aiment leur job sont une minorité.
J'en fais partie tant mieux pour moi, merci les parents de m'avoir donné le choix, mais je ne vais pas le claironner sous thème de "j'aime mon taff moi"... Etant à mon compte, aujourd'hui, je ne déambulerais pas dans des couloirs de bureau où on me proposera une limonade pour tenir des propos lénifiants sur les merveilles de la nouvelle compta analytique. Si c'est votre cas, déposez donc sur le stand de nos amis un tract les invitant à s'interroger sur "travail du sens, sens du travail" et observez, avec délice, la tête d'un poulet devant un appareil dentaire...
07:48 | Lien permanent | Commentaires (5)
Commentaires
Euh juste un mot... SALOP !
(si c'est un moyen de vérifier si je te lis tjs. Oui. Confirmation)
Écrit par : Cecile | 20/10/2011
Arrgh, désolée, je me suis emballée (comme souvent) et je n'avais pas lu la phrase qui suit. Oui, c'est mon missel ce rapport RSE...pour savoir comment tenir le cap contraire.
Bonne journée cher Castor (j'aurais du penser que tu étais incapable de coup bas comme ça). Bizzz.
Écrit par : Cécile | 20/10/2011
Tu as dégainé trop vite ! La lecture rapide connaît quelques ratés, ha ha ha ! Bisoux zaussi
Écrit par : Castor Junior | 20/10/2011
Une bonne compta analytique vaut mieux que dix mauvais roman !
Écrit par : atlas | 20/10/2011
Sans aucun doute Atlas, je cherche les références !
Écrit par : Castor Junior | 21/10/2011
Les commentaires sont fermés.