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23/06/2010

Le monstre du fairness

Ligne 1, chemin retour de la Défense, peu de jeans pour disputer l'hégémonie des complets-cravates. Deux jeunes cadres dynamiques qui ne sont plus forcément si jeunes, mais si dynamiques, si volontaires qu'on leur accorde.

Costume à rayures, grosses cravates et sac à dos nouvelle génération où l'on range son ordi. Ils parlent d'une voix puissante, de celle qui veut conquérir, à défaut du monde, l'adhésion du wagon. Je n'ai aucune envie d'adhérer, mais leurs beuglements me tire de ma lecture. Ils doit être question de prime de fin d'année, et l'un des deux se lance dans un commentaire éthique:

-Ouais, mais non, faut pas lisser les primes, ça entraîne de la démotivation. Moi je pense que ce qui est juste c'est une moyenne, mais les mauvais z'ont que dalle et les autres ils ont le max, c'est à dire 80. Moi j'ai eu 80 donc ça me choque pas... C'est une question de comment... De "fairness". Ca porte un nom.

Silence

-Oui, c'est con, je sais plus. Dit l'autre.

-D'équité ! Voilà, c'est ça c'est une question d'équité, quand tu fais gagner 1 million d'euros, c'est normal que t'empoches, c'est une question d'équité...

Ils se lèvent en souriant. Je les regarde s'éloigner, les mains sur les bretelles de leurs sacs à dos comme des petits écoliers de LU. Sans doute ont-ils proposer des recommandations de plan social pour LU à l'époque, d'ailleurs. C'est une question de Fairness.

21/06/2010

Festivus Maximus

fete-bbq.jpgLe 21 juin, c'est chouette, on peut profiter de la lumière très longtemps. Le régal des yeux est contrarié par le supplice des oreilles, tous nos coins de rue étant envahis par des épigones de David Bowie dans le meilleur des cas, mais le pire n'étant jamais certain, ne parlons pas du meilleur...

Avec un peu d'imagination avec ou loin du pouvoir, ne peut-on pas encore inventer d'autres dates ? Non, c'est vrai Pétain nous a filé la fête des mères, Gilette celle des pères et Tena celle des grands-mères. Lang a planté sa fête de la musique et la Techno Parade, la marche des fiertés, et Delanoé a rajouté Paris-Plage et la Nuit Blanche, mais quand je vois tous les trous qui restent dans le calendrier, j'ai honte....

Commençons par le plus simple: puisque l'envers vaut l'endroit, il faut créer Paris-Montagne et la marche des hontes. Pour Paris Montagne, ce n'est pas plus ridicule qu'autre chose, piste de bobsleigh sur le trocadéro, slalom entre les colonnes de Buren et le tour est joué. Pour la marché des hontes, là aussi, on peut capitaliser, tous les socialistes de gauche, tous les gaullistes, les anciens fans de Domenech, de Denisot et autres...

Ensuite, il faudra trouver une fête des tontons, avec Sigmund, Cristobal et les flingueurs. Une fête des tantes et pas seulement Décathlon et la fête des pièces rapportées, non pas chez Darty ou Midas, mais les beaux-frères et belles soeurs...

Je trouve que cela ferait un beau programme de quinquennat, même si sans doute un peu ambitieux, mais les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent.

Demain, les jours commenceront à raccourcir, espérons qu'il en ira de même des jupes des filles.

17/06/2010

Se battre "pour" plutôt "qu'en" retraite

Ce matin, je me suis réveillé fatigué. J'avais pas fait d'excès, pourtant. Je venais juste de recevoir deux ans de charges supplémentaires d'un coup. Après, je suis parti courir la socquette légère car après tout, parler, faire parler des gens et écrire ce qu'ils disent n'est guère fatiguant, ni cassant, pourquoi ne pas continuer jusqu'à 67, ou 70 ans s'ils veulent. Des gouvernants responsables proposeraient un vrai clivage à la carte, mais à s'acharner sur l'âge plutôt que le nombre d'années de continuation, on continue de ne pas faire de différence et de faire les beaux jours de ceux qui ne sont ni cassés, ni épuisés, ni dégoûtés...

En partant courir, j'ai croisé des chauffeurs de bus qui transportent des gamins, des officiers de sécurité de boutiques de fripes dont les épaules se voûtent. Tout à l'heure, j'irais sans doute faire des courses dans un lieu ou les "hôtesses de caisse" (merci à toi, camarade communicant pour ta commisération nominative charitable, ça rend pas le turbin moins crevant, toutefois) ou dans une boîte lavée à l'aube et à la tombée de la nuit par le nouveau lumpen. Et pour eux, travailler jusqu'à 65, 67 ans, ce n'est pas forcément juste.

Eux, ils n'ont pas entendu le bel Eric nous dire que c'est une réforme économiquement responsable et socialement juste. Ils n'entendent pas non plus Martine, François, Manuel et les autres pourfendre la République qui n'est pas exemplaire. Les 12 000 euros de cigare de Christian Blanc, la villa de Joyandet, les 9 500 mensuels de Christine Boutin, c'est une autre galaxie pour eux. Ca fait trop, Christine qui gagne tous les mois ce qu'ils gagnent en un an pour une "mission", pas parlant, pas mobilisant. Et c'est bien là le drame.

Parce qu'eux, ils n'entendent pas non plus François et Bernard, qui veulent ranimer un front uni, ce qui est plus esthétique que dégarni. D'ailleurs, Jean-Claude qui a un très beau front, très garni d'un beau panache blanc, s'est pris pour Henri IV et a décidé de partir seul. Ca ne manque ni de panache, ni sel, sans doute cela manque t'il de solidarité, en revanche, mais on a plus le temps pour ça. Ils n'entendent pas ceux qui les défendent, des défenseurs de plus en plus virtuels, de plus en plus tour d'ivoiriens qui représentent 7% d'entre eux et sans doute pas les plus emmerdés. Et ça, Eric, Christine, François (y a des François partout, décidément) et leur petit Nicolas, ça les aide bien.

On va jouer le trouillomètre, sortir les chronos et compter les pious pious dans la rue, mais celle-là, elle va passer en force. La guerre des mots a été perdu dans les grandes largeurs: le pouvoir a imposé son "courage"; qui voudrait passer pour un lâche ? Le pouvoir a aussi empoché le réalisme et le travail en plaquant et jetant dans la boue les rêveurs et les feignants. Ainsi, la boucle est bouclé. Les rentiers et habiles profiteurs des ristournes fiscales sont trop loin, ils ne cristallisent pas la haine, alors que les polygames qui ont tant d'allocs qu'ils arrêtent de bosser et vont jusqu'à la retraite, eux, faut les foutre dehors...

Cette guerre perdue, on va battre en retraite plutôt que contre le projet de réforme des retraites. La queue entre les jambes, dépités par le niveau des bleus et la météo. Martine répète qu'en 2012, elle ramènera le niveau à 60 piges et personne n'y croit car la social-démocratie est toujours trop heureuse que la droite lui fasse le sale boulot, plus efficace, plus FMI et Standard&Poor's. Elle préfèrera abroger le bouclier fiscal et trouvera bien un nouvel événement fédérateur pour rappeler ce qu'est la gôche...

Demain, on fera encore suer ce pauvre appel de Londres, a 70 ans, il a même pas droit à la retraite...