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25/10/2011

Quand la jeunesse aime le travail et la famille, la patrie de gauche est-elle en danger ?

petainix3.jpgCertaines enquêtes ont de quoi laisser pantois. Les Algan/Cahuc et toute leur bande qui détricotent les fils de la société de défiance ont cette fois travaillé avec Stéphane Carcillo sur la jeunesse française coupée en deux.

Le genre d'étude qui ne plaît à personne: la droite voit comment elle a renforcé le séparatisme social et contribuer à accélérer une certaine ghettoisation de la France. Mais la mouvance soixante huitarde de la gauche -les libertaires-, se prennent, eux aussi, un violent retour de bâton en découvrant qu'ils ont accouché d'une génération qui les vomissait de tous leurs dazibaos: une jeunesse qui réclame du travail et la famille. On peut écouter les auteurs de l'enquête en parler très bien là :

http://www.franceculture.fr/emission-les-matins-la-jeunes... 

Que mes parents se rassurent, je n'ai pas viré ma cuti et ne compte pas voter Hollande au premier tour car sur les remèdes nous divergeons. Mais sur le constat, quand il veut rééchanter le rêve Français pour la génération à venir, il ne se trompe pas. Il voit les indignés et comprend que le monde occidental se réveille avec la gueule de bois: en 68, parenthèse enchantée, plein emploi et peu de diplômés. Donc, les étudiants ont un avenir doré et les non diplômés peuvent monter quand même. Alors, on emmerde l'emploi on claironne "droit à la paresse" et on emmerde la famille, cette institution bourgeoise. Laissez nous partouzer tranquille ! Quand des enfants arrivent, les couples divorcent dans plus d'un cas sur deux. Bon, c'est juste factuel, sans esprit de polémique ou de surfer sur le vomitif opuscule de Ferry et Renault sur la pensée 68. Seulement, la donne a changé: des diplômés on en a par millions sans perspectives radieuses pour autant. Les 20% de non diplômés, soit un enfant sur cinq tout de même (!) sont eux, définitivement abandonné. Pas de boulot, pas de famille car pas les moyens de la fonder...

La gauche n'a pas assez écouté ces maux profonds, à force de répéter que le travail était une aliénation bourgeoise et la famille une institution réactionnaire, elle s'est coupée bêtement et simplement d'une génération qui aspire d'autant plus à cette normalité qu'elle en est privée et de plus en plus éloignée au point que cela devient insupportable. Evidemment, cette surdité sociale profite à des mouvances très traditionnelles comme le FN ou dans une moindre mesure, la droite populaire. Le succès de ces deux courants n'est pas fondé uniquement sur le rejet de l'autre, mais aussi sur l'attention qu'ils portent à ce désir de normalité. La gauche craint le piège pétainiste à revendiquer travail et famille, mais à craindre ce lacs gros comme une maison bleue et à trop contourner le chemin, on risque le ravin...

Demain, nous nous interrogerons sur la pertinence de conserver pour le 25 octobre la St Crépin à l'aune du nombre de prénommés de la sorte qui ont reçu des SMS aujourd'hui...

Commentaires

Pour la St Crépin, je préconise de changer une lettre, et alors cette fête pourra trouver son utilité.

Écrit par : Cécile | 25/10/2011

Si on applique ton conseils, je pense que les terminaux des opérateurs telcos seront en surchauffe...

Écrit par : Castor Junior | 25/10/2011

Si les jeunes sont devenus conservateurs, c'est parce qu'il y a, de fait, des choses à conserver.

Je pense pour ma part que le plein emploi était à conserver.
Il faut désormais le rétablir, mais dire cela, c'est sans doute être réactionnaire...

PS : j'espère que vous ferez vraiment un texte sur la St Crépin.

Écrit par : Coralie Delaume | 25/10/2011

Je me suis souvent interrogée sur le travail comme "valeur". La générosité est une valeur. Le fait de travailler est-il à mettre sur le même plan ?

Écrit par : ema | 25/10/2011

Coralie = je vais devoir me rencarder sur la St Crépin, alors...

EMA: tu as raison, on peut filer l'allégorie. La CGT a des valeurs, le MEDEF a des valeurs aussi, faut il les mettre surt le même plan?

Écrit par : Castor | 25/10/2011

Je comprends pas trop quand la gauche a présenté le travail comme une aliénation bourgeoise... En 1981 la gauche de gouvernement a bien dû défendre l'emploi, dur de faire autrement avec 2 millions de chômeurs. Le passage au 35h n'était plus tard pas motivé par une haine du travail comme aliénation, mais se visait au contraire pour partager l'emploi, et donc, idéalement (si c'était aussi simple, ce serait bien), à l'"aliénation" plus de gens! Quant à un certain nombre de soixante-huitards qui défendaient le droit à la paresse, ils se sont parfois accrochés à leur poste avec des manières de mandarin : il faut voir comment July a quitté Libé...

Écrit par : Josse | 28/10/2011

@ Josse : Mitterrand a certes fait de l'emploi public et July s'est mal comporté comme à peu près tous les ex Maos... Non, ce que je voulais dire est que la gauche perd souvent à cause d'une vision très caricaturale de l'emploi et de l'entreprise qu'elle ne veut pas chercher à comprendre, d'où un manque d'encadrement des dérives...

Écrit par : Castor Junior | 28/10/2011

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