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22/10/2011

L’influence, ce nouvel eldorado confondant de bêtise…

affiche_Route_d_Eldorado_2000_1.jpgLe prurit de l’égo surdimensionné ne date évidemment pas d’hier. Bien avant que des écrans tactiles ne permettent à tout à chacun de s’exposer en vidéo et de l’envoyer à tous ses contacts, Narcisse se noyait déjà. Aujourd’hui, ce sont les « Influenceurs » qui boivent la tasse de bêtise, mais on ne leur a pas dit alors comme un poulet à qui on a tranché le cou, ils s'agitent toujours... 

Qu’est-ce qu’un influenceur ? Quelqu’un qui veut l’être, déjà. Quelqu’un qui applique les recettes de la mercatique et cherche à tisser des liens avec tout le monde, rentre des mots clés, mets des alertes, bref fais chier la terre entière pour qu’on parle de lui. En bien, en mal, peu importe. L’influenceur a un Hubris sarkozyen, mais un égo sans surmoi, il peut être piétiné comme un paillasson, si 1 million de pages vues le traite de connard, quelque part, c’est la gloire ultime. Car la religion du chiffre est l’opium de l’influenceur qui veut gagner des millions de lecteurs, sans nuance. L’Internet est pour cela son Graal, un outil qui lui permet de savoir à quel point il est beau, regardé, consulté, commenté. Ce, sans aucune nuance qualitative, sans aucune capacité à réfléchir. Voir que cet ectoplasme à peine priapique d’Emery Doligé incarne l'un des papes des influenceurs (peut être le pape, même…) avec son étrange quatre quart 25% de pornographie, 25% de machisme confondant et 25% de libéralisme abruti (son post sur « ce qui est limité m’emmerde, pourquoi un salaire maximal ? » est de ce point de vue une empyrée, la seule chose limitée chez ce jeune homme réside sans conteste dans sa capacité de réflexion) et même 25% d’analyse politique crétine. Je ne parle pas de ses opinions (il voue un culte au pouvoir en place, il en faut) mais n’est pas Slama qui veut : il ne commente que les coulisses, les bruits de chiottes et assène des vérités définitives telles que « Martine Aubry ne peut pas être présidente, elle n’est pas assez belle » (je n’invente malheureusement rien). Enfin, l’infuenceur s’aime tellement que régulièrement, il écrit des billets pour donner ses statistiques de visite, une espèce d’auto concours de bite… Je dois admettre que lorsque je vois ce type d’article en ligne, je souffre pour l’auteur et suis pris d’une irrépressible envie de lui conseiller un thérapeute.

En résumé, un influenceur c’est donc un abruti à qui le Net laisse toute latitude pour gueuler de plus en plus fort de plus en plus vite. Problème, à force d’ignorer cette secte de débiles s’auto-congratulant, on les a laissé prospérer et ils en profitent pour nous imposer ce qui les fait rêver comme les patrons de presse en manque d’inspiration : des classements. Après les classements stupides des types les plus riches du monde et autres, voilà qu’Askmen, une espèce de GQ anglo-saxon nous publie un Top 49 (on a les subversions que l’on peut) des personnalités les plus influentes… Le classement est là et il a de quoi laisser pantois les observateurs les plus blasés :

 http://uk.askmen.com/specials/2011_top_49/

Bon, David Guetta, musicalement je n’ai rien contre, mais le mettre en 2ème position, loin devant Obama me paraît un tantinet exagéré. On y trouve pêle-mêle des footeux, des modeux des hommes à grosses voitures de F1 et de façon bien narquoise et bien stupide, David Cameron en 49ème position. Les influenceurs rêvent devant les politiques mais prennent le parti pris de les dénigrer avec acharnement. Ils sont rétifs à tout ceux qui accomplissent ou entreprennent des choses ce dont ils sont incapable. Alors, ils vilipendent et ils buzzent. Ah, ce sont de gros buzzeurs et ils se réjouissent toujours d'avoir bien buzzé. Passons. Le seul drame, si l’on peut dire, avec les influenceurs est que leur idéologie débile se répand avec des effets non virtuels, ils prennent une place croissante. Lorsqu’une excroissance pourrie s’est développée à ce point, il faut couper, ou pour parler moderne, débrancher. 

Là, je ne parlais que du net, mais l'air du temps sur cette idéologie confondante de creux existe dans d'autres médias avec une icône absolue: Yann Barthès et son petit journal dont certaines personnes, pourtant munies de carte de presse, ont osé écrire qu'elle incarnait "une nouvelle manière de décrypter la politique". Non non non, seulement une manière ludique de fouiller les poubelles en public...

Demain, nous mettrons ces paroles en actes en parlant de blogs non influencé comme le décapant http://sarcasmesocietal.com/ qui m’a été susurré par une influenceuse de l’ombre du Castor….

Commentaires

J'ai bien hâte de vous lire.

2 choses avant de vous lancer, si vous le permettez :

1) Je ne suis pas un "influenceur". J'ai un blogue pour (me, te, nous, vous, les) divertir.
2) Si vous avez des questions, il me fera plaisir de vous répondre : montrealbeach[a]hotmail.com

Écrit par : Gisss | 22/10/2011

Chouette chouette chouette, mais je ne connais pas tous ces blogs d'influenceurs qui pullulent. je pense que rien que les apercevoir, me ferait très vite fermer la page. Néanmoins tu as aiguisé ma curiosité, et je m'en vais voir de ce pas quelques-uns de ces gros cons.
Ils se regroupent en troupeau, sur la berge, au crépuscule, c'est toujours ça, hein ?
Merci du billet.

Écrit par : MHPA | 23/10/2011

@ MHPA : pour les retrouver, imite virtuellement le cri de la célébrité, ils débarqueront en masse !

Écrit par : castor Junior | 23/10/2011

Je ne connaissais pas cet univers, c'est confondant.
Martine Aubry ne sera jamais présidente parce qu'elle n'est pas belle; le président actuel serait donc beau… en plus d'être, selon Brice Hortefeux, «le champion du monde des droits de l'Homme»!

Écrit par : Yola | 23/10/2011

Les commentaires sont fermés.